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La grande arnaque du pétrole

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Est-ce que la crise pétrolière actuelle serait finalement une énorme fraude ? L’enquête américaine de la Commodity Futures and Trading Commission (CFTC) semble suggérer que la hausse record du prix du baril résulterait de spéculation financière plutôt que d’un manque de stock comme tout le monde veut bien nous le faire croire.

Depuis des mois, il est suggéré que la montée en flèche du prix du baril de pétrole brut est le résultat de la guerre civile en Irak et au Nigéria, des grèves en Norvège, la croissance en Chine, etc.
L’autre version pourrait être que le prix du pétrole grimpe à cause de : chute du dollar, spéculation financière et rachat de marge (paiement comptant seulement une fraction du prix d’achat d’un titre, et paiement d’un intérêt sur le montant résiduel).
Tout est lié ! Même la crise alimentaire mondiale prend tout son sens dans ce montage. Un article de Mike Whitney m’a mis la puce à l’oreille, expliquant pourquoi la crise pétrolière actuelle est une énorme arnaque qui élude la véritable responsabilité des spéculateurs en la reportant sur des éléments complémentaires.

En premier lieu, il faut bien comprendre pourquoi le dollar est si faible. Le premier facteur concerne les intérêts monétaires de la Réserve Fédérale qui sont bien en dessous du rythme de l’inflation depuis une décennie. Il faut ajouter le déficit de $ 700 milliards et la dette extérieure de $ 9 trillions pour se demander comment cette monnaie n’a pas littéralement explosé plutôt que baisser dangereusement ! Ceci étant, mon propos n’est pas de parler du dollar, mais du pétrole. Il faut juste signaler que le dollar en baisse contribue à la hausse du pétrole. Le mécanisme est simple puisque la baisse du dollar constitue un dopant puissant pour les cours, incitant à l’investissement massif.

Maintenant, voyons voir ce concept de rachat de marge…
En prenant un calcul conservateur, il paraît que plus de 60 % du prix du baril de pétrole brut vient de spéculations dérégulées, notamment au sein de « hedge funds ». Il faut savoir qu’il est possible d’acheter des actions liées au pétrole sur les marchés financiers (Nymex US) pour seulement 6 % de la valeur totale. Cela procure un levier de 1 pour 16 qui permet de réaliser de belles opérations, mais aussi d’augmenter les prix vers des niveaux peu réalistes, tout en compensant le désastre des pertes liées au sub-primes et autres catastrophes financières.
En d’autres termes, les banques d’investissement épaulées par leurs partenaires financiers peuvent facilement déglinguer le système, résultant dans un désastre mondial qui dépasse largement les institutions financières pour toucher directement la population, allant jusqu’à causer une crise alimentaire mondiale. Je ne parle même pas du prix de l’essence à la pompe qui préoccupe la vaste majorité des gens, car c’est indécent lorsqu’on sait que des millions de personnes ne peuvent même pas manger leur bol de riz quotidien.
Il est évident que ces mêmes banques d’investissement veulent sauver leur peau puisqu’elles sont en faillite depuis les problèmes liés aux crédits. En effectuant quelques paris osés sur le pétrole, il est possible de récupérer quelques milliards salvateurs sur le bilan comptable.

En tout état de cause, il faut bien que les fonds puissent circuler. Le pire des scénarios voudrait que la Réserve Fédérale américaine ferme les yeux sur la capitalisation des actions appauvries du secteur crédit, permettant la flambée du prix de matériaux bruts comme le riz, maïs, blé, et… le pétrole.
Est il possible que la vénérable institution de régulation financière regarde de l’autre côté pour que les banques sortent du gouffre ?
Il est plausible de valider cette théorie en observant la récente décision de la Réserve Fédéral de mettre à disposition trois fois $ 75 milliards sous forme de prêts à court terme pour les banques. Bien entendu, il n’y a toujours pas l’ombre d’un centime qui est accordé directement aux propriétaires étranglés, mais les banques peuvent continuer de construire un gouffre de dettes, puis capitaliser toujours plus en déstructurant les fondements essentiels du marché financier. Parmi les chiffres intéressants, la demande chinoise en pétrole a augmenté sur les cinq dernières années d’environ 920 millions de barils de pétrole brut. Sur la même période, les spéculateurs financiers ont émis des demandes sous formes d’actions pour 848 millions de barils. La conclusion est effrayante puisque la spéculation est presque à la hauteur de l’augmentation chinoise. Il est donc un peu trop aisé d’accuser la Chine de consommer trop de pétrole quand les financiers se sont rués sur la spéculation pétrolière dans une mesure pratiquement similaire. Il n’y a pas besoin de tourner les chiffres dans tous les sens comme les financiers aiment le faire pour comprendre qu’une telle demande élargit le marché et augmente le prix.

En dehors de la Réserve Fédérale qui semble fermer les yeux, j’ai aussi l’impression que les autorités de régulations (Commodity Futures Trading Commission) lâchent carrément la bride, permettant à certains spéculateurs un accès quasi-illimité au marché des biens de consommation (commodities). Seulement, c’est cette même institution qui enquête sur le scandale actuel. Vous ne voyez pas comme un petit problème ?
Il ne faut pas se leurrer, nous sommes bien en présence d’une énorme arnaque financière couverte par l’apparence d’une pseudo crise. La trace remonte jusqu’aux plus hautes instances des diverses autorités régulatrices américaines. La Réserve Fédérale fait tourner la presse à billets à plein régime et ouvre les vannes du crédit pour permettre encore plus de spéculation. Les banques d’investissement ont moins de freins pour spéculer à tort et à travers grâce à la technique du rachat de marge, tentant de sauver ce qui peut l’être du désastre des sub-primes.
Encore une fois, je pointe vers mon billet sur le casino de la finance. C’est quand même dingue qu’un pauvre naze de bloggueur comme moi puisse y voir clair dans cette vaste arnaque, tandis que le système perdure. Pendant ce temps, des gens crèvent de faim, d’autres sont ruinés, et la majorité se vautre dans une grave situation financière.

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99 Commentaires

  1. l'Ours

    24 juin 2008 à 15:15

    il faut tout de même prendre en compte qu’il se vend près de 6000 voitures par jour pour la seule ville de Pékin.

  2. Laurent Bourrelly

    24 juin 2008 à 15:26

    Comme j’ai expliqué (avant dernier paragraphe), la demande chinoise est énorme, mais la spéculation financière est presque égale.

  3. Robert DION

    24 juin 2008 à 16:29

    @Laurent

    Tu abordes là un sujet brûlant sur lequel il ne peut y avoir une réponse globale.
    L’ensemble des facteurs que tu cites sont chacun à leur niveau la cause de la flambée des cours, la question est de fixer la part de responsabilité de chacun.

    Une chose est pour moi certaine, ce n’est pas un manque de produit !

    Le facteur premier est la spéculation financière qui augmente artificiellement les cours, ce qui a un impact direct sur la ressource en permettant la mise en exploitation de gisements jusqu’ici mis en sommeil par manque de rentabilité.

    En second lieu il y a une insuffisance de capacité de raffinage mondial par manque d’investissement des pays producteurs et consommateurs.

    D’autre part bien que tu n’abordes pas le problème du prix à la pompe en France je voudrais préciser que la faiblesse du Dollar face à l’Euro est une chance pour nous, cela permet d’amortir une partie de la hausse.

    Les approvisionnements de la France en pétrole brut sont très bien diversifiés ce qui doit normalement nous garantir une certaine sécurité :

    O.C.D.E. (Organisation de coopération et de développement économiques) 27%
    Non O.C.D.E. 32%
    O.P.E.P. 31%

    Les productions Françaises notamment africaines ne viennent pas sur notre territoire, le pétrole brut est vendu notamment au U.S.A. pour une question de rentabilité.

    Dans ce dossier qu’il s’agisse d’arnaque ou pas, il est clair que la situation profite aux banques américaines qui surfent sur le renchérissement du pétrole pour récupérer les pertes subies par les sub-primes

  4. Laurent Bourrelly

    24 juin 2008 à 16:55

    Justement, j’ai préféré ne pas me concentrer sur les questions liées proprement à la production et distribution du pétrole car j’attendais avec impatience ton avis d’expert sur la question.
    Si je comprends bien ton commentaire, les problèmes que tu cites s’ajoutent aux manipulations financières dont je fais état dans mon billet. Le raffinage est certainement un maillon essentiel dont personne ne parle au sein du grand public et des médias, mais qui prend toute son importance s’il est perturbé.

    J’ai utilisé sciemment le terme violent d’ « arnaque », mais le qualificatif exact serait « abus ». Sauf que les conséquences de cet abus sont tellement dramatiques qu’il est possible d’y coller l’attribut d’ « arnaque » ou même de « scandale ».

  5. Garçon

    24 juin 2008 à 20:09

    Elle est ou L’enquête américaine de la Commodity Futures and Trading Commission (CFTC) ?
    Je trouve ta demonstration assez curieuse en fait… tu parles de dollars bas comme une cause potentiel de la hausse du prix du baril, mais par la suite tu n’en fais pas la demonstration tu expliques justes les causes de ce dollar faible.
    Concernant le deficit commercial (c’est important de le preciser) par ailleurs il resulte de la hausse du petrole et de la baisse du dollar et non le contraire. Impossible que le dollar soit plus fort si ils ne reduisent pas leur deficit… enfin il me semble, non ? j’ma trompe ?

    Enfin tu parles d’arnaque, et la je ne comprends pas vraiment. Car je ne crois pas avoir entendu beaucoup de declaration n’evoquant pas l’effet speculatif. C’est bel et bien le cumul de la demande en hausse en Afrique,en Inde et en Chine, associee aux tensions autour de l’Iran( plutot que de l’Irak) et du Nigeria (effectivement), a cela il faut rajouter les difficultes d’infrastructures pour repondre a la demande comme le souligne robert, et puis cette hausse permet d’exploiter des ressources qui n’etaient pas rentables avec un baril plus bas ce qui n’est pas fait pour deplaire aux pays producteurs. Et pour courroner le tout les speculateurs utilisent tous ces parametres pour faire bouger le marche a leur guise.

    D’ailleurs tu as oublie de precise le dernier levier qui a pousse a la speculation ( je cite bellaciao.org ici):
    « la parution de deux rapports d’analyse financière sur l’évolution probable du prix du pétrole brut, l’un venant de Goldman Sachs et prévoyant un pétrole à 200$/baril dans un délai de 6 mois à deux ans, l’autre de Morgan Stanley prévoyant la possibilité d’un pétrole à 150 $/b dès le mois de juillet prochain. »

    Mmm Goldman Sachs et Morgan Stanley, tiens donc…

    Enfin pour conclurre je ne crois pas que cette speculation puisse beneficier aux banques sur le moyen terme, tout simplement car la hausse du baril entraine irremediablement une recession de tres long terme. Et ca les banques n’en veulent surtout pas car cela remettrait en question leur perennite et probablement la stabilite du modele capitaliste.

    Bon de toute faocn faut que je sorte mon ch’ti papier autour du sujet qui focalisera non pas sur les causes mais sur les consequences 😉

  6. Laurent Bourrelly

    24 juin 2008 à 22:09

    Certes, j’ai condensé. Je ne peux pas non plus sortir des billets de trois kilomètres pour chaque affaire 😀
    L’enquête CFTC est en cours. Le lien vers l’article qui en parle est dans le dernier paragraphe.
    Concernant le dollar bas, cela me semble implicite qu’il contribue à la hausse du prix du pétrole. C’est n’est pas une corrélation directe, mais le mécanisme de spéculation, depuis les actions de la Fed jusqu’au hedge funds. Contrairement à Robert, c’est bien d’une réponse globale qu’il s’agit puisque tout est lié.

    Si tu ne comprends pas là où est l’arnaque car tu es persuadé que c’est bien l’augmentation de la demande, etc. je ne peux pas te convaincre. Tu me parles de pérennité des banques et du système financier, alors qu’ils tentent plutôt de sauver les meubles ! Il n’est pas question de stabilité car ils veulent récupérer le pognon perdu avec les sub-primes et tout le reste.

    Quand à ton effet de levier, ce n’est rien de plus qu’un effet d’annonce. Un effet de levier est plutôt un mécanisme, mais pas vraiment une analyse financière. Le levier de 1 pour 16 est concret tandis que l’évolution du prix du brut n’est que chose communément admise. Si tu veux pointer vers quelque chose de croustillant, c’est un délit d’initié qu’il faut montrer, mais un rapport de GS ou MS est un joke.

    Pour finir, je ne sais pas si tu es au courant, mais la récession que tu prévois est plutôt déjà bien entamée. Encore une fois, les banques jouent à la roulette avec tout ce qu’ils peuvent trouver pour amasser du fric car elles sont au bord du gouffre. Le seul fait que la Fed balance des crédits à répétition est un immense signal d’alarme. L’arnaque est de faire reposer la crise pétrolière sur les éléments que tu cites, en dégageant totalement la responsabilité des spéculateurs.

