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J’habite à Gattaca

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Voici une affaire incroyable que je suis en train de subir à mon grand désespoir. En effet, me voilà accusé à tort dans mon processus d’obtention d’un visa. Ceux qui ont vu le film Bienvenue à Gattaca comprendront ce que je suis en train de vivre actuellement.

Pour ne pas compromettre un peu plus mes chances d’obtention du précieux sésame,me permettant d’aller vaquer à mes occupations professionnelles au sein d’un certain pays, je ne peux pas être plus précis pour l’instant sur ma destination finale ou mon projet.

Par contre, il m’est possible de conter l’histoire de dingue que je subis en ce moment. Sans forcer sur mon imagination, je me sens Bienvenue à Gattaca.
Tout commence cet été où je me reçois une de ces propositions qui arrivent une seule fois dans la vie. Il s’agit d’une opportunité de rêve pour mener un projet dans des conditions exceptionnelles.
Je dévoilerai tout lorsque j’aurais trouvé une solution qui me permettra de travailler; du coup, je vais prendre de gros raccourcis dont les raisons paraîtront évidentes.

Ainsi, il me faut obtenir un visa de travail car mes déplacements incessants dépassent le cadre du voyage de loisir. Un avocat se charge de préparer mon dossier qui est accepté par les autorités locales. Jusque-là tout va bien…
La prochaine étape implique une visite au Consulat afin de valider mon visa. Cette visite qui se voulait être une formalité se transforma rapidement en cauchemar, dont je ne sais pas comment me réveiller.
Lors de mon entretien, l’officier consulaire me demande plusieurs fois si j’ai eu un problème lors de précédentes demandes effectuées à des dates précises. Je réponds par la négative à chaque fois. Les faits reprochés sont plutôt graves puisqu’en tout état de cause, je me trouve devant un statut d’inéligibilité pour l’obtention du visa.
Le résultat du rendez-vous se dévoile en quelques minutes puisque mon visa est mis en attente afin d’enquêter sur ces précédentes demandes négatives desquelles je nie être l’auteur.

Après une semaine d’attente, je reçois une réponse négative de la part du Consulat, signifiant que les faits en question empêchent la validation de ma requête.
Il me faut apporter des éléments de preuve qui supporteront mon innocence.

Woow ! D’un seul coup, je me sens dans la peau du condamné qui croupit dans une geôle, alors qu’il est innocent. Je suis littéralement pieds et poings liés (pour ne pas dire « comme un con »), subissant une situation pour laquelle je n’ai absolument rien à voir. Pire que le condamné à tort, je ne peux pas recourir aux voies judiciaires classiques car les canaux consulaires sont totalement opaques. La discussion se déroule uniquement entre l’officier consulaire et moi.

Désormais, mon challenge consiste à prouver que je ne pouvais pas être présent aux deux dates concernées. Pour info, une date remonte à plus de dix ans et l’autre à plus de cinq ans.
J’ai bien crié haut de fort mon innocence, demandé les vérifications d’usage, etc. Rien n’y fait car les faits reprochés restent scotchés à mon dossier comme la mauvaise blague d’une amie timbrée (private joke).

Bien entendu, mon réseau est en branle, allant jusqu’aux plus hauts niveaux diplomatiques et gouvernementaux que je puisse atteindre. En désespoir de cause, j’ai même appelé tous les homonymes que je trouvais dans l’annuaire de France.  Messieurs les « Laurent Bourrelly » , si vous lisez ce billet, je vous salue et vous remercie de votre gentillesse lors de mon surprenant coup de téléphone.
Malheureusement, les conseils sont unanimes car l’opacité consulaire est telle au niveau d’un pays qu’il est impossible d’agir de l’extérieur, à part pêcher dans des sphères d’influence qui mettront du temps à s’activer, si je peux même les atteindre.
Une petite lueur d’espoir est naît hier, en retrouvant mes fiches de payes datant exactement des mois concernés, suggérant que je ne pouvais pas être à Paris pour demander un visa tandis que j’étais employé à plein temps en Province. Je ne sais pas si cela sera suffisant, mais j’essaye de me défendre avec tout ce que je peux trouver comme éléments prouvant mon innocence.
En tout cas, mon dossier est parti est parti pour une longue procédure de pardon à propos d’ actions que je n’ai pas effectuées. Vous avez bien compris : je dois me faire pardonner pour des faits que je n’ai pas commis ! Pour m’enfoncer un peu plus, mon avocat m’a soufflé que la procédure pouvait largement prendre plus de six mois.
Ceux qui ont vu le film de science-fiction Bienvenue à Gattaca pensaient que c’était juste un bon scénario futuriste sur l’usurpation d’identité dans un monde ultra sécurisé. Aujourd’hui, je témoigne qu’il est possible d’intervertir des identités dans un monde aussi bien sécurisé que celui du film.
Si je remets mon histoire au sein d’une globalité de réflexion, il est terrifiant de savoir qu’un passeport peut être mélangé avec un autre.
Je me trouve dans l’impossibilité de saisir la plus belle opportunité professionnelle qui me soit offerte parce qu’un bug informatique s’est posé sur mon dossier. Cette histoire est peut-être banale au niveau administratif, mais elle est dramatique à mon niveau personnel, puis elle me trouble au niveau sociologique.

