La chasse aux oiseaux migrateurs passionne une bonne partie des chasseurs français, et ce, depuis bien des années. Cette activité ancestrale très exploitée sur le littoral connaît actuellement une grande amélioration. Pourtant, on ne compte pas plus de 13 % de chasseurs s’adonnant à cette forme de chasse. Dans cet article, découvrez les particularités de la chasse au gabion, ainsi que les différentes techniques utilisées.
Sommaire
Qu’est-ce que la chasse au gabion ?
La chasse de nuit, pratiquée depuis le XIXe siècle par une bonne poignée de chasseurs situés sur les littoraux, commence à intéresser la nouvelle génération. Le principe consiste à installer un affût sur le bord d’un plan d’eau. Cet affût, que l’on nommera gabion, hutte ou tonne, selon les régions, sera dissimulé à l’aide d’un camouflage pour se fondre complètement dans le paysage.
Il existe plusieurs astuces pour décorer un gabion. Si certains optent pour le décor au naturel, d’autres préfèrent le décorer avec un camouflage militaire, créant ainsi un effet trompe-l’œil des plus efficaces. Ce type de tissu peut recouvrir complètement la partie visible de l’affût.
Cette technique consiste à placer des appelants à proximité du gabion pour attirer les oiseaux migrateurs. Dès que l’oiseau se pose à proximité, les chasseurs peuvent passer à l’action. On compte aujourd’hui plus de 200 gabions installés au bord de l’eau de la baie de Seine. Ce littoral est en effet le point de rendez-vous des oiseaux en halte migratoire nocturne.
L’importance des appelants
Chasser de nuit sans appelant, c’est un peu comme chasser sans chien. Cette idée est partagée par la majorité des chasseurs, pour ne pas dire à l’unanimité. Les appelants sont les oiseaux que l’on place à proximité du gabion pour appeler les autres gibiers d’eau. Certains chasseurs utilisent des appelants factices pour tromper les oiseaux migrateurs dans la nuit.
Il faut noter que les appelants sont élevés par les chasseurs. Par ailleurs, leur élevage respecte une norme très stricte. En effet, ces oiseaux diffèrent des oiseaux migrateurs sauvages. Ils ne sont ni prélevés dans la nature, ni relâchés dans la nature, ni destinés au circuit alimentaire. Autrement dit, ils sont élevés dans des parcs spéciaux qui suivent les normes.
Les appelants sont sélectionnés en fonction de leur chant. En effet, le chasseur va placer chacun de ses appelants sur une place stratégique et bien précise, un peu loin de la hutte camouflée. Leur seule et unique tâche consiste à chanter afin d’attirer le plus d’oiseaux possible.
Pour l’heure, on connaît trois espèces d’appelants :
- les canards colverts,
- les sauvagines,
- les oies (cendrées, rieuses, de moisson).
Les canards colverts figurent indéniablement parmi les incontournables que tout bon chasseur de gibier d’eau doit avoir.
Comment s’équiper pour la chasse au gabion ?
La chasse au gabion nécessite un équipement particulier, en plus du fameux camouflage militaire. Vous devez vous préparer convenablement pour affronter la nuit dans votre affût en attendant que les oiseaux se posent près de votre hutte.
En premier lieu, vous devez vous munir des bons accessoires pour placer les appeaux et les appelants dans l’eau. Dans la liste, retrouvez les bottes de chasse, le sac à appelant et le sac étanche pour garder vos vêtements de camouflage (pantalon, veste, parka, pantalon grand froid, gants, sous-vêtements, etc.), ainsi que vos appareils au sec.
N’oubliez pas que vous devez veiller toute la nuit en restant à l’affût de vos proies. Afin de passer la nuit dans de bonnes conditions thermiques, mettez-vous au chaud avec des vêtements adaptés (bonnet, blouson, pantalon…), sans oublier les chaussures de chasse bien confortables, la paire de gants et éventuellement les gants en néoprène.
Autre point à retenir : seuls les cartouches et les substituts au plomb sont autorisés pour la chasse de nuit. Il ne faut pas non plus oublier les jumelles à vision nocturne.
Le temps idéal pour la chasse au gibier d’eau
Tous les chasseurs doivent savoir le moment idéal, et bien évidemment, le temps propice pour chasser. Si l’on sait que les oiseaux d’eau sont plus actifs la nuit que le jour, il faut également prendre en compte le facteur climatique. Ce dernier joue beaucoup sur le passage des oiseaux.
En effet, pendant les périodes chaudes avec ciel dégagé, les oiseaux volent de plus en plus haut, ce qui rend le tir quasi impossible. Par contre, pendant les saisons froides, ils volent bas, ce qui les rend plus accessibles.
Le vent peut également jouer en faveur des chasseurs. Concrètement, plus le temps est venteux, plus les oiseaux volent bas. Que des occasions intéressantes pour le chasseur ! Prenez également en compte le coefficient des marées. Le principe est simple : plus le coefficient est fort, plus vous aurez de chances de voir les oiseaux se poser à quelques distances de votre point d’affûtage.
Les différents oiseaux migrateurs que l’on retrouve en chasse de nuit
Il faut savoir qu’il n’y a aucune science exacte lorsqu’on parle de chasse de nuit. Les espèces que l’on rencontre sont assez aléatoires. En revanche, il existe des types d’oiseaux que l’on peut régulièrement rencontrer en chasse de nuit. On cite, par exemple :
- la sarcelle d’hiver,
- le canard colvert qui est un grand habitué des marées de la Normandie,
- le canard pilet,
- le canard siffleur,
- le canard souchet.
Lors de vos nuits de guet, il se peut que vous tombiez sur des bécassines des marais, des bécassines sourdes ou des bécasseaux maubèches. On voit souvent les huîtriers pie qui aiment s’aligner au bord de la mare au lever du soleil. Les avocettes élégantes et les tadornes peuvent également être de passage.
Notez qu’une liste des oiseaux d’eau chassables a été établie et portée à la connaissance des chasseurs de gibier d’eau. On note :
- la barge à queue noire,
- la barge rousse,
- le canard chipeau,
- le chevalier aboyeur,
- le chevalier arlequin,
- le chevalier combattant,
- le chevalier gambette,
- le courlis cendré,
- le courlis corlieu,
- l’eider à duvet,
- la foulque macroule,
- le fuligule milouin,
- le garrot à l’œil d’or,
- l’harelde de Miquelon,
- la macreuse,
- la nette rousse,
- l’oie cendrée,
- l’oie des moissons,
- l’oie rieuse,
- le pluvier,
- la poule d’eau,
- le râle d’eau,
- le vanneau huppé.
Vous voilà informé pour réussir votre partie de chasse au gabion en baie de Seine ! Du filet de camouflage aux affûts, en passant par votre équipement personnel, vous savez tout pour partir bien équipé !