  7. Garçon

    24 juin 2008 à 22:49

    Je ne dis pas que la raison de l’envolee du cours du baril est du UNIQUEMENT a la progression de la demande, mais que c’est un amas de causes qui pousse le baril vers le haut. La speculation a une part non negligeable de responsabilite mais ce n’est pas la seule variable.
    quand je parlais du rapport de GS et MS c’est parce que au lendemain de leur annonce le baril est passe de 127 a 139… si tu ne crois pas qu’il y a une relation alors il faut que je revises ma logique profondemment.
    Oh que si je suis bien au courant que la recession est en bonne voie, vive ce moi de juin fantastique pour la bourse. Mais tant que les chiffres ne seront pas negatif la recession n’est pas la…on verra au prochain releve du compteur ;)…

    Enfin tu dis « L’arnaque est de faire reposer la crise pétrolière sur les éléments que tu cites, en dégageant totalement la responsabilité des spéculateurs. »
    Justement dans mon commentaire j’observais que cette responsabilite est en permanence soulignee et moi meme je ne la met pas de cote, je ne penses pas simplement que ce soit la seule variable…

  8. Laurent Bourrelly

    25 juin 2008 à 0:20

    C’est bizarre que tu vois les médias parler tout le temps que l’implication des financiers car je perçois tout à fait l’opposé. A part quelques petites lignes dans les revues spécialisées, la grosse machine médiatique accuse tout le monde sauf la finance.
    Quand au rapport de GS, il faudrait que je retrouve la source qui explique pourquoi leur rapport est suspect. En bref, d’un côté GS prévoit des hausse drastiques, mais de l’autre côté GS neutralise certains fonds liés au pétrole. Cela me semble totalement illogique. La réaction normale à une hausse est tout sauf la neutralité. De plus, leur prévision ne fait que suivre la courbe logique; ce n’est pas une révélation digne de bouleverser le marché. Dans le climat actuel, la baisse du dollar est sans doute bien plus responsable de la hausse du prix que le rapport GS ait pu influencer les investisseurs.
    Tu as la date exacte de la sortie du rapport ?

    Après, bien sûr que l’Irak & Co. ont quelque chose à voir avec la crise, mais le très très gros problème que j’ai avec tout ça est qu’il y a une volonté évidente de nous faire croire qu’il y a un manque de pétrole. Hors, j’ai demandé à Robert son avis, car sans dévoiler pourquoi, je peux témoigner qu’il connaît parfaitement cette industrie. Donner l’impression au grand public que les réserves sont vides, donc que le prix à la pompe monte en flèche est un raccourci simpliste qui est en fait un gros mensonge.

  9. Rémy

    25 juin 2008 à 11:50

    Je suis pas partisan de cette théorie mais à la rigueur elle est acceptable. Ce qui m’agace le plus dans ce débat c’est que finalement personnes s’intéressent au base de l’économie à savoir l’offre et la demande. Personne n’as émis l’hypothèse que si le prix du pétrole augmente c’est tous simplement parceque la demande augmente et donc que le prix augmente à mesure de la demande.

    Si l’on prend le prix des céréales on constate les mêmes effets seulement cela n’inquiète personne

  10. Laurent Bourrelly

    25 juin 2008 à 13:34

    Hum, désolé Rémy car le raisonnement lié à l’offre et la demande met de côté de nombreux paramètres qui expliquent pourtant bien des choses.
    Tiens par exemple, le cas d’Eron s’expliquait avec la loi de l’offre et la demande sur l’électricité ?
    Allons, faut être un peu plus réaliste que ça. Tu verras que ce dont je parle dépasse même le scandale Eron.

  11. Guillaume Maret

    25 juin 2008 à 16:18

    Réponse à l’Ours : sauf erreur, il n’y a « que » 1000 immatriculations par jour à Pékin et non 6000 (si voitures vendues = immatriculations).

  12. Robert DION

    25 juin 2008 à 17:49

    Le principe de l’offre et de la demande dans un marché traditionnel explique les variations de prix, souvent pour ce type de marché lié à des facteurs saisonniers.

    Dans le cas qui nous préoccupe la saisonnalité n’à que peu d’effet sur les prix.
    Les augmentations auxquelles nous assistons résultent de nombreux facteurs qui se conjuguent et concourent à un emballement.

    La demande est effectivement supérieure à l’offre en raison des besoins des pays comme la chine ceci est incontestable, les grèves au Nigéria, l’iran, l’irak tout cela va dans le sens d’une offre inférieure à la demande.

    En réalité le vrai problème repose dans les capacités de raffinage, a quoi bon augmenter la production de brut si aucun pays n’est en mesure de le raffiner et le commercialiser.

    Les réserves sont suffisantes pour encore de nombreuses années, le renchérissement du prix du baril va permettre de mettre en exploitation de nouveaux gisements qui reculeront encore la date de l’après pétrole. Les Russes se sont déjà positionnés sur l’Arctique en plantant un drapeau dans les fonds marins.
    La fonte des glaces va dégager des passages et une nouvelle ruée vers l’or noire va se mettre en place.

  13. Garçon

    25 juin 2008 à 17:52

    Laurent :
    http://www.financialweek.com/apps/pbcs.dll/article?AID=/20080606/REG/868833501

    Pour ma part mes sources d’infos sur les cours de petroles c plutot les mag financiers online, les echos, la tribune, le JT de f2 ( qui est le seul jt que je regarde depuis ma lointaine californie) … et puis aussi la bbc.

    Concernant tes infos sur les ressources de petrole limitee ou pas , ne te limite pas uniquement a l’opinion de robert, qui bien que specialiste du propos a surement un avis emprunt d’un opeu de subjectivite 😉 ( pardon Robert 😉 )
    tu peux aussi voir par la
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Peak_oil
    et la :
    http://www.manicore.com/documentation/reserve.html

    histoire de diversifier les sources… car oui il y a un probleme d’approvisionement et de raffinage. Et les futurs bombardement en Iran n’arrangeront rien a cela

  14. Laurent Bourrelly

    25 juin 2008 à 18:52

    Mon cher Garçon, je ne peux pas parler pour Robert, mais je peux t’affirmer que son avis sur le pétrole vaut largement plus que tous les avis des journaliste de toutes les revues financières, Wikipedia et pseudos spécialistes pêchés sur des sites Web.
    Si je dois faire confiance à quelqu’un à propos du pétrole c’est bien Robert.

  15. Garçon

    25 juin 2008 à 19:20

    ah mais je ne remets pas en cause l’avis de Robert, simplement que le sien doit etre recroise par les avis diverses et varies sur le sujet d’expert, de journaliste ou de professionnels…

    Apres au final Robert lui meme souligne le fait incontestable de l’offre plus basse que la demande… Ton article semblait vouloir balayer cette variable ou tout du moins la minimiser dans la responsabilite de cette flambee des prix 🙂

    Bon allez j’arrete de te titiller, j’ai du pain sur la planche

  16. Laurent Bourrelly

    25 juin 2008 à 19:37

    J’ai totalement mis de côté les mécanismes liés à la production du pétrole justement parce que mon Robert ne m’a pas répondu à temps avant publication du billet. Ce n’est pas pour autant que je le minimise. Je préfère simplement ne pas parler de quelque chose dont je ne suis pas sûr. Ce billet n’est qu’un commencement et je n’ai pas la prétention de tacler tout le sujet en quelques paragraphes d’un billet de blog.
    Par contre, je maintiens que l’avis de Robert compte largement plus que toutes les sources que tu cites. Il est nécessaire de le croiser avec d’autres, mais ce n’est pas viable de le faire avec des avis secondaires tels que les journalistes dont tu parles. Justement, j’ai un expert sous la main que de nombreux journalistes ou analystes de Goldman Sachs m’envieraient ! Tu veux que je croise son avis de véritable expert avec des ersatz d’interprétation ? Ta démarche n’est pas bien sérieuse. Va me chercher un expert qui vaut le mien et nous comparons 😛

    Pour finir, je ne mets pas du tout de côté la responsabilité de la hausse de la demande, problème de raffinage, etc. Par contre, je pointe du doigt les spéculateurs qui sont bien à l’abri des poursuites, alors qu’ils nous mettent en danger. Je crois que tu n’as pas du tout compris le but de mon billet.

  17. Garçon

    25 juin 2008 à 20:17

    Hola tu t’emballes la Laurent …
    C’est toi qui m’a demande la date exacte de la sortie du rapport de GS et MS (« Tu as la date exacte de la sortie du rapport ? »)
    C’est pour ca que je t’ai envoye le lien du financialweek.com, pour formaliser le fait que le jour de la sortie de ce rapport le petrole a pris 9 dollars de plus a la bourse. Apres l’analyse du financial je l’ai meme pas lue.

    J’avais bien compris le but de ton billet visant a souligner le role des speculateurs, et c’est un tres bon theme. Simplement il me semblait important de te titiller sur le fait que tu avais un peu evacuee les autres variables c’est tout. Ya pas plus de polemique que cela.

    Par ailleurs tu dis en introduction de ton billet :
    « L’enquête américaine de la Commodity Futures and Trading Commission (CFTC) semble suggérer que la hausse record du prix du baril résulterait de spéculation financière plutôt que d’un manque de stock comme tout le monde veut bien nous le faire croire.
    prix du pétrole

    Depuis des mois, il est suggéré que la montée en flèche du prix du baril de pétrole brut est le résultat de la guerre civile en Irak et au Nigéria, des grèves en Norvège, la croissance en Chine, etc.
    L’autre version pourrait être que le prix du pétrole grimpe à cause de : chute du dollar, spéculation financière et rachat de marge (paiement comptant seulement une fraction du prix d’achat d’un titre, et paiement d’un intérêt sur le montant résiduel). »

    Pour moi ca signifie que tu opposes des causes a d’autres causes plutot que de les associer… C’est en cela que ton billet m’a etonne… En n’evoquant pas la multiplicite de ses causes et en voulant insister uniquement sur le role des speculateur l’article donne l’impression que tout le monde aurait tort de penser a d’autres causes que celle de la speculation et a ce niveau la :
    « Ta démarche n’est pas bien sérieuse. » 😉

    Enfin concernant le lien vers le site de jancovici et celui sur le peak oil, ce sont des sources a lire de long en large… tu ne peux pas les evacuer d’un revers de la main sous le seul pretexte de la meilleure qualification d’une personne tierce. Les theoriciens du peak oil sont TOUS a la base des gens tres impliques dans l’industrie petroliere et ceux depuis longtemps. Cela dit encore une fois ces quelques liens avaient vocation non pas a demonter en quoi que ce soit ton raisonnement mais a vouloir partager d’autres sources plus ou moins contradictoires pour enrichir le debat … pas pour ne faire basher 🙁

    Bon je vais arreter mon argumentaire car on tourne en rond.

  18. Laurent Bourrelly

    25 juin 2008 à 22:07

    A la limite, on s’en tape de tout ça. Notre argument concerne plutôt la manière d’appréhender les sources. Tu parles d’un rapport GS ou MS que tu n’as pas lu. Du coup, tu te bases sur les dires d’un journaliste.
    Je pensais vraiment que tu étais bien plus éveillé pour t’en remettre aux propos d’un gratteur de papier. Ensuite, je n’ai pas lu tes liens, donc je ne peux pas dire s’ils sont bien ou non. Par contre, ça m’énerve que tu viennes mettre en doute la parole d’un véritable expert comme Robert (chose que tu as même faite en privé par email) tout en légitimant celle d’un journaliste.
    « Don’t believe the hype »

    Pour en revenir sur le sujet, je reste tout à fait persuadé que la spéculation financière est la raison principale de la crise. Les éléments que vous citez sont des variables qui sont tout à fait « normales » dans le cadre du secteur pétrolier. Par contre, l’élément « anormal » est l’afflux massif de spéculation. Ce sont donc bien les financiers qui ont généré cette crise et pas les problèmes de raffinage ou les guerres civiles. Sors de l’équation les abus massifs de trading et tu verras que la situation sera totalement différente.
    Tu dis que ma démarche n’est pas sérieuse. En fait, ce n’est même pas une démarche car il s’agit seulement d’un avis de bloggueur. C’est mon droit de penser que la finance est en train de bousiller la planète et je n’ai pas besoin de parler des guerres civiles ou des problèmes de distribution afin d’illustrer mon propos.
    Pour la troisième fois afin que ça rentre bien, je dis et je répète que les éléments sur lesquels je ne me concentre pas sont ceux que je perçois comme non-décisionnaires dans cette crise. Par contre, la spéculation est bien l’élément déterminant qui a poussé le bouchon trop loin. Là dessus, je n’ai pas besoin de l’avis de Robert ou d’un spécialiste du pétrole pour me faire ma propre opinion. Le mécanisme est d’ailleurs similaire pour le riz, le blé et bien d’autres matières premières qui ont flambé.

  19. Garçon

    25 juin 2008 à 22:59

    Mais ca devient ridicule la laurent, on devrait surement avoir cette discution en prive probablement …

    Le contenu du rapport de GS je ne l’ai pas lu, et alors ? ce que j’ai vu car je suis wall street quotidiennement c’est que le jour ou le baril est arrive a 139, toutes les news de tous les sites web financiers faisait la correlation entre ces rapports et cette augmentation de 9 dollars en une journee, comme quoi le marche se serait rue sur ses valeurs suite a un previsionnel annoncant une possible marge beneficiaire de 25 % avant la fin de l’annee… C’est tout je vois pas pourquoi ca devient un sujet centrale a tes yeux, puisque dans le fond je ne fait que rappeller une suite d’evenements. Je n’en fait aucune analyse.
    Enfin concernant Robert je ne met pas en doute sa parole, arrete stp… Je dis juste que l’avis d’une personne aussi experte soit elle n’est jamais denuee de suubjectivite d’ou l’importance de ne pas se remettre a une seule source…

    Et pis on est d’acord la speculation est la raison principale de l’augmentation du prix du baril puisque les speculateurs fotn les prix a la bourse… mais ils speculent en fonction d’evenements, non ?

    et puis quand je te disais que ta demarche n’etait pas serieuse, je citer ton commentaire precedent, comme un clin d’oeil… histoire de te titiller puisque tu avais fait cette remarque a mon egard auparavant

    C’est etrange j’ai l’impression d’assister a mon proces 😀

  20. Laurent Bourrelly

    25 juin 2008 à 23:41

    Mais non ce n’est pas ton procès 😀
    Tu as sans doute raison sur le fait que nous sommes partis dans des délires qui nous entraînent vers un puits sans fond.
    Je vais dormir… la nuit porte conseil.

