Il faut se l’avouer, le Bottin ne sert plus à grand chose si ce n’est à caler l’armoire de la grand-tante ! L’annuaire nous a accompagnés pendant des décennies pour retrouver le numéro d’un proche ou dénicher le numéro d’un médecin spécialiste. Mais voilà, son heure est venue et il est temps de se préparer à sa disparition après de nombreux services rendus.
Sommaire
Qui a créé ce fameux Bottin ?
C’est Sébastien Bottin, statisticien français, qui publie un Almanach du commerce de Paris et des principales villes du monde durant la période comprise entre 1819 et 1853. Il s’agissait des prémices des annuaires professionnels indiquant les coordonnées des entreprises. De cet almanach ont découlé les annuaires qui ont pris le nom de Bottin et qui se sont démocratisés avec le développement des réseaux de communication. C’est ainsi que nos annuaires avaient pris le surnom de « Bottin ». Les premiers abonnés aux lignes téléphoniques ont été répertoriés en 1889.
De l’annuaire papier à l’annuaire virtuel
Comment passe-t-on d’une version papier du Bottin à l’annuaire virtuel ou au service téléphonique de 118500 ? L’annuaire téléphonique était autrefois uniquement présenté sous sa forme papier. Ce registre liste les noms, adresses et numéros de téléphone des personnes qui l’ont autorisé. Il se décline sous la forme des pages blanches pour les particuliers et de pages jaunes pour les professionnels.
La diffusion de ces informations doit impérativement respecter les lois de respect de la vie privée et de la sécurité des données personnelles. Ainsi, chacun a le droit de ne pas autoriser que ses données personnelles soient accessibles à tous. Pour les données téléphoniques, on pense notamment au service de liste rouge.
Les pages blanches et jaunes sont de grands livres réalisés dans un papier très fin et qui contiennent toutes les informations relatives aux coordonnées. La recherche se fait par ville, puis par ordre alphabétique pour retrouver rapidement la personne que l’on cherche. D’accord ! Avec l’avancée des technologies, cela nous paraît bien désuet mais il faut dire qu’avant l’arrivée des nouvelles technologies c’était la seule manière de pouvoir joindre une personne !
Puis est arrivé le Minitel !
En 1980, c’est l’entrée sur le marché du Minitel en France ! Le Minitel veut dire Médium interactif par numérisation d’information téléphonique. Il est exploité jusqu’en 2012. Au départ, il compte 55 utilisateurs pour tester ce nouveau mode de recherche qui vise à remplacer l’annuaire papier. Il devenait important de pouvoir soulager les services des renseignements qui croulaient sous les demandes face à des pages blanches et jaunes qui deviennent rapidement obsolètes. Mais face au développement de l’annuaire électronique, les lobbys de la presse papier et des annuaires papiers se sont érigés.
Le Minitel ploie sous le poids d’internet
L’ancêtre d’internet doit aussi laisser la place à des services de télécommunication plus pratiques, rapides et bien plus interactifs. Peut-être vous souvenez-vous de la lenteur d’affichage de la page sur Minitel ! Alors qu’en moins d’une seconde, vous trouvez les informations sur internet. Les annuaires virtuels sont mis à jour régulièrement pour vous apporter les informations les plus récentes possibles. Mais il ne faut pas oublier le rôle très important du Minitel pour le développement des télécommunications et des échanges via les réseaux téléphoniques.
L’arrêt de nos annuaires papier
La date fatidique arrivera donc à la fin de 2019 pour les Pages Blanches et fin 2020 pour les Pages Jaunes. Il faut se rendre à l’évidence : les annuaires papier sont de moins en moins utilisés. La société Solocal qui a remplacé l’entreprise Pages Jaunes a constaté une déliquescence de la rentabilité de ce média. L’omnipotence d’internet a mis fin aux beaux jours de cette entreprise qui a préféré stopper la production des annuaires papier. En 2007, on comptait encore 57 millions d’annuaires distribués contre seulement 9 millions en 2018. Pour demander la dernière édition du Bottin qui risque d’être exceptionnelle, il faut en faire la demande à l’entreprise.
Mais alors, comment va-t-on faire pour trouver un numéro de téléphone ?
On ne va pas se mentir ! La plupart d’entre nous utilisent déjà depuis bien longtemps les annuaires virtuels ! Il suffit de se rendre sur le site internet et de lancer sa requête pour avoir un accès quasiment immédiat à toutes les informations concernant une entreprise ou un particulier. De plus, vous y avez accès depuis votre smartphone, votre ordinateur personnel ou professionnel, mais aussi sur tablette.
Le service est accessible 7j/7 et 24h/24 et pour les personnes qui ont besoin d’aide, il existe un service téléphonique qui propose une recherche de numéros, d’adresses mais aussi des horaires d’ouverture des entreprises. De plus, ce service est aussi l’occasion d’être mis en relation directement avec l’interlocuteur que vous souhaitez contacter. L’agent qualifié vous accompagne pour retrouver les informations dont vous avez besoin. Pour conserver les informations, il est possible de recevoir un SMS récapitulant toutes les données.
Attention, ces services ne sont pas liés à des marques. Si vous avez un souci avec votre électroménager, ces sites d’annuaires téléphoniques ne répondront pas à votre problème, ils vous aident uniquement à vous mettre en relation avec le service après-vente de la marque de votre appareil !
Pourquoi était-il temps d’arrêter la distribution du Bottin ?
Si on réalisait une étude de ces dernières années, il n’y aurait pas grand monde qui affirmerait faire encore les recherches de contacts téléphoniques en se plongeant dans les annuaires. Et pourtant l’édition continuait ! Mais l’utilisation de papier était très importante et presque vaine. De nombreuses personnes n’ouvraient jamais leur annuaire papier pour faire des recherches de contacts téléphoniques ou d’adresses.
Imaginez tout ce papier gâché pour rien ! Les Bottins partaient à la benne tous les ans sans avoir été ouverts pour certains. Dans notre société qui prône un développement durable, ça faisait un peu tache de continuer à produire des livres qui seront jetés après seulement un an. Il est donc plus judicieux d’utiliser un service téléphonique ponctuel ou via le site internet plutôt que de distribuer des annuaires qui sont quasiment inutilisés. De plus, la distribution de ces annuaires demandait aussi l’utilisation de transports polluants. Alors halte à tout cela ! Repensons notre façon de communiquer et de faire nos recherches !