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27 Commentaires

  1. HimSelf

    11 septembre 2008 à 14:13

    Et bien… courage vieux !
    Essaye de rentrer en contact avec un haut dirigeant du pays.
    peux être l’offreur d’emploi pourrait il t’y aider ?

  2. Marie-Aude

    11 septembre 2008 à 14:15

    Très con, très frustrant, mais beaucoup plus courant qu’on ne croit.

    Une de mes amies s’est vu ainsi refuser un visa, le consulat reconnaissant de vive voix qu’il s’agissait sans doute d’une homonymie « mais on ne veut pas prendre de risques » (elle a un nom aussi courant que Marie Martin)

    Bonne chance.

  3. Marie

    11 septembre 2008 à 14:16

    Alors tous les cierges que je brule depuis des semaines n’ont servi à rien?

    C’est quand même le truc de fou, ça fait vraiment peur que des histoires comme celles-là puissent arriver avec des fichiers informatiques. Qu’arrivera-t-il quand l’ordinateur se mélangera encore plus les pinceaux et prendra certains innocents pour de dangereux terroristes?

    A ce sujet, poster cette affaire incroyable un 11 septembre était-il prémédité?

  4. Laurent Bourrelly

    11 septembre 2008 à 14:17

    @ Himself : merci pour ton soutien.
    Crois moi, j’ai déjà motivé tout ce que j’avais d’influent autour de moi. Ca monte même au niveau sénatorial du pays concerné.
    Le problème est surtout au niveau du timing, car je suis attendu depuis un moment.
    Au delà de ma propre personne, il y a tout de même des millions investis et des emplois à la clé qui sont mis à mal à cause de cette histoire.
    Bien entendu, je ne suis pas irremplaçable, mais ça me ferait vraiment mal au cul de ne pas pouvoir tenir ma place pour ce genre de raison.

  5. Aurélien

    11 septembre 2008 à 14:49

    Le sentiment d’impuissant que l’on doit ressentir dans ce genre de situation doit être exaspérant.

    Bon courage…

    ps: c’est assez frustrant de lire ton billet sans connaître les détails 🙂

  6. HimSelf

    11 septembre 2008 à 14:58

    @ aurélien : avec un minimum d’imagination, on à tous les détails 🙂

  7. Sébastien

    11 septembre 2008 à 15:17

    Salut Laurent !

    Tu as précisé dans ton poste que tu avais retrouvé des fiches de salaires datant de cette période où l’on te reproche d’avoir limite commis un crime…tu ne peux pas essayer de contacter ton ancien employeur pour savoir si il peut te donner une preuve que tu étais bien là ??

    En tous cas je te souhaite bon courage pour la suite des évènements.

  8. Anthony

    11 septembre 2008 à 15:29

    Ton histoire c’est plutôt Brazil … inspiré de 1984… De Terry William !.. Au début du film c’est une mouche qui fait basculer la vie d’un pauvre individu 🙂

    Mais bienvenue à Gattaca : Excellent film !

    Par contre, j’ai lu et vu des reportages ou la substitution d’identité est un fléau dans certains pays. Donc, finalement tu es peut-être victime de cela, un pingouin qui aurait trouvé des informations sur toi, sans se douter que tu serais susceptible un jour de demander un visa dans ce pays.

    Les gens qui se servent de ton identité il me semble (pour avoir quelque peu suivi Adicie ces derniers temps) que cela c’est déjà vu non ?

    Par contre, je ne sais que te dire pour te sortir de ce merdier ! C’est sur c’est la tuile !

