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Chabin, la définition insultante

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Chabin la définition insultante

Au même titre que l’usage des termes mulâtre, quarteron, octavon, capre, griffe et black, l’emploi des termes chabin et chabine est devenu une habitude dans la langue et la culture en France. Employés dans d’autres pays francophones, ces groupes de mots véhiculent une connotation péjorative, voire insultante pour les enfants et les familles métisses (créoles) habitant en France. L’apparition de ces termes créoles remonte à l’époque de la pratique de l’esclavage où l’homme blanc oppressait les familles ayant une couleur de peau noire, réduisant les membres d’une famille entière à l’état d’esclave.

La définition française du terme créole Chabin

Employé en France, dans les grandes villes (Paris, Bordeaux, Lille…), en France d’outre-mer, au Canada et dans les pays francophones, le terme créole chabin est du genre masculin. Au féminin, le terme prend un E pour devenir chabine. L’homme métis chabin et la femme métisse chabine noire sont des termes employés dans la langue courante en France métropolitaine, dans le département de Guadeloupe, en Martinique et au Canada.

En quoi consiste réellement le terme Chabin ?

Dans la langue française, l’homme chabin et la femme chabine noire désignent des Créoles à la peau claire qui présentent des traits africains, notamment des cheveux crépus. Notons que ce terme est l’objet de confusion avec les termes créoles mulâtre et métisse. Chabin ou chabine est considéré comme un compliment par la majorité des personnes qui ignorent les sens véritables de ces mots. Rappelons que le terme créole mulâtre se définit comme un groupe d’individu né d’une famille créole, soit d’un père blanc ou d’une mère blanc et d’un père noir ou d’une mère noire ou inversement. Ce métis est ainsi un afro-caribéen (originaires des Antilles) ou un afro-européen. Les enfants métis des immigrées antillaises de France qui se marient avec des métropolitains sont néanmoins considérés comme des métis et non des mulâtres. Être traité de chabin ou de chabine est semblable à l’offense qu’on subit en étant appelé « nègre ». Il est parfois préférable d’utiliser la langue de bois.

La véritable définition du terme créole chabin

Dans la langue française, le groupe d’homme chabin et de femme chabine aux cheveux crépus véhiculent le sens d’hybride entre un ovin et un caprin (des noms vulgaires du bouc et de la brebis). En d’autres termes, le chabin est le résultat d’un croisement entre un bélier (un animal fort) et une chèvre (un animal faible). Le chabin correspond également au mulet. Ce dernier résulte du croisement entre un cheval (qualifié d’animal fort) et d’une ânesse (qualifiée d’animal faible). Notons que la personne forte fait référence à l’homme blanc et la personne faible correspond aux personnes ayant une origine noire. À ces définitions s’ajoute une autre encore moins flatteuse. Le chabin renvoie à un mouton doté de poils roux qui rappelle la couleur de cheveux de certains métis originaires des Antilles. Comme cela se dit, il faut retourner 7 fois la langue avant de dire quelque chose, avant de qualifier quelqu’un de chabin, de chabine ou de nègre !

Les définitions françaises des encyclopédies

Selon l’encyclopédie en ligne Wikipédia, le terme créole chabin fait référence aux enfants métisses ayant la peau claire et des traits africains, en l’occurrence des cheveux crépus. Ces enfants sont issus d’une famille antillaise et affichent des caractéristiques européennes, en l’occurrence des cheveux clairs. Toujours selon l’encyclopédie, le terme chabin a été transmis à l’Homme blanc pour faire insulte aux personnes à la peau noire claire habitant dans les Antilles du temps de la colonisation.

Le jeu de mot créole chabin chapé

Employés dans la langue française et les autres langues du monde, les groupes de termes créoles chabin chapé sont des jeux de mots créoles. Ces termes créoles sont une reprise des termes chabin échappés. On parle ci d’une personne métisse à la peau noir clair et aux cheveux crépus qui échappe au triste sort réservé aux personnes ayant des origines africaines, traitées de nègres. Ces différents termes créoles véhiculent le racisme qui se transmet de génération en génération. Notons que ces mots sont toujours en usage de nos jours, car sa définition véritable reste méconnue du grand public. Selon certaines personnes, l’emploi de ces termes renforce la soumission des personnes de couleur, soumission qui remontait au temps de la pratique de l’esclavage des Noirs par les Blancs.