  21. Scezda

    26 juin 2008 à 0:20

    Bonjour/bonsoir à tous,

    A l’invitation de Laurent, je reposte ici mon commentaire fait tout à l’heure sur Scoopeo.

    Je viens de lire très rapidement votre discussion et je reviendrai probablement m’exprimer sur quelques points ultérieurement après deuxième lecture. A bientôt, donc 🙂

    ————-

    Les « spéculateurs » ont bon dos, surtout lorsqu’ils sont anonymes et supposés intouchables…

    Les vraies raisons de la hausse du pétrole (et des autres matières premières) sont ailleurs, et les responsables clairement identifiables.

    La raison numéro un de ces hausses de prix, c’est la chute du dollar. Celle-ci est pour le moment organisée et contrôlée. Cette dévaluation du dollar est menée conjointement par la Fed (émanation des banques américaines) et par le Trésor US. Ne croyez pas les beaux discours de Bernanke ou de Bush sur le souhait d’un « dollar fort ». Aucune initiative ne sera jamais prise en ce sens de leur part. La dévaluation constante (le dollar a perdu 97% de sa valeur en 30 ans) est vitale de leur point de vue. Le pays le plus endetté du monde n’a pas d’autre choix que de tenter de nous payer sa dette en PQ$.

    L’autre raison de la hausse des MP, c’est la chute de l’EURO. Hé oui, ça se voit moins que pour le dollar, surtout que lorsqu’on tente de se comparer à eux nous avons l’impression fausse que notre monnaie monte. Impression fausse renforcée par le jeu d’acteur d’un JC Trichet prétendument obsédé par la lutte contre l’inflation. En fait, si inflation il y a, elle ne peut évidemment venir que de Trichet et de la Banque Centrale Européenne. L’inflation étant la création de masse monétaire, et la BCE ayant le monopole de cette création monétaire (sans aucun contrôle démocratique désormais), les discours de Trichet sonnent particulièrement faux de la part de quelqu’un faisant tourner à plein la planche à billets pour arroser les banques de liquidités. C’est le même Trichet évidemment qui proteste contre des augmentations de salaires en Allemagne obtenues par les syndicats, toujours au nom de la soit-disant « lutte contre l’inflation ».

    Si l’on cesse de comparer l’Euro au dollar, pour le comparer par exemple à l’Or, valeur monétaire refuge la plus stable, l’Euro aurait chuté de 18% depuis un an. Il y a donc là de quoi contribuer pour beaucoup à la hausse du pétrole et à la dégradation de notre pouvoir d’achat.

    Autre raison de la hausse du pétrole dont les medias parlent peu, voire pas du tout : les subventions. Certains pays suventionnent en effet massivement la consommation de pétrole ou de dérivés de pétrole. C’est toujours le cas en Chine (même si cette politique est en train de changer en ce moment), mais aussi au Moyen-Orient, en Amérique Latine… Ces subventions faussent les règles habituelles de marché. Normalement, des augmentations de prix aussi fortes auraient du freiner la demande mondiale, surtout dans un contexte de récession américaine, mais on voit bien qu’il n’en est rien justement à cause de ces subventions.

    La question d’établir en Europe de telles subventions se pose en ce moment, cf le débat assez rude entre Sarkozy et Merckel. Je remarque qu’aussi bien Sarkosy que l’opposition PS défendent à peu près la même ligne sur ce sujet, en réclamant de telles subventions soit pour la population dans son ensemble, soit pour protéger certaines professions. Cette démarche est absurde parce que sur le long terme elle contribue à aggraver l’effet des hausses du pétrole sur notre pouvoir d’achat, tout en empêchant nos économies de se moderniser et de s’adapter à l’après-pétrole. Mais ce ne sera pas la première fois que politiciens français de droite comme de gauche seront d’accord ensemble pour nous entraîner dans la mauvaise direction.

  22. Laurent Bourrelly

    26 juin 2008 à 6:32

    @ Scezda : merci d’avoir répondu positivement à mon invitation 😉
    Ton commentaire m’ouvre de nouvelles pistes qui m’interpellent. Tu as totalement raison de rappeler à l’ordre la réalité à propos du cours de l’Euro. Je suis le premier à focaliser uniquement sur le dollar. La raison est purement mercantile puisqu’une grosse partie de mes revenus sont en dollar, donc je m’arrache les cheveux quand je calcule la conversion.
    Un étalon par rapport à l’or est beaucoup plus viable qu’une simple comparaison entre monnaie pour entrevoir les variations.
    Le problème récurrent demeure que l’euro, le dollar et bien d’autres monnaies sont imprimées sur de l’air. La valeur réelle de l’argent imprimée par rapport à l’or en trésorerie est devenue un vestige du passé.
    Autre chose : un gouvernement contrôle plus ou moins le système monétaire, mais beaucoup moins les accords secrets entre compagnies pétrolières.
    Il faut que je creuse encore un peu, mais ton raisonnement me plaît.
    Cependant, je reste soucieux des abus et des manipulations, même si j’ai peu d’espoir que l’enquête CFTC dévoile quelque chose de croustillant. Si j’ai bien compris le cœur de l’enquête, cela concerne la hausse anormale de trading sur les valeurs pétrolières dans les récentes années, mais aussi le mensonge possible de la part des pétroliers à propos de stocks. Certains traders spécialisés dans l’énergie sont également soupçonnés d’avoir inondé le marché avec des ordres afin de perturber la cotation.

  23. Christophe

    26 juin 2008 à 8:29

    Les dettes sont des autres arnarques politico-financières sans nom…
    Le systeme perdure car il est controlé par ceux qui ont tout à perdre dans des changements…

    Maintenant un pétrole cher c’est bien pour trouver des solutions…Durables non?

    Dans ta bonne analyse je pense qu’il manque le parametre « bourse iranniene au pétrole en Euro »
    cf: http://www.econologie.com/forums/iran-bourse-au-petrole-iranienne-tout-s-explique-vt5571.html

  24. Christophe

    26 juin 2008 à 8:31

    ps: j’ajouterai que le pétrole a déjà été plus cher…rapporté au pouvoir d’achat.
    Voir le graph ici: http://www.econologie.com/forums/heures-de-smic-et-prix-du-baril-de-petrole-combien-vt2786.html

  25. Scezda

    26 juin 2008 à 12:01

    Laurent, moi aussi j’ai peu d’espoir que la CFTC découvre quoi que ce soit. En fait, je suis certain d’avance qu’ils ne trouveront rien d’intéressant, parce que, comme à leur habitude, les enquêteurs de la CFTC vont rechercher obstinément dans la mauvaise direction pour être bien sûrs de ne rien trouver…

    Il faut bien comprendre l’annonce de cette enquête pour ce qu’elle est, c’est à dire de la com. C’est un message adressé aux ménages américains pour leur faire croire que le gouvernement US agit pour une baisse des prix du pétrole, alors que dans les faits, sur le plan monétaire, il agit au contraire pour la hausse.

    Concernant la manipulation des cours, oui elle existe, comme sur toutes les autres matières premières. En fait, il y a plutôt moins de manipulation sur le pétrole aujourd’hui comparé à d’autres MP, et c’est précisément ce qui donne cette impression de hausse « incontrôlée » des prix du brut en ce moment.

    Ce que la CFTC ne dévoilera pas, c’est que le prix du pétrole est manipulé à la baisse depuis des années par une entente de plusieurs gros traders. Jusqu’à l’été dernier, ceux-ci parvenaient assez bien à supprimer le prix du pétrole via une très grosse position short concentrée. L’entente s’est finalement fissurée pour des raisons inconnues. Une banque d’affaires a probablement senti le vent tourner et s’est retirée du marché, entraînant un short covering massif de ses compères, ce qui explique l’évolution très rapide du prix.

    Cela ça n’intéresse pas la CFTC, parce qu’elle a annoncé d’avance qu’elle recherchait des « méchants » manipulateurs faisant monter les prix, et pas des « gentils » qui les font baisser. Et puis celà l’obligerait à au moins se poser la question du mobile de cette tentative de suppression du prix du pétrole. Or, en tant qu’agence gouvernementale, elle n’est pas habilitée à se poser des questions pareilles…

    D’autre part, il ressort de rapports d’enquêtes de la CFTC sur d’autres marchés de matières premières que celle-ci ne considère pas le fait qu’un groupe de traders manipule un marché à la baisse via une très grosse position short concentrée comme une manipulation ni comme un acte illégal… So what ? Puisque la CFTC ne s’intéresse absolument pas à ce qui se passe réellement sur le marché du pétrole, leur enquête ne servira une fois de plus qu’à rassurer le consommateur électeur américain.

    @Christophe,
    Concernant la nouvelle bourse iranienne et le choix de l’Euro, on peut franchement comprendre les iraniens… Même si comme je le disais hier, le dollar entraîne aussi l’euro dans sa chute, perdre 18% de valeur par an sur des réserves en Euros reste quand même moins grave que de perdre 38% sur la même période en stockant des dollars.

    Chaque pays de l’Opep est fortement tenté de faire la même chose, bien qu’ils soient retenus pour des raisons diplomatiques.

    Au delà du pétrole, sur d’autres marchés de matières premières, la tentation est forte aussi de switcher pour l’Euro ou le Rouble où même de carrément stopper les exportations comme l’a fait le Vietnam pour le riz.

    Reste à voir si l’Iran sera suivi rapidement ou non. Il le sera probablement à court terme par quelques Etats parias comme le Venezuela ou l’Equateur, mais cela ne serait pas suffisant pour déclencher un mouvement d’ensemble. Je pense que la plupart des pays attendent un signal fort de l’autre grande puissance avant de se lancer. Tous les regards sont braqués vers la Chine en ce moment, qui tient le destin du dollar entre ses mains et pourrait prendre des initiatives dès la fin des JO. Si la Chine se décide à vendre sa réserve de dollars, c’est tout le système monétaire financier et économique hérité de Bretton Woods qui est foutu, et ce sera donc le moment de reconstruire autre chose de plus efficace.

  26. Laurent Bourrelly

    26 juin 2008 à 13:12

    @ Christophe : c’est vrai que j’entends vaguement parler d’un abandon de l’euro pour le dollar. Là dessus, je ne peux pas émettre d’avis car je ne me suis pas renseigné. Cependant j’ai déjà entendu la même conclusion que le commentaire de Scezda. Encore une fois, je suppose que le destin du dollar ne va pas se jouer par rapport à des enjeux économiques, mais du blabla politique. A surveiller comment les dirigeants Américains vont lécher les bottes des Chinois…

    @ Scezda : pourtant certains scandales sont mis à jour. Sans parler d’Eron qui représente un cas exceptionnel , il y avait le feu à Wall Street jusqu’à ce que le troisième immeuble du World Trade Center s’effondre le 9/11/01 avec tous les dossiers de l’enquête à l’intérieur. J’ai bien l’impression que la Security and Exchange Commission est plus tenace à révéler les tricheurs que la CFTC (par exemple, la SC était en charge du dossier Eron). Pourquoi c’est la CFTC et pas la SC qui est en charge du dossier pétrole ? Honnêtement, je ne sais pas. Est-ce que la SC montrerait une meilleure volonté à dénoncer les coupables ? Je ne sais pas non plus.
    Une chose est clair c’est que ça triche de tous les côtés, mais seulement une portion microscopique des tricheurs est poursuivie. C’est un peu comme pour le trafic de drogue, on file quelques poissons aux autorités pour calmer la populace, mais la grosse magouille continue de manière globale sans la moindre inquiétude.

  27. jonhattan

    26 juin 2008 à 14:53

    Analyse orientée et peu pertinente : les facteurs spéculatifs sont bien un élément explicatif de la hausse, mais cette spéculation n’est qu’une partie du phénomène et est en partie justifiée. C’est « l’écume sur la vague ».

    « leur bol de riz quotidien » voilà du discours digne de l’esprit colonisateur du 19eme

    « j’ai aussi l’impression » Quel genre d’article comporte ce genre de mention? De la même façon, les nombreuses fautes d’orthographes décrédibilisent ton propos. (Les autorités (…) lache la bride par ex. )

  28. Scezda

    26 juin 2008 à 14:59

    Pour le choix de la CFTC plutôt que de la SEC pour mener l’enquête, cela tient avant tout je crois à la spécialisation de la CFTC dans les matières premières.

    Les missions des deux sont différentes : la SEC a pour mission de protéger les investisseurs, tandis que la CFTC est censée protéger les investisseurs ET les consommateurs. Choisir la CFTC renforce peut-être l’impact du message auprès de la principale cible visée, c’est à dire le grand public. Le but est de les convaincre que le gouvernement enquête pour protéger leur pouvoir d’achat.

    La CFTC est laxiste, c’est une évidence. Mais pourquoi l’est-elle ? Parce qu’elle ne sert le plus souvent qu’à couvrir des manipulations opérées par la Fed et par le Trésor, sous couvert de leurs prête-noms habituels.

    Or que nous annonce la CFTC à propos des modalités de son enquête sur le pétrole ?

    The U.S. Commodity Futures Trading Commission announced the creation of a task force including staff from the CFTC, the Federal Reserve, the Department of the Treasury, the Department of Energy and the Department of Agriculture.

    Les 3 Singes (l’aveugle, le sourd et le muet) réunis au sein du même groupe de travail. Avec une équipe pareille on est sûrs de ne jamais rien apprendre de cette enquête.

  29. Robert DION

    26 juin 2008 à 18:01

    @Laurent

    Je viens de lire les derniers commentaires très intéressants, la plupart sont très bien argumentés quant à la vague spéculatrice qui entoure le pétrole.

