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Le réchauffement climatique et la conscience universelle

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Le Grenelle Environnement vient de se terminer, engageant quelques réflexions à propos du sort de notre pauvre Terre. Sur le plan positif, il faut noter la prise de conscience de nos dirigeants et quelques mesures bienfaitrices. Sur le plan négatif, certaines mesures annoncées engendrent des critiques, ainsi que l’inefficacité des mesures nationales puisque la prise de conscience mondiale est absente.

Prise de conscience au sein de l’Etat.

En remontant une décennie en arrière, il était impossible de prévoir que l’enjeu majeur actuel serait l’environnement, générant une prise de conscience au sein des plus hautes sphères du pouvoir. Désormais, la menace climatique est tellement présente qu’il y a urgence concernant la mise en place d’une véritable stratégie universelle de sauvetage environnemental. Le Grenelle Environnement est salué comme un succès car il marque un changement radical de perspective au sein du pouvoir en place actuellement. C’est la première fois que le gouvernement semble prendre la mesure de l’enjeu et y répond avec bienséance. Bien sûr, il reste l’éternelle question de la prise de pouvoir dans ce processus majeur d’innovation et de régulation, dont l’Etat semble reprendre le contrôle. D’autres sphères influentes vont évidemment se greffer sur le pouvoir de l’Etat, mais c’est bien ce dernier qui va gérer le processus. Il aura tout de même fallu attendre fin 2007 pour être témoin de tentatives d’implication officielles notables, mais les optimistes répondront qu’il vaut mieux tard que jamais.

Les gagnants, les perdants et les absents.

Sur un autre niveau, il faut noter que les entreprises échappent aux contraintes majeures puisque c’est le consommateur ou l’Etat qui assument le poids du surcoût environnemental. L’adaptation de la législation écologique envers la poussée économique est d’ailleurs le point essentiel qui va décider du succès de cette prise de conscience écologique. C’est donc le triptyque « écologie, économie et social » qui doit engendrer une cohabitation plutôt qu’un dictat.

Concernant les initiatives en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique, la France est en retard au niveau européen, mais il faut plutôt se demander comment cela est possible de réagir au niveau planétaire alors que les plus gros pollueurs comme les Etats-Unis, la Chine ou l’Inde restent largement insensibles aux mesures indispensables qui permettront de sauver ce qui peut encore l’être de notre Terre cabossée. Bien sûr, il est difficile de blâmer ces pays qui craignent que l’écologie ne soit un frein économique. Cependant, il faut bien se rappeler que l’appui à la recherche et au développement de l’écologie est un secteur d’activité tout à fait profitable. Comme d’habitude, ceux qui sont en place veulent garder leurs acquis et luttent ardemment contre des changements importants qui vont mettre en péril leur activité.

Des mesures discutables ou absurdes.

Certains éléments du Grenelle Environnement portent à confusion. Par exemple, je ne vois pas trop l’utilité d’annoncer un moratoire de six mois sur les OGM. En effet, il s’agit de mettre en place immédiatement un moratoire sur les OGM afin d’étudier plus loin leurs effets néfastes. Cela dit, l’hiver arrive et si mes connaissances en agriculture sont justes, il n’est pas vraiment question de semer des grains de maïs avant six mois ; ce qui correspond exactement au délai du moratoire. À moins que je ne saisisse pas une quelconque subtilité, il me semble que ce pseudo moratoire est une véritable moquerie puisqu’il s’agit d’un « moratoire par défaut » si nous prenons en compte le cycle naturel des cultures.

Il existe un autre point sulfureux à propos des OGM : ils permettent de réduire l’usage de pesticides puisque les semences génétiquement modifiées sont équipées afin de contrer les dommages infligés par les insectes. C’est justement un point utile puisque l’usage des pesticides contribue largement à la pollution. Par contre, ça grogne du côté des adeptes de la culture biologique et traditionnelle car ils ne veulent pas que les cultures OGM viennent s’incruster dans leurs semences. Du coup, c’est la faute des abeilles et du vent qui ne peuvent pas faire la distinction entre le pollen bio et OGM. Dans ce cas précis, nous assistons à un véritable dilemme puisque la science permet de réduire directement le réchauffement climatique, mais d’un autre côté l’utilisation de cette science est mise en péril par les structures existantes. Il faudrait peut-être voir si c’est possible de créer des plants OGM stériles et du coup la « contamination » sera impossible, mais ça dépasse mes connaissances sur le sujet.