Un terme créole absent dans les lexiques français

Régulièrement présents dans les écrits des Antilles, les termes créoles chabin et chabine ne sont répertoriés ni dans le Petit Robert (y compris le Robert édition 2000), ni dans le Petit Larousse ni dans le dictionnaire universel de chez Hachette/EDICEF. Ces termes créoles sont absents dans la majorité des dictionnaires français courants, bien qu’ils soient employés dans la langue française. Ces termes créoles sont cependant inscrits dans les dictionnaires de langue antillaise. Dans ces ouvrages, le mot est écrit tantôt chabin/chabine, tantôt chaben/chabin. Au même titre que les ouvrages antillais, les dictionnaires créoles mentionnent également ce terme. C’est le cas du dictionnaire créole/français de Ludwig, Montbrand, Poullet et Telchid. Dans ces ouvrages, le terme se définit comme une personne créole à la peau noire claire et aux cheveux crépus blonds. Cette définition est cependant critiquée et porte à confusion.

Insulte chabine

L’origine du terme créole Chabin

De nombreuses femmes habitant à Pointe-à-Pitre, commune de France localisée dans le département de la Guadeloupe, ont déclaré avoir été interpellées par les rues et appelées chabine. Cette appellation insultante se glisse facilement dans les discussions aux Antilles comme en Martinique, dans les villes et les métropoles de France, en Guadeloupe, au Canada ainsi que dans les pays francophones. Même les métis qui lissent leurs cheveux sont facilement reconnaissables et n’y échappent pas, que ce soit en France ou aux Antilles.

Le sens originel du terme créole

Employé dans la langue française, le terme créole chabin tire son origine de la pratique de l’esclavage et de la traite des Nègres par les blancs. Le terme se décline en plusieurs significations selon le genre humain. Les femmes métisses chabine dévoilent des cheveux roux et des yeux verts. Le terme créole chabine kalazaza aux cheveux crépus porte une connotation plus péjorative, car kal se traduit comme le sexe masculin et a-zaza est le terme utilisé pour une envie. En d’autres termes, ces mots signifient avides de sexe. Les métis chaben chapé correspondent aux métis chabin aux cheveux crépus qui ont échappé à la condition misérable des groupes d’esclaves grâce à leur peau plus claire. Bien que les Antilles, notamment la Martinique, soient principalement concernées par l’utilisation massive de ces termes, nombreuses sont les villes et les métropoles de France qui font toujours usage des mots chabin et chabine en toute ignorance. Ces lieux comprennent entre autres Paris, Bordeaux, Fort-de-France, Martinique, Lille, Luxembourg, Guadeloupe. Ces termes créoles sont employés jusqu’au Canada et en France métropolitaine ainsi que d’autres pays francophones…

Le monde de la culture et de la littérature antillaise

Le monde de la culture et la littérature antillaise ancienne mentionnent les termes chabin et chabine à plusieurs reprises. Les ouvrages qualifient les chabin comme agressifs et aigres. La chabine aux cheveux crépus est qualifiée de tit-chabine (belle, mais inquiétante). Un dicton antillais dit que la chabine métisse aux cheveux crépus mord les oreilles. Quand un auteur intègre un chabin ou une chabine dans son ouvrage écrit, le personnage renvoie immédiatement à une personnalité dotée de pouvoirs mystiques. La littérature antillaise ancienne et les écrits expliquent que les chabins, compris entre les deux couleurs, ont une sensibilité maladive qui les rend incontrôlables. Ce point de vue ancestral a été conservé durant des générations de famille et dans la société actuelle. Aujourd’hui, il n’est pas rare d’entendre une personne se faire traiter de chabine quand elle a mauvais caractère. Dans la société, ce sont généralement les femmes qui sont qualifiées de vieilles chabines. La langue française ne répertorie pourtant pas ce terme offensant dans les dictionnaires.

La lutte contre le colorisme dans la société, la culture et le monde du travail

Le colorisme consiste en un héritage de la hiérarchisation des races, des familles et des groupes de personnes. Les individus sont classés dans un ordre de grandeur en fonction de la clarté de leur couleur de peau. Ce fléau persiste toujours dans la culture, la société moderne ainsi que dans le monde du travail. Rappelons que le colorisme est toujours présent dans le monde de la culture et du travail, en France, dans les villes et les métropoles, en région métropolitaine, dans le département de Guadeloupe, au Canada et dans le reste du monde. Cette discrimination place les métisses aux couleurs de peau noire en situation précaire dans la société et dans le monde du travail. À titre d’exemple, un métis noir aux cheveux crépus a moins de chance d’occuper un poste vacant qu’un individu blanc.

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