    Mes connaissances sur l’industrie pétrolière ont leurs limites, les connections financières qui entourent cette activité sont d’une très grande complexité. Les accords entre les compagnies et les états producteurs sont complexe et relèvent à la fois de l’économique et du politique, ce qui les rends « indigestes »

    Comme je l’ai dit dans mon commentaire n° 12 « Les réserves sont suffisantes pour encore de nombreuses années, le renchérissement du prix du baril va permettre de mettre en exploitation de nouveaux gisements qui reculeront encore la date de l’après pétrole. »

    Toutes les Cies pétrolières ont dans leurs cartons des réserves non exploitées faute de rentabilité, personne ne connait exactement l’importance de ces réserves.

  30. Robert DION

    26 juin 2008 à 19:12

    Les réserves pétrolières « prouvées » sont estimées à environ 40 années.
    Ces réserves tendent à progresser d’année en année du fait de nouveaux champs découverts ou de nouvelles technologies de récupération qui améliorent le rendement des puits.

    Il est donc clairement établi que la flambée des prix actuels résultent bien prioritairement d’une spéculation financière, ceci n’écarte en rien les autres facteurs politiques, commerciaux et techniques.

  31. Laurent Bourrelly

    26 juin 2008 à 19:16

    @ jonhattan : c’est vrai que je remarque laisser passer bien plus de coquilles qu’auparavant. C’est très bizarre comme phénomène et je ne l’explique pas. Cependant, vous me dite que je fais des fautes d’orthographe et vous pointez vers un problème de grammaire…
    Auparavant, j’avais PAPY DICO qui me suivant à la trace pour relever les coquilles, mais je ne l’ai pas vu passer par ici depuis des lustres.
    Quand à  » l’écume de la vague « , je maintiens l’hypothèse opposée à la vôtre. Ce n’est pas un manque d’argumentation de ma part, mais une différence de point de vue entre nous deux.
    Pour terminer, faut pas non plus pousser mémée dans les orties plus que nécessaire. Votre remarque sur mon humour digne d’un colonisateur du 19e siècle est aussi nulle que ma phrase peut l’être.

    @ Scezda : j’ai vraiment de la merde dans les yeux en ce moment car le trio de singes que tu fais remarquer ne m’aurait pas échappé auparavant. C’est tellement pratique d’enquêter sur la fraude des copains ou même lorsqu’on est impliqué soi-même. A mon avis, ils vont fracasser une poignée de traders spécialisés en énergie, et peut-être épingler une compagnie pétrolière dont le patron ne bois pas l’apéro au club avec les potes. Cela fera mousser la presse et l’opinion publique, mais rien de plus. L’intégrité des opportunités d’investissement que je qualifie d’abusives et dangereuses pourront perdurer.

    @ Robert : c’est bien en tant que spécialiste de production et distribution du pétrole que je valide ton avis. Il était important pour moi que tu affirmes qu’il n’y a pas de manque dans les ressources naturelles. Il était également pertinent de souligner les problèmes liés au raffinage car je ne crois pas avoir croisé cette information ailleurs.
    Je te laisse tranquille à propos des montages financiers et contractuels 😀

  32. Christophe

    26 juin 2008 à 19:46

    @Robert DION

    J’ajouterai que dans l’histoire pétrolière, il n’y a JAMAIS eu une reserves prouvées à 40 ans…en 1973 il restait 30 ans…autrement dit depuis 2003 on ne roule plus au pétrole!

    Je pense sans me tromper que l’humanité à encore un siecle de reserve…à condition de savoir « mieux utiliser » le pétrole dans les prochaine décennie…

    Ca s’appele l’intensité énergétique…

    ps: sans parano aucune, regardez les prix du brut anté et post 11 septembre 2001 moyennés sur 5 ans…

  33. Robert DION

    26 juin 2008 à 19:55

    @Christophe

    Désolé Christophe mais les réserves dites « prouvées » sont calculées et ajustées chaque année, il s’agit d’estimations.

    Ces estimations sont calculées sur la base de la quantité d’hydrocarbures récupérables avec une certitude raisonnable dans les conditions économiques et technologiques actuelles.

  34. Laurent Bourrelly

    26 juin 2008 à 20:32

    C’est bien cette légende urbaine de « oil shortage » qui m’agace. D’où vient l’idée que l’or noir vient à manquer ? Ce n’est tout de même pas le lobby écolo qui aurait réussi à implanter cette notion ?

  35. Garçon

    26 juin 2008 à 20:59

    Et bien je crois qu’il y a deux notions qui s’entremelent et qui creent cette « legende »…

    A savoir quel quantite de reserve petroliere nous avons aujourd’hui en milliards de tonnes / divise par le nombre de tonnes consomme..
    Ce chiffre evolue en fonction de la decouverte des gisements, de la possibilite d’exploiter des champs non rentable a un prix bas du baril, de la consommation, mais aussi des avancee energetiques. Et pour l’instant tout le monde effectivement s’accorde a dire que ces reserves sont encore larges. Par ailleurs meme si les reserves sont encore larges, malgre de plus grande difficulte d’extraction ( offshore profond, bitumeux) le petrole viendra a manquer cela n;est pas une legende, simplement tout depend de l’echelle de temps, une chose est sure il y aura encore du petrole dans 20 ans pour remplir toutes les bagnoles de la planete, la question c’est a quel prix 🙂

    En revanche le rapport offre/demande lui est inscrit dans un processus de production et pas de reserve. Le Oil shortage dont tout le monde parle est lie a la production et pas au reserve actuelle.
    Pour caricaturer la planete a beau avoir toutes les reserves pour 5000 ans, si on ne peut en extraire suffisament de matiere quotidiennement pour combler la demande et bien il y a shortage de production, on est d’accord la dessus , non?

    Concernant l’etudes des reserves par ailleurs le lien que j’avais envoye, un peu plus haut dans les coms, issu du site de Jancovici est fort interessant. Vraiment je vous conseille d’y jeter un oeil.

  36. Scezda

    26 juin 2008 à 21:10

    @Robert Dion,
    Franchement, le coup des réserves inépuisables, extractibles à rythme constant ou même croissant, et ne dépendant que des prix, je n’y crois pas.

    C’est d’abord ignorer l’influence de la devise sur le comportement des compagnies et pays producteurs, qui vont hésiter à déclencher les investissements nécessaires tant qu’ils seront payés dans une devise constamment déclinante. Mais je ne vais pas revenir sur ce point déjà évoqué.

    Je ne sais pas sur quels chiffres tu t’appuies en parlant des réserves « prouvées ». En tous cas, j’espère que tu ne prends pas en compte comme « réserves prouvées » ceux affichés par les pays de l’Opep depuis la règle des quotas de 1986.

    J’explique pour les non-initiés de politique pétrolière. Depuis 1986, le Cartel a adopté une règle de quotas de production et d’exportation subordonnés aux réserves déclarées de chaque membre. Selon cette règle, plus le pays membre déclare officiellement de réserves, plus celui-ci a le droit a un quota élevé, donc à une manne de revenus plus importants.

    En l’espace de quelques semaines suite à l’adoption de cette règle, quasiment tous les pays membres de l’Opep ont « bizarrement » connu une augmentation soudaine de leurs réserves, ceci sans qu’aucune nouvelle découverte ait été faite, sans qu’on ait construit un seul nouveau puit…

    Du jour au lendemain, les réserves de l’Arabie Saoudite passent donc d’un peu plus de 150 giga-barils à un peu plus de 250 (chiffre resté bizarrement constant jusqu’à aujourd’hui). Le même jour, l’Iran « étend » miraculeusement ses réserves de 100%, passant ainsi à près de 100 Gb, chiffre resté absolument constant aujourd’hui. Et la plupart des pays membres de l’Opep connaissent de même une progression spectaculaire de leurs réserves dans le même temps.

    Qui croit vraiment à ces chiffres ? Est-ce là dessus que l’on s’appuie pour parler de « réserves prouvées » ?

    Les réserves sont une chose, mais la production en est une autre. Tu fais bien de parler du problème de la raffinerie. Mais l’extraction elle-même devient de plus en plus problématique.

    Quand on voit que les Saoudiens sont obligés chaque jour d’injecter des millions de litres d’eau de mer dans leurs puits de Ghawar (ex plus grand gisement du pays) pour augmenter la pression du pompage, c’est bien la preuve qu’une partie des réserves sont avant tout théoriques tellement il sera compliqué d’extraire les dernières gouttes de brut.

    Idem pour les ultimes ressources censées sauver la production lorsque le baril aura dépassé les 200$ : les sables bitumineux du Canada.
    Oui ces ressources seront exploitables lorsque le prix du baril aura fortement augmenté. Mais au prix de catastrophes écologiques et sanitaires épouvantables : effet de serre, pollution de l’eau, explosion du taux de cancers.

    Il faudra obliger les compagnies à assumer ces coûts là aussi si l’on veut réellement exploiter ces réserves. Pas sûr dans ce cas que soit jamais rentable même à 2000$ le baril… En tous cas, j’espère que l’on parviendra à interdire cette extraction avant la grande Panne Sèche.

  37. Robert DION

    26 juin 2008 à 22:01

    @Scezda

    J’explique pour les non-initiés de politique pétrolière. Depuis 1986, le Cartel a adopté une règle de quotas de production et d’exportation subordonnés aux réserves déclarées de chaque membre. Selon cette règle, plus le pays membre déclare officiellement de réserves, plus celui-ci a le droit a un quota élevé, donc à une manne de revenus plus importants.

    Tout à fait d’accord, Réserves élevées = Quota de production élevé, nous parlons de BRUT et non de produits finis qui nécessitent, une outil de raffinage proportionné à un côut de plus en plus élevé. Les pays producteurs tel que l’Arabie privilégie leurs investissements sur l’outil de production qui lui aussi côute de plus en plus cher. Tout converge donc vers une augmentation du prix du Baril seul élément de nature à justifier des investissements lourds.

    Tous les puits ne sont pas éruptifs, et lorsque la pression naturelle baisse, la technique d’extraction par injection est très efficace, ce n’est pas nécessairement la fin de vie d’un gisement.

    Combien de puits en Algérie ont ils été fermés ?
    Combien aujourd’hui vont-ils pouvoir réouvrir si les financements suivent ?

  38. Antoine

    26 juin 2008 à 22:45

    Quelle discussion super technique ! Des chiffres, des dates, etc… comme s’il en pleuvait. Bravo vous etes tous apparemment des experts en la matiere. Moi, non!
    .
    @ Robert Dion, je voudrai te demander ce que tu penses de la theorie que les champs petroliferes se remplissent naturellement (bien sur lentement) et qui refute donc la vieille theorie que c’est une energie non renouvelable, car il y a quand meme pas mal de doute la dessus et un schisme entre les scientifiques…
    .
    @ Tous, pour ce que j’ai lu dans ce billet (mais peut etre qu’un commentaire m’a echappe…), personne ne parle que certains pays de l’OPEP ne veulent plus investire dans l’exploration de nouveaux champs vu l’attitude des pays industrialises qui investissent des sommes colossales dans de nouvelles energies comme carburants de base: H2O, H2, etc…
    Les petits copains d’Al Gore qui sont derrieres cela sont entrain de changer les regles du Jeu… ou pas du tout ??

    Merci d’avance et pardon pour les fautes, s’il y en a, et l’absence d’accents car j’ai un clavier QWERTY.

  39. Scezda

    27 juin 2008 à 0:02

    Pour ma part, je suis loin moi aussi d’être un expert. Juste un (tout) petit investisseur en matières premières, donc certainement un très méchant spéculateur selon les critères de la CFTC 😉

    Je ramarque que Robert DION n’a pas répondu à ma question. Comment évaluer l’état des réserves prouvées à partir du moment où les chiffres annoncés par l’Opep sont purement déclaratifs et fortement suspects pour les raisons expliquées plus haut ?

    Pour ce qui est de l’Algérie, n’ayant malheureusement pas de données plus précises que celles fournies par l’Opep, je suis obligé de supposer comme vrai que l’état total des réserves du pays serait de 11,4 Gb. Cela représente environ 6 semaines de consommation mondiale, non ?

  40. Robert DION

    27 juin 2008 à 9:44

    @Scezda

    Je remarque que Robert DION n’a pas répondu à ma question :Comment évaluer l’état des réserves prouvées ?

    Il s’agit il est vrai de déclarations que l’on peut contester et suspecter !
    L’estimation s’effectue selon les critères indiqués à savoir :

    Quantité d’hydrocarbures récupérable avec une certitude raisonnable dans les conditions économiques et technologiques actuelles.

    Cependant il ne faut pas oublier que dans la quasi totalité des pays producteurs
    ce sont des compagnies internationales qui exploitent les gisements, ce sont elles qui fournissent aux états le montant de leurs estimations, je ne vois pas l’intérêt qu’elles auraient à manipler les chiffres.
    Que les états ensuite minimisent ou maximisent leurs réserves à des fins politiques ou économiques c’est possible.

  41. Robert DION

    27 juin 2008 à 9:52

    @Antoine

    je voudrai te demander ce que tu penses de la theorie que les champs petroliferes se remplissent naturellement

    Aucun avis sur cette question ! D’ou sors-tu cette information ?

  42. Antoine

    27 juin 2008 à 14:04

    @ Robert
    C’est la theorie du Petrole Abiotique, je te laisse chercher de part toi-meme…
    Cependant voici qques liens pour commencer:
    http://forums.futura-sciences.com/showthread.php?t=32398
    http://petrole-abiotique.blogspot.com/
    http://people.cornell.edu/pages/tg21/index.html
    http://www.gasresources.net/index.htm

  43. Antoine

    27 juin 2008 à 14:13

    @ Robert
    C’est la theorie du petrole abiotique, je te laisse chercher de part toi-meme…

  44. Robert DION

    27 juin 2008 à 15:05

    @LAURENT

    Voici un lien intéressant :

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=39686

  45. Scezda

    27 juin 2008 à 17:12

    Encore une jolie fiction de la part de GS :-))

    D’une part, il n’y a pas de « bulle » sur le pétrole, simplement un rattrapage de prix, un peu enthousiaste certes, mais normal venant d’un ressort trop longtemps comprimé. A court terme, ça va rebaisser un peu (de 10 – 15$ par exemple), puis la hausse va reprendre à un rythme uniquement corrèlé à la chute du dollar.