Parmi les autres mesures « discutables » du Grenelle Environnement, la pastille écologique en faveur des véhicules non polluants me semble être plutôt une incitation qu’un véritable bienfait pour la planète. Il faut aussi citer le gel des sites nucléaires qui est simplement un effet d’annonce puisque tous les projets de centrales nucléaires sont prévus sur des sites existant, échappant à l’interdiction. Puis il y a aussi cette taxe carbone qui implique que les riches pollueurs pourront continuer de polluer alors que les petits et le simple consommateur vont se retrouver étouffé avec une taxe de plus sur le dos.

La prise de conscience universelle

Pour repartir sur le plan général, le problème originel, tel que le présentait Prométhée, réside dans le fait que le progrès humain est étroitement lié à l’exploitation des richesses naturelles. De la sorte, la Terre se retrouve exploitée à outrance en faveur du progrès de la civilisation, mais il est facile d’observer le retour de bâton qui déclenche les prises de conscience actuelles comme en témoigne le Grenelle Environnement. Afin de contrer ce délabrement rapide de la planète, il existe des solutions plus ou moins radicales, mais la bonne formule ne consiste pas à ralentir le progrès. Ce même progrès doit devenir écologique, mais il ne doit pas défier les structures existantes, qu’elles soient polluantes ou écologiques. Ainsi, il faut trouver un mode de développement qui ne soit pas aussi destructeur que l’actuel, tout en ménageant les subtilités. Il s’agit d’un chantier gigantesque qui doit prendre place à l’échelle planétaire, avec la science au cœur de la solution.

Une prise de conscience universelle est-elle possible ? La solidarité planétaire en faveur de la Terre se doit de devenir une réalité immédiate, mais ce pauvre Grenelle Environnement fait pâle figure par rapport au manque de prise de conscience des plus grands pollueurs du monde. Parmi les nécessités absolues, comment est-il possible de réduire de moitié, en moins de cinquante ans, nos énergies hypercarbonées ? L’humanité peut-elle s’accorder à propos de tels enjeux ? En d’autres termes, les solutions existent, mais l’application globale est-elle possible malgré les dissonances au niveau politique, idéologique et civilisationnel parmi les peuples de la Terre ?

La Terre de nos enfants

Au nom des générations futures, il est indispensable de s’activer, mais j’ai l’impression que les incohérences et les annonces sans lendemain demeurent trop nombreuses. Pourtant, il est évident que l’état de délabrement avancé dans lequel nous laissons la Terre est une injure à nos enfants. Pour finir, il faut noter le poids psychologique que pose cette situation. Nos parents et nous avons défiguré la Terre, stigmatisant notre responsabilité envers un rôle déplorable qu’il faut désormais assumer.

La tâche semble tellement immense que certains se découragent ou minimisent leur rôle, alors la responsabilité de chacun est engagée dans ce processus. Il est rageant de savoir qu’il faut agir, mais décourageant d’observer sa propre impuissance. Les plus optimistes répondront que l’humanité et la Terre s’adapteront coûte que coûte, mais c’est justement ce prix à payer qui me tracasse car il y aurait vraiment eu la possibilité de s’en sortir autrement en agissant plus tôt.

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2 Commentaires

  1. Dievochka

    13 novembre 2007 à 10:38

    Nos enfants, de 20 à 25 ans :
    – pas de travail ( nous sommes les avant-derniers en Europe pour l’emploi des jeunes)
    – pas de logement, dont les prix sont trop élevés et de toute façon, pas d’emploi = pas de logement
    – nos retraites à payer .. mais vive les grèves contre la réforme des retraites..
    – les leurs à prévoir… ils ont intérêt à mettre de l’argent de côté, mais lequel ?
    – les dettes de la France à payer .. ( 18 000 € par français, bébé compris)
    Au sujet de la dette publique, d’ailleurs :

  2. Laurent

    17 novembre 2007 à 16:52

    et ils n’auront même pas la santé ou même un planète habitable.

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