    Mais es-tu sur de la société avec laquelle tu dois traiter ? Peut-être que le problème vient de là ? As-tu essayé de demander un visa touriste en attendant ? Quoique étant fiché maintenant, cela risque d’être difficile… Mais avec les rouages de l’administration faut s’attendre à tout !

    Est-ce judicieux de faire un billet sous ta véritable identité ?

  9. Anthony

    11 septembre 2008 à 15:30

    Terry Gilliam of course ! Une mouche c’est glissé sur mon clavier quand je tapais 🙂

  10. Marie-Aude

    11 septembre 2008 à 17:59

    @Himself, pas besoin d’imagination… il suffit de connaître des non-Européens qui font des demandes de visa Schengen. Autant à titre perso je compatis pour Laurent, autant d’une manière générale, ce genre de situation existe depuis des années pour les non-Européens.

  11. Olitax

    11 septembre 2008 à 18:02

    Salut,

    J’ai peut être loupé un épisode. Mais ils te reprochent quoi au juste ? T’es accusé de quoi finalement ?

    Oli-
    ++

  12. Laurent Bourrelly

    11 septembre 2008 à 18:27

    @ Sébastien : bien sûr que je suis en train d’entreprendre les démarches pour obtenir une certification. C’est même la pièce maîtresse de mon dossier. Car si je bossais ce jour là, il n’est pas possible que je sois en vadrouille dans la capitale.

    @ Anthony : Brazil quel chef d’œuvre ! Du coup, je viens de me rappeler de la mouche.

    @ Marie-Aude : c’est clair que depuis certains pays, il semble que tout fait pour que personne ne puisse partir.

    @ Olitax : désolé, mais je ne peux pas rentrer dans les détails.
    Le fait important est que mon dossier est mélangé à celui d’un autre. En tout cas c’est mon hypothèse.

  13. Aqwa

    11 septembre 2008 à 18:51

    La comparaison avec Gattaca est un peu capillotractée quand même. Ce genre d’affaire est assez fréquentes si je me fie aux experiences de mes connaissances, je te souhaite bon courage.

  14. Marie

    11 septembre 2008 à 18:56

    >>Le fait important est que mon dossier est mélangé à celui d’un autre. En tout cas c’est mon hypothèse.

    Ca fait des années que je pense que tu es schyzophrène 😛

    Plus sérieusement, imagine qu’un bug décale tout le fichier d’une ligne, tu te retrouves avec un historique qui ne te correspond pas. Dans ton cas effectivement, on dirait qu’il y a un mélange de dossier, et peut-être pas forcément avec un autre Laurent Bourrelly. Autre possibilité, une usurpation pure et simple de ton identité, il faut dire qu’on laisse quand même des grosses traces sur le net 😉

    Personnellement, ton histoire me fait super peur par rapport à la gestion des fichiers informatiques contenant nos données personnelles…

  15. Olitax

    11 septembre 2008 à 19:01

    Ha ok, mais alors c’est eux qu’ils doivent prouver ce que tu as « fait ». Te dire voici les preuves contre vous : non ??

  16. Marie

    11 septembre 2008 à 19:07

    @Olitax : relis le billet!

    Laurent explique qu’il ne peut pas dire certains détails mais ça reste très compréhensible. D’autre part en ce qui concerne les faits reprochés, ils ont leurs preuves (mais ça ne colle pas avec l’emploi du temps de Laurent) dont c’est à Laurent d’apporter la preuve qu’ils se trompent par tout moyen qu’il aura en sa possession.

  17. Garçon

    11 septembre 2008 à 19:29

    Comme quoi cela a peut etre du bon les empreintes digitales associees au passeport.
    Je te souhaite bien de la patience avec cette histoire.
    Si je peux t’aider de quelque maniere que ce soit , fait moi signe.

  18. l'Ours

    12 septembre 2008 à 13:41

    tu dois être bien énervé (et il y a que quoi !), tu as fait plein de fautes ce qui n’est pas dans tes habitudes 😉

    ton exemple illustre parfaitement le comportement actuel de ceux, à tous niveaux, qui ont une quelconque responsabilité : simple modération, jugement, attribution d’un « titre », … Ils ne prennent aucun risque de peur que cela ne leur retombe dessus, c’est inadmissible et cela fait même froid dans le dos (on a vu par le passé ce que ça a pu donner).