    D’autre part, la demande mondiale ne baissera pas de toute façon :
    -à cause des subventions que je mentionnais dans mon 1er commentaire, la demande est aujourd’hui complètement déconnectée des prix
    -à cause aussi de la demande US. Tant que ce peuple aura la possibilité de consommer tout le pétrole et toutes les matières premières qu’ils veulent sans les payer (ou au seul prix d’un peu de pâte à papier), il n’y a aucune raison qu’ils cessent d’en profiter.

  46. Scezda

    27 juin 2008 à 17:14

    La « grande arnaque » pour moi, c’est celle du dollar 😉

  47. Did - BlogAzur

    28 juin 2008 à 23:17

    Hahaha! C’est marrant ça: Laurent, je venais voir ici pour t’indiquer un article sur le pétrole que je viens d’écrire le paradoxe du pétrole et je trouve exactement le même. 😀

    Nous sommes d’accord alors. 😉 Je n’ai pas tout lu, il est trop tard, mais je reviens demain.

  48. Did - BlogAzur

    29 juin 2008 à 12:18

    Voilà, j’ai tout lu. 🙂

    Garçon:
    Concernant le deficit commercial (c’est important de le preciser) par ailleurs il resulte de la hausse du petrole et de la baisse du dollar et non le contraire.

    Non, les USA étaient en déficit commercial bien avant! Et la baisse du dollar les avantage pour exporter.

    l’un venant de Goldman Sachs et prévoyant un pétrole à 200$/baril dans un délai de 6 mois à deux ans, l’autre de Morgan Stanley prévoyant la possibilité d’un pétrole à 150 $/b dès le mois de juillet prochain.

    On se demande dans quoi ils ont investi… 😀
    De m^ que l’Irak et le Nigéria, ce sont des infos destinées à faire monter les prix. Ils représentent quoi 1 ou 2% de la production mondiale? :-/

    Scezda:
    l’Or, valeur monétaire refuge la plus stable

    Tu rigoles? L’or est coté en bourse comme le pétrole. Il fait l’objet des m^ spéculations.

    Christophe:
    j’ajouterai que le pétrole a déjà été plus cher…rapporté au pouvoir d’achat.
    Voir le graph ici: http://www.econologie.com/forums/heures-de-smic-et-prix-du-baril-de-petrole-combien-vt2786.html

    Très intéressant, merci.

    Scezda:
    la demande mondiale ne baissera pas de toute façon

    Au dernier salon automobile à Tokio, il y avait presque plus de véhicules électriques, hybrides, à hydrogène, qu’à essence…

    La Chine impose la circulation alternée, attend qu’elle (ou d’autres) impose les véhicules électriques. 😉 Vous savez pourquoi on a autant de centrales nucléaires en France? C’était un message envoyé aux pays de l’OPEP « on peut très bien se passer de vous ».
    Pour les voitures, la rapidité dépendra des politiciens, mais on y viendra tôt ou tard.

  49. Robert DION

    29 juin 2008 à 13:49

    @Did – BlogAzur

    Vous savez pourquoi on a autant de centrales nucléaires en France? C’était un message envoyé aux pays de l’OPEP “on peut très bien se passer de vous”.

    D’accord mais le nucléaire ne remplacera jamais les produits dérivés deu pétrole !

  50. Laurent Bourrelly

    29 juin 2008 à 14:48

    Le billet de BlogAzur http://azur.fr.nf/245-le-paradoxe-du-petrole.html

    A propos du nucléaire, je voulais juste faire une observation sur les Etats-Unis. Grâce (ou à cause) du mouvement écolo et du lobby pétrolier (quel paradoxe !), le nucléaire est totalement absent de la politique énergétique du pays. De ce fait, la dépendance au pétrole est encore plus accrue.

  51. Scezda

    29 juin 2008 à 19:34

    @Did – BlogAzur
    Tu rigoles? L’or est coté en bourse comme le pétrole. Il fait l’objet des m^ spéculations.

    Quand je parle de valeur monétaire la plus stable, ce n’est pas par rapport à son cours de bourse, qui tant qu’il sera exprimé en dollars, subira la forte volatilité de cette devise.

    Non je parle du rôle de référent monétaire mondial de l’or, toujours admis par les banques centrales du monde entier (sinon elles cesseraient d’en stocker) malgré la fin officielle de la convertibilité depuis 71.

    Puisque la Fed a cessé depuis 2006 la punlication de M3, et nous empêche par conséquent de connaître la masse monétaire produite chaque année, le seul moyen désormais de tenter de connaître la valeur du dollar et son évolution est de le comparer à l’or.

    Selon ce critère, le dollar aurait perdu environ 40% de sa valeur depuis un an. Ca ne me semble pas étonnant vu la manière dont la Fed a arrosé de liquidités les banques US ces derniers mois.

    Ce n’est pas encore l’inflation zimbabwéenne, mais c’est suffisamment grave pour provoquer de très fortes hausses de prix « inexpliquées » sur le pétrole, le maïs, le blé, le soja… Et tant que les USA continueront de produire du billet vert à ce rythme, ils auront évidemment intérêt à nous cacher les chiffres comme M3 et à faire semblant de confondre indices des prix et inflation réelle.

    Si un jour le système monétaire mondial revenait à l’étalon-or, l’inflation monétaire redeviendrait physiquement impossible. Au mieux un demi pourcent par an en faisant fonctionner les mines à plein. Mais en attendant… sauf pénurie de pâte à parier, la Fed va continuer à nous faire payer bien cher la domination mondiale du dollar.

  52. Laurent Bourrelly

    29 juin 2008 à 21:43

    la fin officielle de la convertibilité depuis 71
    Qui a aussi sonné le début du grand n’importe quoi !

    Ceci étant, je te plussoie car l’or est certainement la valeur monétaire la plus stable, jusqu’à preuve du contraire.

  53. Did

    29 juin 2008 à 22:32

    Scezda, tu dois fréquenter les forums de Boursorama! Je reconnais beaucoup de rumeurs, basées sur des arguments bidons que je lis là-bas.

    ce n’est pas par rapport à son cours de bourse

    C’est le seul prix de l’or! Tout comme pour le pétrole.

    (sinon elles cesseraient d’en stocker)

    Justement… Il n’y a plus beaucoup d’or à Fort Knox.

    Puisque la Fed a cessé depuis 2006 la punlication de M3

    M3 est calculée à partir de M1 et M2. Il n’est pas publié, mais il suffit d’une calculette. 😉

    Selon ce critère, le dollar aurait perdu environ 40% de sa valeur depuis un an.

    Sauf que c’est l’inverse. C’est l’or a pris de la valeur, comme toutes les autres matières premières, puisqu’il est coté à la bourse et est victime des mêmes spéculations!

    Ca ne me semble pas étonnant vu la manière dont la Fed a arrosé de liquidités les banques US ces derniers mois.

    Je ne vois pas le rapport…

    le pétrole, le maïs, le blé, le soja…

    Et l’or… 😉

    tant que les USA continueront de produire du billet vert

    Rumeur. De toutes façons le dollar baisserait en conséquence, donc ça n’a aucune importance.

  54. Scezda

    29 juin 2008 à 23:30

    En effet, je dois avouer qu’il peut m’arriver de fréquenter les forums Boursorama. Pour ce qui est des arguments bidons, j’en vois beaucoup moi aussi dans la bouche des bulls du forum Cac par exemple 😉

    C’est le seul prix de l’or!

    L’or n’a pas de prix. L’or est la monnaie, depuis plus de 5000 ans.

    Justement… Il n’y a plus beaucoup d’or à Fort Knox.

    Bien vu ! Il y a même 50% de moins que ce qui devrait normalement s’y trouver. Idem pour les coffres de la BCE, de la BNS, de la BoE…
    Mais comment cela se fait-il à ton avis ?

    A l’inverse, certains pays qui n’avaient aucune réserve d’or (Chine, Inde, Russie, Moyen-orient…) sont en train de s’en constituer une à marche forcée. Là encore pourquoi ? Contre quel risque souhaitent-ils se protéger si le dollar est si solide ?

    M3 est calculée à partir de M1 et M2. Il n’est pas publié, mais il suffit d’une calculette.

    Absolument faux. En même temps que de stopper la publication de M3, la Fed a pris soin en même temps de stopper la publication de toute une série d’indicateurs secondaires (cessions en pension, dépôts à terme de grands montants…) qui auraient pu permettre de reconstruire M3 à partir d’autres aggrégats.

    Mais M3 reste le seul indicateur qui compte. La cessation de sa publication est une rupture fondamentale du contrat de confiance entre les USA et le reste du monde.

    Je ne vois pas le rapport…

    Rassures-toi, tu n’es pas le seul. Il est nécessaire pour que le dollar puisse conserver son statut de super-monnaie qu’une majorité de gens comme toi croient qu’il n’y a aucun rapport entre la production de biller vert et la hausse des prix des matières premières.

  55. Antoine2

    30 juin 2008 à 4:19

    PETROLE ¡! PETROLE ¡!
    Cette semaine j’ai lu plusieurs articles du New York Times sur la situation petroliere dans le monde: Theories et consequences.
    Au niveau des theories, cela bat son plein (d’essence lol!), il y a ceux qui pronostiquent encore plus d’augmentation jusqu’a la fin de cette annee (ex: Arjun Murti de Golman Sachs: U$D 200), puis ils y a les autres qui pronostiquent un effondrement des cours avant la fin de l’annee (ex: U$D 70 le barril selon Thomson Financial !!). De toutes facons les theories ne servent pas a grand chose a part alimenter les journeaux et les conversations dans les bars de la City…
    Par contre les consequences du prix du barril sont bien reelles, et meme si elles sont negatives pour le particulier (prix a la pompe), pour l’inflation du cout de la vie ou pour les couts d’exploitation du pecheur ou de l’agriculteur, etc…, elles sont extremements benefiques (le coup de pouce qu’il fallait) pour les grands industriels et financiers voraces qui sont tous les adeptes, defenseurs et promoteurs du N.O.M.
    En effet le prix tres eleve du barril est entrain de stimuler a l’extreme les industriels fabriquants de plateformes petrolieres et les fabriquants de bateaux perforateurs de puits offshore. Il y a de grands champs petroliferes a explorer sur les cotes du Bresil, d’Afrique, dans la mer du sud en Chine, sur les cotes de l’Inde, sur les cotes australiennes et dans la mer arctique qui est entrain de se decongeler (ex: la Suede qui vient de commander un bateau a Samsung capable de briser les glaces, de supporter des vagues de plus de 15 metres et des temperatures de moins 40 degres).
    D’autre part la stimulation est aussi extreme chez les industriels de nlles technologies de combustion (H2O, H2, etc…), les industriels automobiles (Al Gore et ses copains, les industriels japonais de l’automobile, etc…, etc…).
    Au passage les entreprise petrolieres s’en mettent plein les fouilles, et les gouvernements (surtout europeens) aussi grace aux taxes qui ne baissent jamais!
    Quant aux grandes entreprises banquieres et financieres, cette “bulle” du petrole permet de remplir les trous qu’ont occasionne les subprimes et autres hedge funds…
    Donc tout va bien pour “eux” bcp de business en perspective et la theorie du pic petrolier ne sert qu’a alimenter les blogs, les jouneaux et en generale tous les dupes des infos oficialistes relayer par les mediats mainstreams !

  56. Robert DION

    30 juin 2008 à 8:45

    @Antoine2

    Bien vu « ite missa este »

  57. Did

    30 juin 2008 à 9:52

    L’or n’a pas de prix. L’or est la monnaie, depuis plus de 5000 ans.

    Pffff… L’or ne sert plus qu’à faire des bijoux.

    Contre quel risque souhaitent-ils se protéger si le dollar est si solide ?

    Aucun, ils ont juste un énorme excédent de fric.

    la Fed a pris soin en même temps de stopper la publication de toute une série d’indicateurs secondaires

    Oui c’est ce que racontaient ceux qui attendaient le krach du 26 mars 2006 avec l’écroulement de toute l’économie mondiale.
    Je viens de me rappeler où j’avais déjà lu tes raisonnements. D’ailleurs je vais te laisser dans tes théories bidons, j’avais assez perdu de temps à l’époque à discutailler sur la « théorie du complot mènera à la fin du monde le 26 mars 2006 ».

    Rassures-toi, tu n’es pas le seul.

    Ouf! 🙂
    J’espère que tu crois pas comme certains, que les banques centrales ont donné de l’argent aux entreprises, ou même acheté des actions pour éviter le krach? Elles ont simplement prêté de l’argent aux entreprises au moment où les banques ne voulaient plus le faire. Ce n’est pas un cadeau!

    une majorité de gens comme toi croient qu’il n’y a aucun rapport entre la production de biller vert et la hausse des prix des matières premières.

    J’ai écrit le contraire. Baisse du dollar = hausse des matières premières en dollar. Sauf que ça n’explique qu’une petite parie de la hausse. Le reste est de la spéculation et le but de l’article.

  58. Scezda

    30 juin 2008 à 18:30

    Quel dommage… Moi qui attendais des arguments, que tu nous sorte ta calculette magique afin de calculer M3 sous nos yeux ébahis afin de prouver définitivement à tous que j’avais accusé la Fed à tort.

    Non, rien de tout ça… Je suis très déçu. Tu te contentes simplement de me traiter de menteur, et au lieu de chercher à le prouver, de m’impliquer dans une soit-disant théorie de complot dont je ne sais strictement rien…

    C’est tellement commode les « théories de complot ». Après on peut traiter les gens qui les soutiennent de « négationnistes ». Puis pourquoi pas de « fascistes »… Hé hop, un point Godwin vite gagné !

    Mais bon, moi je préfère quand même l’argumentation comme technique de discussion.

    La preuve, je vais te répondre au sujet des prêts des banques centrales.
    Don ou prêt cela ne change rien, c’est toujours autant de dollars ou d’euros à produire, donc autant d’inflation générée. Surtout pour des prêts d’urgance censés être remboursés en quinze jours à la fin 2007. Ces prêts sont à l’heure actuelle reconduits de 15 jours en 15 jours depuis plus de six mois pour certains bénéficiaires. Voilà comment des prêts censés être de très court terme pourraient peut-être se transformer en prêts de très long terme.

    Je ne reproche absolument pas à la Fed de soutenir les banques américaines et les marchés actions. Je considère qu’elle est dans son rôle en le faisant. Après tout, la Fed n’est pas une administration publique. Ce n’est qu’une émanation des banques privées.

    La Fed agit donc souvent, seule ou dans le cadre d’un certain groupe d’intervention sur les marchés financiers, pour soutenir le système bancaire et les marchés actions US. Elle prête donc de l’argent aux banques sans être trop rigoureuse ni sur les garanties (créances pourries de type subprimes titrisés) ni sur les délais et modalités de remboursement. Elle achète aussi en masse des futures sur les indices à des moments stratégiques afin de tenter d’influencer la psychologie des marchés, ce qui permet souvent d’atténuer l’effet de mauvaises nouvelles, ou même de provoquer parfois un petit rebond artificiel (mais jamais un retournement de tendance comme on l’a vu).

    Cela je ne pourrais pas le reprocher à la Fed s’il s’agissait de leur propre fric.

    Mais le dollar est la monnaie mondiale. Les USA ont passé un pacte avec les autres nations en ce sens.

    La fin de la convertibilité en 71 était déjà un premier manquement au contrat de la part des américains. Mais la fin de la publication de M3 en mars 2006, rendant complètement opaque la production de dollars, doit être considérée cette fois comme une rupture unilatérale du contrat de la part des USA.

    A partir du moment où les autres nations auront pris conscience de la crise du dollar, vous verrez que la soit-disant crise du pétrole se résoudra d’elle-même.

  59. Robert DION

    30 juin 2008 à 18:53

    @Scezda

    Mais le dollar est la monnaie mondiale. Les USA ont passé un pacte avec les autres nations en ce sens

    Ne peut-on dire « était » il me semble que l’Euro intéresse vivement certains pays producteurs. Que se passera-t-il alors si nous pouvons payer notre pétrole en Euro ?

  60. Scezda

    30 juin 2008 à 20:25

    @Robert,

    C’est vrai que l’Euro intéresse beaucoup de lèsés du dollar, en particulier au Moyen-orient.

    Avec une progression annuelle de M3 de 10 à 11%, l’Euro ferait presque figure de monnaie stable au vu de la très forte inflation actuelle dans les pays du Golfe.

    Mais le contrat passé avec les USA depuis Bretton Woods n’est pas encore rompu officiellement. On ne peut donc pas encore en parler au passé, même si quelques pays comme l’Iran ont déjà franchi le pas.

    Comme je l’ai dit dans mon commentaire n°25 en réponse à Christophe, je pense que le déclic viendra de la Chine. Personne ne prendra de risques inconsidérés tant que les chinois n’auront pas annoncé leur position.

    A terme je pense malgré tout que le dollar est condamné. Même en cas d’un retour à la transparence sur M3, la confiance serait déjà brisée. Et il n’y a rien de plus important que la confiance pour une monnaie « fiduciaire »…

  61. Robert DION

    30 juin 2008 à 20:34

    @Scezda

    Si l’Euro prenait le pas sur le dollar comme monaie fiduciaire, l’économie USA ne pourrait s’en remettre, qu’en penses-tu ?

  62. Scezda

    30 juin 2008 à 21:09

    Si l’Euro prenait le pas sur le dollar comme monaie fiduciaire, l’économie USA ne pourrait s’en remettre, qu’en penses-tu ?

    Quel que soit le remplaçant, le problème posé aux USA en cas de succession au dollar, c’est le problème de la dette : 46 trillons de dollars.

    Pour rester solvables, ils ont besoin de l’inflation monétaire. Donc s’ils perdaient les commandes de la production de monnaie mondiale, leur économie est normalement condamnée.

    Ce que peuvent toutefois tenter les US, c’est de se déclarer en faillite selon leurs propres lois, rapatrier leur armée et défier quiconque de venir exiger le remboursement de ce qu’ios doivent. Mais ce n’est pas pour autant une bonne solution. En faisant cela les USA se condamneraient à au moins 20 à 30 ans d’autarcie, donc à un déclin irrémédiable de leur économie.

  63. Robert DION

    1 juillet 2008 à 19:08

    @Scezda

    En faisant cela les USA se condamneraient à au moins 20 à 30 ans d’autarcie, donc à un déclin irrémédiable de leur économie.

    Mais en cointinuant à vivre à crédit, sur le dos des autres, ne risquent-il pas d’arriver au même résultat : la faillite ?

  64. Scezda

    1 juillet 2008 à 20:44

    Mais en cointinuant à vivre à crédit, sur le dos des autres, ne risquent-il pas d’arriver au même résultat : la faillite ?

    Deux solutions,

    – Soit la crise de confiance arrive à son terme et une autre devise présentant de meilleures garanties (peut-être l’Euro comme tu le suggères) remplace le dollar en tant que monnaie mondiale.

    Dans ce cas, la faillite des USA me semble inévitable.

    – Soit les USA prennent des mesures drastiques afin de retrouver la confiance de leurs créanciers, et le dollar peut conserver son rôle.

    Mais cela suppose de pouvoir à nouveau fournir des garanties.

    Quelles garanties pourraient donc nous fournir les USA ?

    L’or ? Il semble qu’ils n’en aient plus assez. La moitié de l’or officiellement possèdé par les USA aurait officiellement été « prêté ». Comme les emprunteurs (diverses banques d’affaires américaines) ont déjà vendu cet or depuis belle lurette et ne peuvent aujourd’hui le racheter qu’à un prix au moins 5 fois plus élevé, autant dire que la Fed ne récupèrera jamais son or.

    Alors peut-être l’argent ? Voilà une autre reserve monétaire a priori acceptable. Après tout, les USA ont longtemps été le 1er producteur mondial d’argent métallique. Leurs pièces de monnaie étaient en argent jusque dans les années 60 avant d’être retirées de la circulation. Il y a quelques années encore, les USA annonçaient disposer de 4 milliards d’onces d’argent, soit la réserve la plus importante jamais possédée dans le monde.
    Oui l’argent serait acceptable, surtout aujourd’hui avec l’explosion de l’électronique grand public pour laquelle ce métal joue un rôle indispensable. A l’ére des téléphones portables, des pc portables, des iphones, des ipods… l’argent est devenu un métal incroyablement précieux pour l’industrie.
    Le seul problème… c’est qu’ils n’en ont plus du tout. Plus une seule once en réserve. C’est ce qu’il viennent d’annoncer il y a quelques semaines, tout en annonçant également des mesures de rationnement de la population quant à la possession de ce métal.
    Comment le stock d’argent le plus important de l’histoire de l’humanité a-t-il pu disparaître aussi vite ? Mystère… Pour info, la CFTC a enquêté sur une fraude éventuelle et n’a évidemment rien trouvé 🙂

    Ni l’or, ni l’argent donc. Alors peut-être des matières premières ? Mais à part un peu de charbon dans les Appalaches, et quelques puits de pétrole fermés dans le Texas, les USA n’ont apparemment rien d’intéressant à apporter en garantie. Insuffisant en tous cas en regard de 46 trillions de dettes.

    De la terre peut-être ? Mais pour garantir une dette aussi colossale, leurs créanciers vont au moins exiger livraison de la Californie et du Minnesota. Il faudrait donc que les USA acceptent d’enlever 2 ou 3 étoiles de leur drapeau…

    L’industrie américaine peut-être ? Il n’en reste plus grand chose…, mais je pense que c’est malgré tout la meilleure solution. Même si cela ne couvrirait probablement pas la dette, un tiens vaut mieux que deux tu l’auras. Les créanciers des USA accepteraient probablement la mise en gage des entreprises industrielles US.

    Mais les USA sont-ils prêts à un sacrifice pareil ?

  65. Did - BlogAzur

    1 juillet 2008 à 23:25

    Ça vole de plus en plus bas… 😐 Je croyais que c’était un blog sérieux ici, mais voilà qu’on y parle de la faillite d’un état. C’est la fin du monde. 🙁 Toujours prévue un 26 mars?

  66. Scezda

    1 juillet 2008 à 23:40

    Comprends toujours pas ta fixette sur la date du 26 mars…. Peut-être une forme de fétichisme. Après tout, ça te regarde !

    La fin du monde ? Crois-tu vraiment que la faillite d’une devise ou d’un état soit la fin du monde. Moi pas. L’ex devise mondiale était la livre sterling. Son remplacement par une autre devise n’a pas été l’apocalypse que tu dis il me semble.

    Allons, c’est toi qui n’est pas très sérieux de nous prédire la fin du monde en cas de faillite des USA. Ce n’est qu’un question de pognon, pas de vie ou de mort après tout.

    Participes plutôt à la discussion si tu en es capable au lieu de dénigrer ce blog. Que pourraient donc faire les USA pour se rendre solvables (et accessoirement éviter la fin du monde) selon toi ?

  67. Laurent Bourrelly

    2 juillet 2008 à 2:14

    Je ne comprends pas pourquoi le concept d’État en faillite est si loufoque que cela ?
    La gestion telle que le conçoit la plupart des gouvernements du monde n’est absolument pas viable. Trop facile d’imprimer des billets sur du vent, de creuser des déficits abyssaux, et tout le reste des absurdités financières permises au niveau étatique…
    Concernant le dollar, je ne vois pas vraiment de facteur bloquant à sa disparition. Je pense même que cela arrangerait les Etats-Unis d’avoir la possibilité d’appuyer sur le bouton « reset » de leur monnaie. D’autres l’ont fait avant eux pour s’en porter bien mieux par la suite .

    Je croyais que c’était un blog sérieux ici
    J’ai seulement le désir de laisser la parole à toutes les opinions, même celles en désaccord avec mes convictions. Trop de bloggueurs tiennent leurs commentaires en laisse. Il y a du bon à prendre dans les idées de chacun, et je ne prétends pas non plus que mes idées soient parole d’évangile…

    PS : oui c’est quoi cette histoire de 26 mars ? Je suis curieux d’en savoir plus 🙂

  68. Scezda

    4 juillet 2008 à 11:48

    Je suis mort de rire en lisant ce commentaire de Bill Murphy, de Metropolecafe 😀

    extrait:
    Here is a fun one. It came to my attention late yesterday that the Merc raised the spec margin requirement. I happen to be watching the oil close yesterday when it made a stunning $2 per barrel rally in about a minute right on that close. I thought they were misprints, it was unusually dramatic.

    Turns out, according to what was said on the tube, the spec SHORTS waited until the last minute to cover. In other words raising the margin requirement buried the shorts, not the longs. That would NEVER be allowed to occur in gold and silver. Not YET anyway, not until the bums are overthrown, which they will be.

    En clair et in french, les autorités du Mercantile Exchange viennent de relever les appels de couverture sur le marché du pétrole, moyen imparable de détecter les spéculateurs, et de les contraindre à vendre. Le but était évidemment de provoquer une panique chez les longs, ces « méchants spéculateurs » censés être responsables d’au moins 50% de la hausse..

    Mais cela ne se déroule pas du tout comme prévu… et ce sont au contraire les spéculateurs shorts qui se font cramer, ceux qui vendent à découvert. Résultat: nouvelle explosion à la hausse du pétrole et panique générale parmi les hommes de paille de la Fed 🙂

    En tous cas, c’est la confirmation que, loin de contribuer à la hausse, l’essentiel de la spéculation sur le pétrole aujourd’hui contribue plutôt à maintenir les prix artificiellement bas. Enfin, tant que les manipulateurs du marché ne font pas d’énormes bourdes comme celle d’hier ! A force d’encourager cette fiction du Spéculateur, bouc-émissaire de la crise pétrolière, les autorités US vont finir, comme on le voit ici, par se retrouver prises à leur propre piège.

    Je souhaites une joyeuse Independence Day à nos amis américains, et qu’ils profitent bien de leur week-end de 3 jours parce que la semaine prochaine risque d’être rude sur les marchés 😉

  69. Laurent Bourrelly

    4 juillet 2008 à 14:13

    Je ne vois pas du tout pourquoi cette découverte confirme l’idée que la spéculation contribue à maintenir des prix bas ? Au contraire, je lis plutôt que la spéculation perturbe le marché, sans précision sur les variations.

  70. Scezda

    4 juillet 2008 à 16:09

    Ce qui s’est passé hier ne veut pas dire qu’il n’y a pas de spéculateurs longs sur le pétrole. Il y en a aussi, bien sûr. Par contre, c’est une indication sur la tendance majoritaire parmi les spéculateurs : il y a aujourd’hui davantage de vendeurs à découvert que d’acheteurs à découvert (ou en tous cas davantage de contrats), donc pression à la baisse sur les prix.

    C’est clair que la spéculation perturbe le marché, mais tant que la Fed et le Trésor nieront leurs responsabilités par rapport à ce qui se passe, ces mesures mal ciblées de lutte contre la spéculation ne pourront que le perturner davantage.

  71. Laurent Bourrelly

    4 juillet 2008 à 19:46

    Ok, je comprends mieux ce que tu veux dire.
    Merci pour la précision 😉
    Fed et Tresor sont effectivement des sales tumeurs cancéreuses de l’économie…

  72. capitole

    10 juillet 2008 à 17:55

    Bonjour à tous

    J’ai lu dans Libé il y a quelques jours que la Chine aurait pris une décision visant à limiter ou supprimer (ce n’était pas clair) ses subventions, ce qui me paraît constituer un évènement assez marquant.