  19. Laurent Bourrelly

    12 septembre 2008 à 14:30

    tu dois être bien énervé (et il y a que quoi !), tu as fait plein de fautes ce qui n’est pas dans tes habitudes 😉

    Billet totalement publié sous l’emprise de montée d’adrénaline…
    Je vais faire une relecture tout à l’heure 🙂

  20. pagetronic

    14 septembre 2008 à 8:57

    Salut,

    Si tu nous donnais ne serait ce que la première lettre du pays ca pourrait nous aider à comprendre.. I? M? C? je vois pas trop de pays qui refuseraient un visa à un Francais sur des suppositions

  21. Nathalie

    15 septembre 2008 à 10:22

    Mon cher Laurent,
    je ne sais pas quelles paroles peuvent t’aider à traverser ce très mauvais moment…
    Mais souvent il arrive quelque chose de bon, alors qu’on croit que tout est mort!
    N’y a t’il pas d’autres solutions que celles du VISA?
    Je suppose que ta présence physique est requise, mais cela peut peut-être attendre encore qq mois que cette mauvaise farce se termine !
    En attendant, par visio conférence, tu le sais mieux que moi, on peut déblayer pas mal de choses pour le boulot.
    Le plus important est de ne pas baisser les bras, de garder le moral, et de se dire que les difficultés rendent plus fort !
    Bien à toi.

  22. Laurent Bourrelly

    15 septembre 2008 à 14:54

    Merci pour ton soutien.
    La gestion à distance est déjà prévue puisqu’il me sera physiquement impossible d’être présent sur toutes les localisations prévues.
    Cependant, il faut tout de même que je traite certaines choses en étant sur place.
    De toute manière, je suis innocent et je peux apporter la preuve que je n’étais pas à Paris aux dates indiquées.
    Reste plus qu’à prendre patience.

  23. Laurent Bourrelly

    23 septembre 2008 à 12:00

    Ouf ! Visa accepté ce matin 🙂

  24. Anonymus

    23 septembre 2008 à 12:34

    YES ! 😀

  25. garyx

    30 décembre 2008 à 15:41

    Pose toi des questions sur le lieu ou tu veux allé pour ta super opportunité!!!
    j’adore GATACA, très bon film qui se rapporche lentement de la réalité si on compare le génome avec la classe sociale et le cursus scolaire, soyez attentif au monde élitiste..
    Moi je sais que quand le videur m’ a cassé les pieds à l’entrée, j’ai déjà les boules de laisser de l’argent ou de mon temps dans un endroi censé être idyllique.
    Ta véritable opportunité professionnelle, c’est ta personnalité, tes bras, tes jambes, ton cerveau et une foi inébranlable en tes rêves d’enfants car nous sommes tous au moin porteur d’un message épanouissant…..WOIW, on dirait un gourou :/…. accroche toi 🙂

  26. Camilla

    13 juin 2009 à 22:03

    Se faire pardonner pour des faits que l’on n’a pas commis… Pour ma part, j’arrive au terme de bientôt 3 ans de procédures contre un ex-employeur. Après une longue période de harcèlement (tous les reportages que vous avez vu : déménagement dans un bureau plus petit, interdiction de parler à son équipe, humiliations publiques, non-réponse aux questions, changement de serrure de mon bureau, vol de mon UC,… j’ai vécu) j’ai été licenciée pour des motifs inventés de toutes pièces.
    On a entre autres écrit noir sur blanc que j’étais alcoolique. Je vais donc à un labo et me fait faire une prise de sang pour prouver le contraire. L’avocat de la partie adverse dit que le fait d’avoir voulu prouver que je ne suis pas alcoolique est soupçonneux.
    On écrit noir sur blanc que j’allais m’ennivrer au bar d’en face et qu’il fallait m’en tirer régulièrement. Le barman dudit bar fait une attestation : en effet, j’y étais tous les matins à 7h30 pour mon café et vers midi pour mon Perrier.

    Je ne vais pas faire la liste des on-dits de ce licenciement et des attestations que j’ai dû y opposer. It’s just outrageous !

    Bienvenue à Gattaca.

  27. Laurent Bourrelly

    14 juin 2009 à 8:46

    En ce moment, il y a une campagne télévisée contre la violence verbale conjugale. Cela empiète également sur le monde du travail car ce que tu as vécu démontre la manière dégoutante que certains utilisent pour affaiblir les autres.
    Tout cela est basé sur le concept de Théorie des Jeux (Game Theory) que les proxénètes utilisent ou la mafia, mais aussi les hommes d’affaires et tous ceux qui abusent des autres en général. Le « jeu » peut avoir une somme null ou bien une somme non-null. J’ai déjà un brouillon en route sur ce concept fascinant.

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