    Quelqu’un aurait-il des informations à ce propos ?

    Merci

  73. Scezda

    17 septembre 2008 à 20:25

    Je reviens plus de deux mois après notre discussion, car je pense que c’est le bon moment de faire un petit bilan.

    Depuis deux mois les USA nous jouent une comédie presque convainquante, celle de la déflation et du dollar fort.

    Le rally haussier du dollar a provoqué une chute du pétrole, mais aussi celle de presque toutes les MP. En fait, ce sont apparemment tous les actifs (immobilier, actions…) qui s’effondrent face à la prétendue « valeur refuge » du dollar.

    En apparence, c’est donc le début d’une crise déflationniste « type 1929 » qui commence, contre laquelle la Fed demandera évidemment des moyens exceptionnels et un élargissement de ses prérogatives.
    En apparence seulement, car du côté du caddie de la ménagère c’est bien au contraire l’inflation et elle seule qui continue de rogner notre pouvoir d’achat…

    Mais les autorités US ne sont toujours pas plus sincères quand elles parlent de « dollar fort ». L’enorme dette américaine n’a pas fondu d’un cent ces dernières semaines. Bien au contraire puisqu’il a fallu soutenir ou nationaliser plusieurs banques, assureurs ou établissements de crédit.

    La production de billet vert se poursuit, discrètement pour le moment pour cause de campagne électorale, mais elle reprendra à un rythme exponentiel au plus tard après l’élection de McCain. D’autre part, cette remontée du dollar n’était qu’en partie contrôlée par la Fed. La Chine joue aussi ses propres cartes, et en prévision de la phase suivante, depuis plusieurs semaines les chinois soutiennent le dollar comme la corde soutient le pendu…

    Les grandes manoeuvres monétaires que j’évoquais en juin dernier viennent tout juste de commencer, et de leur issue dépend la stabilité ou au contraire l’explosion à la hausse des matières premières et du pétrole.

    Les Chinois viennent de dévoiler leur jeu. Ils exigent une refonte du système monétaire international.
    http://news.yahoo.com/s/nm/20080917/bs_nm/financial_china_usa_dc

    Les américains ont maintenant le couteau sous la gorge. Soit ils négocient, soit les chinois se débarrassent de leurs T-bonds… Dans l’un ou l’autre cas, le dollar est condamné.

    A l’heure où j’écris ce commentaire, le cours de l’or explose : + de 10% de hausse aujourd’hui, un record historique.

    Et le pétrole reprend 7%…

  74. Laurent Bourrelly

    17 septembre 2008 à 23:08

    Content de te revoir par ici 🙂
    Surtout avec une telle analyse qui m’intéresse beaucoup. Pour commencer, je suis content de ne plus être le seul Français à être convaincu pour la victoire de Mc Cain.
    Ensuite, je ne savais pas que les Chinois mettent la pression pour une modification du système. Cette news me donne envie d’écrire un billet.
    De plus, il semble que le casino de la finance est en grande forme ! A croire que tout était limpide depuis belle lurette pour ceux qui tirent les ficelles (sans vouloir passer pour un conspirationniste).
    Même la « faillite » de Lehman Brothers ressemble plus à une pièce de théâtre qu’à une action désespérée d’entreprise.

  75. Robert DION

    18 septembre 2008 à 10:24

    @Scezda

    La hausse du prix du pétrole que nous avons subie, puis ensuite la baisse, puis maintenant une lente remontée, démontre bien que ce n’est pas le décalage entre l’offre et la demande qui constitue le facteur essentiel de fluctuation des prix.

  76. Scezda

    18 septembre 2008 à 11:32

    @Robert DION

    Je suis complètement d’accord. Comme je l’ai dit depuis le début, pour moi le fondamental essentiel du marché du pétrole, c’est le cours du dollar. Un cours évidemment manipulé à outrance selon les besoins du moment de l’administration US.

    Accessoirement, les cours de quelques autres devises permettant d’acheter du pétrole, comme l’Euro ou le Rouble, influent aussi.

    Mais la corrélation la plus nette et constante est cette corrélation inverse avec le dollar. Chaque fois que l’US/Eur perd 1%, le baril grimpe mécaniquement d’environ 4$.

    Lorsque l’Eur/USD sera remonté vers 1.60, le pétrole montera de nouveau vers 140$/baril. Et si, en début d’année prochaine (au moment de la passation de pouvoirs Bush-McCain par exemple) l’Eur/USD atteignait les 1.75, le pétrole devrait monter mécaniquement à 200$ le baril.

  77. capitole

    19 septembre 2008 à 17:21

    @Scezda

    Merci pour tes analyses qui sont vraiment très éclairantes. Cependant, et sur un point précis, si les chinois demandent une refonte du système monétaire n’est-ce pas aussi parce qu’ils sont inquiets et que l’arme qu’ils ont entre les mains est à double tranchant (et pas seulement par stratégie vindicative pour prendre un avantage sur les USA) ?

    Il ne me semble pas a priori raisonnable d’envisager une revente massive de T BONDS de la part de la Chine sauf à ce qu’ils déprécient par voie de conséquence immédiatement leurs propres actifs financiers, avec des conséquences difficilement mesurables sur leur croissance (j’avais entendu qu’une baisse de 25 % du dollar entraînerait une perte de presque 6 points de croissance en Chine).

    Si j’ai bien compris le mécanisme (je ne suis pas économiste), la Chine gagne à sous-évaluer le yuan en conservant des actifs considérables en dollars parce qu’elle finance ainsi ses exportations vers les Etats-Unis à bas prix. En échange, les consommateurs américains reçoivent des produits à bon marché et cela maintient un taux d’inflation décent. En outre, le Trésor finance le déficit de la balance courante et la dette générale, et la Chine a aussi tout intérêt à conserver ainsi sa croissance économique, ne serait-ce que pour financer les dettes des entreprises étatiques et maintenir l’emploi.

    En définitive, les deux pays me semblent être dans le même bateau, d’autant que le principal risque pour la Chine serait sans doute une fuite des capitaux investis aux Etats-Unis vers d’autres pays du fait d’un trop fort taux d’endettement américain.

    J’ai cru entendre que lorsque la Chine a voulu en 2007 déjà diversifier visiblement son portefeuille, elle aurait reçu d’amicales pressions relatives à ses approvisionnements en A. Saoudite. Et il me semble qu’elle avait engagé depuis 2004, comme le Japon, un mouvement de repli en achetant de l’or et des euros pour se prémunir d’une éventuelle chute du dollar (je ne crois pas que les montants achetés soient officiels). Les dernières évolutions marquent-elles réellement un tournant ?

    Tout cela pour dire que l’arme anti-US que possèdent les chinois est sans doute à double tranchant et que la partie qui s’annonce ressemble surtout à un bluff mené par deux joueurs peu sûrs d’eux. C’est un peu à qui aura le moins peur d’une crise économique majeure sur son territoire (ou bien aura le moins de scrupule à mettre en difficulté sa propre population). Il est difficile de dire lequel des deux sera le plus fort à ce jeu là. Mais je miserais volontiers une pièce (enfin s’il m’en reste) sur une sorte de match nul. Ou alors comment les chinois pourraient-ils mettre en oeuvre leur stratégie ?

  78. Scezda

    19 septembre 2008 à 17:46

    Ce soir aux infos, toutes les chaînes de télé vont nous apprendre que la crise financière est terminée, que le monde occidental est sauvé, que l’euphorie règne à Wall Street comme au Palais Brognard, que les Bourses du monde entier repartent à la hausse définitivement et pour l’éternité…

    Et tout cela grâce à Bush et au Trésor US, grâce au « Plan d’urgence le plus ambitieux depuis les années 30″…

    S’ils leur reste un peu de place, peut-être signalerons-t-ils aussi rapidement en toute fin de journal que le pétrole vient de repasser à la hausse les 100$… mais j’en doute. En ce moment, les nouvelles sont soigneusement triées (toutes mauvaises un jour, toutes bonnes le lendemain) soit pour dresser un tableau apocalyptique comme hier encore, soit pour susciter une euphorie aveugle.

    Mais en quoi consiste ce plan d’urgence au juste ?

    En gros, le Trésor va renflouer la Fed, aujourd’hui en situation de quasi-faillite suite aux dernières interventions de « sauvetage » de banques ou d’assureurs. Puis il va créer une nouvelle « institution financière » dont le rôle sera de servir de poubelle géante pour les déchets ultra-toxiques qui plombent aujourd’hui les bilans des banques US. Le Trésor s’engage à reprendre toutes leurs créances pourries en échange de cash fraichement imprimé.

    C’est donc bien le retour de la PLANCHE A BILLETS. Paulson se prépare à déverser un véritable tsunami de billets verts sur les marchés mondiaux. Va-t-on sauver l’économie mondiale en faisant ça ? Non bien sûr, cela ne sauvera que les banksters.

    Pour nous tous, c’est bien le retour de l’inflation qui se profile, pétrole cher, denrées alimentaires chères, et monnaie de papier se dévaluant de plus en plus vite…

    @capitole, je reviens un peu plus tard pour répondre à tes questions qui sont intéressantes.

  79. Scezda

    19 septembre 2008 à 21:00

    @capitole

    La Chine est en effet dans une situation compliquée vis à vis des USA, son principal client.

    Il faut dire que des clients aussi insupportables, ils s’en passeraient bien…

    Les USA entretiennent délibérement des conflits armés chez les fournisseurs des chinois (Soudan, Birmanie…) afin de tenter de bloquer leur approvisionnement en pétrole.

    En exportant leur inflation, les USA empêchent l’emergence d’une classe moyenne en Chine, et donc la possibilité pour les chinois de se constituer un marché intérieur. Ce à quoi les chinois répliquent par des subventions à la consommation.

    Les USA considèrent comme un crime de lèse-majesté toute tentative des chinois de diversifier leurs réserves de change ou d’acquérir de l’or. Résultat, les chinois (désormais 1ers producteurs d’or dans le monde) stockent de l’or en secret sans le déclarer au WGC.
    De leur côté, les USA détiennent bien sûr plus de 60% de leurs réserves de change en or, ce qu’ils interdisent absolument à leurs alliés ou partenaires commerciaux.

    USA que la Chine considère aussi comme responsable du déclenchement des émeutes de Lhassa qui ont pourri l’image de la Chine juste quelques semaines avant les JO de Pékin, et pourri les relations commerciales avec d’autres clients de la Chine, européens et arabes notamment.

    Si l’on ajoute à ça la frustration d’être considéré comme un pays subalterne alors qu’ils se sont hissés aujourd’hui au rang de 1ère puissance industrielle mondiale, oui les chinois ont vraiment de bonnes raisons d’en vouloir aux Etats-unis !

    Les chinois ont l’impression (pas fausse) que les américains ne continuent à diriger le monde que grâce à leur monnaie.

    C’est pourquoi je pense qu’ils agiront d’une manière ou d’une autre.

    Pour la moment, la Chine a arrimé sa monnaie au dollar, ce qui irrite énormément les américains car cela limite la portée des dévaluations compétitives du dollar en Chine.

    Le yuan a quand même monté un peu depuis un an face au dollar, mais aujourd’hui les chinois semblent décidés à ne plus se laisser faire.
    Tandis que le dollar connait un éphémère rebond, les chinois en profitent pour dévaluer le yuan à leur tour.

    Le prix élevé du dollar actuellement doit les inciter aussi à penser que c’est peut-être le bon moment de prendre une décision par rapport aux T-bonds.

    Après tout que peuvent-ils faire de leurs dollars ? Tout comme pour les arabes il y a quelques années, les USA refusent catégoriquement la moindre acquisition d’importance sur leur territoire par les chinois. Les américains payent donc les chinois dans une devise dont ils ne sont pas autorisés à se servir… C’est terriblement humiliant pour les chinois, et c’est en plus un frein à leur développement économique alors qu’ils sont actuellement dans une phase nécessitant des acquisitions externes.

    Il y a probablement une part de bluff dans leur annonce (Sun Tzu, le plus grand stratège du monde, était chinois après tout), mais je crois que la Chine VEUT vraiment agir cette fois.

    Le moment est bien choisi pour une initiative.

    La Chine pourrait compter sur quelques alliés.

    En premier lieu, les pays du Golfe qui ont pour projet de créer leur monnaie commune en 2010 afin de se libérer du dollar.

    Mais aussi la majorité des pays d’Amérique latine où l’exaspération face à l’Empire US a fini par donner naissance à la Banco del Sur.

    Les chinois connaissent très bien leur dépendance réciproque avec l’économie US. La récession US les a déjà touchés, et le ralentissement de l’économie chinoise est acquis pour 2009. Raison de plus pour se libérer un tant soit peu de cette relation trop exclusive avec les USA.

    Bien sûr, depuis plusieurs années la Chine vend déjà du T-bond pour acheter de l’or et de l’Euro. Les montants sont publiés à chaque fois. Mais jusqu’ici ça représente une proportion très faible de leur stock de dollars. Je crois que le maximum était cette année avec une vente de 2.7%. Pas de quoi considérer cela encore comme une agression pour les américains.

    La diversification est trop lente, et les chinois savent qu’ils doivent d’abord se constituer un stock d’or respectable (passer de 600t à au moins 2500 ou 3000) afin d’aborder la négociation monétaire avec les USA en position de force.

    Ils ne pourront le faire qu’en commençant à vendre du T-bond en masse, ce qui suscitera cette fois la franche hostilité des USA.

    Si les dirigeants chinois montrent autant d’intelligence dans leur stratégie monétaire que dans leur stratégie industrielle (la manière dont ils ont réussi à accaparer le monopole de certains métaux stratégiques pour l’industrie est admirable), alors je pense qu’ils ont une petite chance de réussir.

  80. capitole

    25 septembre 2008 à 15:34

    Merci pour cette réponse très complète.

    Pour faire suite à ces derniers échanges, ces entretiens avec un ancien conseiller de la Banque centrale chinoise qui semble confirmer ce qui a été écrit ci-dessus :

    http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2199

    Il semblerait que la Chine oriente sa stratégie vers un chantage à mots à peine voilés : afin d’ « éviter » une vente massive de T BONDS, les USA doivent leur permettre une croissance externe par acquisition.

    Tout ceci paraît cousu de fil blanc, mais je ne vois pas beaucoup de raisons pour que ce ne soit pas efficace. Reste à déterminer si cela marchera (ou si certains financiers ou industriels du pétrole proche du pouvoir américain n’espèrent pas secrètement ou ne spéculeront pas, au moins dans un premier temps, sur une nouvelle dépréciation plus ou moins contrôlée du dollar).

  81. Scezda

    26 septembre 2008 à 12:03

    Oui, j’avais lu cet article aussi. Je trouve ce monsieur Yu excellent dans le rôle qu’on lui a confié 😉

    Si cette phrase n’est pas une menace directe…
    « Il n’est pas convenable que nous soyons accusé de ceci ou cela alors que nous agissons de bonne foi et sommes prêts à assumer de graves conséquences, » lance-t-il. « La Chine sait quoi faire. Nous n’avons pas besoin de votre intervention. »

    Nouveau rebondissement. Sur fond de menace inflationniste créée par le plan Paulson, le Brésil surenchérit à son tour et plaide lui aussi pour une « révolution » monétaire.
    http://fr.rian.ru/business/20080926/117126640.html

  82. capitole

    30 septembre 2008 à 12:25

    je poste cette analyse qui date de mars dernier et qui semble assez visionnaire.

    http://www.leap2020.eu/Crise-systemique-globale-Septembre-2008-Phase-d-effondrement-de-l-economie-reelle-aux-Etats-Unis_a1293.html

    Il me semblerait opportun de suivre les travaux de cet organisme à l’avenir.

    Intéressant également le communiqué concernant le maintien du cours de l’EURODOLLAR à 1,75 à la fin de l’année.

    A savourer le feuilleton de la nationalisation de FREDDY MAC et FANNY MAE et les tentatives ratées d’orchestration par les gouvernements chinois et américains.

    Il me semble que la grande arnaque du pétrole a été surpassée par une arnaque financière infiniment plus globale. Et je ne crois pas que le rejet, peut-être temporaire, du plan PAULSON y changera grand chose sur le fond.

  83. capitole

    3 octobre 2008 à 10:33

    Une information off venant du Ministre des finances de la fédération russe : il est envisagé une baisse du bbl à hauteur de $70 en raison de la compression de la demande consécutive à la crise économique. C’est sur ce prévisionnel que l’Etat raisonne maintenant en matière de budget.

    J’ignore cependant si la raison invoquée pour expliquer cette baisse est la bonne ou un habillage cosmétique.

    En 2000, à l’arrivée de POUTINE, il était tablé sur un bbl à $20 et sur cette base il était prévu un accroissement du budget militaire de 20 à 30 % par an.

  84. Scezda

    8 octobre 2008 à 18:50

    La comédie délationniste touche à sa fin… Et le commencement de la véritable « crise » est proche.

    L’effondrement en une nuit de la devise islandaise montre que les choses peuvent aller très très vite.

    Les politiciens comme Sarkozy ou Merckel font de leur mieux pour nous convaincre que « pas un européen ne perdra un seul euro ».

    Mais le problème n’est pas là. Les islandais n’ont pas perdu une seule couronne islandaise eux non plus. Mais ils se sont réveillés un matin avec une monnaie inutilisable dans le reste du monde et dont le pouvoir d’achat était désormais amputé de 50%.

    Dans une moindre mesure, les Australiens ont le même jour perdu 10% de leur pouvoir d’achat.

    L’action concertée des banques centrales sonne le départ de l’hyperinflation.

    Le Plan Paulson en lui-même est une goutte d’eau en termes de création monétaire. 700 milliards de dollars. A qui veulent-ils faire croire que cela suffira à sauver le système bancaire mondial, ou même simplement les banques de Wall Street ?

    Les européens sont obligés maintenant de suivre le même chemin. Rien que la sauvegarde des 6 banques irlandaises (premier gouvernement à garantir intégralement les dépots de ses citoyens) coûte à elle seule 550 milliards de dollars, quasiment autant que le Plan Paulson, 2 fois et demi le PIB de l’Irlande.

    La nationalisation des banques UK annoncée ce matin coûtera elle quasiment 900 milliards de dollars (dans un premier temps).

    L’Allemagne annonce également vouloir consacrer 700 milliards au sauvetage de ses banques (dans un premier temps aussi).

    En France, Sarkozy prétend que l’Etat peut garantir à 100% les dépôts des français. Combien cela représenterait-t-il ? Personne n’a jusqu’à présent osé lui poser la question… Environ 2,5 TRILLIONS de dollars. Soit environ 1000 fois le contenu de la toute petite cagnotte du Fonds de garantie des dépôts.

    Certains économistes aux ordres des banques font en ce moment le tour des plateaux de télé pour nous rassurer. Certes l’addition sera salée, disent-ils, mais « cela vaut vraiment le coup » puisque « les banques seront sauvées » ce qui permettra notamment de « soutenir les PME » (encore et toujours l’alibi des PME… depuis quand les banquiers se péoccupent-ils des difficultés des PME ?).

    Les mêmes évoquent le repli du prix du baril comme un signe d’éclaircie. C’est oublier de dire que le baril est coté en dollar et que l’Eur/Usd a degringolé de 25 centimes en quelques semaines à peine…

    L’objectif du LEAP d’un Eur/USD à 1.70 en fin d’année peut sembler irréaliste, j’en conviens. Pourtant, c’est bel et bien ce qui va se passer à mon avis.

    Je pense que les conditions actuelles d’instabilité du système monétaire international vont générer une volatilité extrême sur les marchés de matières premières. A mon avis, il n’est pas impossible que l’on se réveille un jour avec un baril de pétrole deux fois plus cher que la veille. Après tout, c’est exactement ce qui vient de se produire pour les pauvres citoyens islandais…

  85. Robert DION

    9 octobre 2008 à 19:03

    Je fais le pari que le ralentissement économique, conséquence de la crise financière, n’affectera pas le prix du bbl de pétrole à la hausse, ceci serait contraire aux intérêts des pays du golf producteur de pétrole.

  86. capitole

    10 octobre 2008 à 11:02

    Mais les pays producteurs de pétrole ont-ils une influence suffisante sur le bbl à court ou moyen terme à raison de leurs capacités de production ?

    Plus exactement, comment évaluer le bbl quand le dollar n’est plus une monnaie suffisamment stable pour proposer une référence cohérente ?

    Je ne crois pas moi-même tellement à ce qu’indique le ministre russe en valeur du brent indexée en $ (cf. mon post ci-dessus), mais c’est néanmoins ce qu’il laisse filtrer aux milieux d’affaires « autorisés ». En fait, la contradiction n’est peut-être qu’apparente : le cours du bbl peut tout à fait demeurer relativement stable à une « valeur » donnée et également contraint par les caractéristiques de la production quand sa valeur en $ remonte néanmoins mécaniquement par l’effet de la baisse du billet vert, laquelle s’annonce apparemment considérable après les élections.

    Certains analystes proposent de se fonder sur un panier de monnaies (€, $, rouble, yuan, yen…) qui aurait l’avantage de présenter une volatilité moindre, et insistent sur le fait qu’être la seule monnaie de référence présente des effets pervers pour l’économie dont on constate les traces aujourd’hui aux USA. Mais s’agissant d’une solution intelligente et raisonnable, je crois qu’elle n’a guère de chances d’aboutir à bref délai.

    Ce qui est en train de se passer est peut-être tout simplement que ce sont les commodities qui redeviennent la valeur de référence autour desquelles les monnaies tournent, comme si les devises devaient être évaluées de nouveau au regard de l’or ou du bbl et non plus l’inverse- étrange renversement copernicien qui nous ferait revenir de facto et par nécessité à une étape pré-BRETTON WOODS autrement organisée .

    Et les devises qui se maintiendront à l’avenir, ou tout simplement celles qui survivront dans les prochaines années (la £ anglaise, dont toutes les banques centrales se débarrassent, vit peut-être ses dernières années) sont probablement celles des pays producteurs de matières premières, parfois regroupés, outre l’€uro.

    Maintenant, quid des $10.000.000.000.000 de devises « fantômes » qui tournent de plus en plus vite autour de la planète en cherchant à s’incarner dans une économie réelle (@SCEZDA j’ai eu un choc avec les 2n5 trillions de $ mais en fait un trillion US n’est pas un trillion en langue française qui représente un milliard de milliards…) ? A part une bonne guerre, je ne sais pas s’il y a une réponse cohérente.

  87. capitole

    15 octobre 2008 à 16:38

    Eh bien voila une bonne nouvelle…

    Euh bon, je ne sais plus qui avait recommandé de suivre les analyses du LEAP mais il aurait sans doute mieux fait de se taire :

    « Alerte Crise Systémique Globale – Eté 2009 : Cessation de paiement du gouvernement américain

    A l’occasion de la parution du GEAB N°28, LEAP/E2020 a décidé de lancer une nouvelle alerte dans le cadre de la crise systémique globale car nos chercheurs estiment qu’à l’été 2009, le gouvernement américain sera en cessation de paiement et ne pourra donc pas rembourser ses créditeurs (détenteurs de Bons du Trésor US, de titres de Fanny Mae et Freddy Mac, etc)…

    1. L’évolution récente, à la hausse, du Dollar US est une conséquence directe et
    provisoire de la chute des bourses mondiales

    2. Le « baptême politique » de l’Euro vient juste d’avoir lieu donnant une alternative « de crise » au Dollar US, en tant que « valeur-refuge » crédible

    3. La dette publique américaine s’enfle de manière désormais incontrôlable

    4. L’effondrement en cours de l’économie réelle des Etats-Unis empêche toute
    solution alternative à la cessation de paiement

    5. « Forte inflation ou hyper-inflation aux Etats-Unis en 2009 », là est la seule
    question. »

    En fait cette analyse est manifestement erronée, le terme technique idoine étant « cessation deS paiementS », naturellement.

    Sans plaisanter, j’aime particulièrement ce passage :

    « Il serait dommage que l’Euroland, l’Asie et les pays producteurs de pétrole, tout comme les citoyens américains d’ailleurs, découvrent brutalement au cours de l’été 2009, à la faveur d’un weekend prolongé ou d’une fermeture administrative des banques et bourses pour plusieurs jours sur le territoire américain, que leurs Bons du Trésor US et leurs Dollars US ne valent plus que 10% de leur valeur car un « nouveau Dollar » vient d’être instauré. »

    quelqu’un veut-il la suite…?

  88. Scezda

    16 octobre 2008 à 21:56

    J’avoue être déçu (pour la première fois) par cette nouvelle livraison du GEAB.

    La plus grande partie du contenu ne me surprend pas : krach obligataire, risque à court terme d’hyper-inflation, évolution rapide vers un nouveau Bretton woods, et même… l’inévitable faillite des USA.

    Je passais pour un dingue il y a quelques mois en affirmant cela (si si j’en suis conscient). Je suis ravi de constater que les experts du LEAP sont aussi cinglés que moi. Plus on est de fous… Je serai bientôt en bonne compagnie à Sainte Anne 🙂

    La seule chose qui me surprenne et me déçoive un peu, c’est leur nouvelle conviction que l’Euro peut être une alternative au dollar.

    Je ne vois absolument pas de justification à ce revirement. Tout comme les USA, l’Europe vient de prouver qu’elle était toujours dans le déni de la véritable nature de la crise (traiter comme une crise de liquidités ce qui est en fait une crise de solvabilité des banques). Tout comme les USA et de façon encore plus dangereuse puisque plus massive, l’Euroland est en train d’organiser le transfert des dettes privées vers la dette publique, donc d’ouvrir le chemin à l’hyper-inflation.

    Quant au « baptême politique » de l’Euro, franchement l’actualité récente ne va pas du tout dans ce sens. Le sommet de New Delhi, par exemple, où Brésil, Inde et Afrique du Sud n’ont pas mâché leurs mots contre l’irresponsabilité des occidentaux, en mettant dans le même sac européens et américains.

    L’Euro « valeur refuge » ? Pour le moment, pas crédible. Je reconnais que l’Euro a relativement bien resisté au rally haussier du dollar, comparé à des petites devises comme la défunte couronne islandaise ou le forint hongrois qui s’est effondré hier. Il résiste bien aussi face à de grosses devises comme le Real brésilien ou le Rand sud-africain. Mais il reste moins solide que le Yuan, le Rouble ou le Franc suisse.

    Depuis quelques semaines, l’Europe se montre arrogante et donneuse de leçons, non seulement vis à vis des USA, mais aussi vis à vis du monde entier. Elle ose même par la bouche de notre Président Sarkosy reprendre à son compte la revendication d’un nouveau Bretton Woods. Commençons par balayer devant notre porte, et assumer nous aussi nos responsabilités dans cette crise, alors les autres puissances mondiales pourront peut-être nous faire confiance.

    Je note aussi cette étrange déclaration de Trichet qui appelle aujourd’hui à un retour au Bretton Woods initial.
    « Perhaps what we need is to go back to the first Bretton Woods, to go back to discipline, » Trichet said after giving a speech at the Economic Club of New York yesterday. « It’s absolutely clear that financial markets need discipline: macroeconomic discipline, monetary discipline, market discipline. »
    Apparemment, la cacophonie règne une fois de plus entre politiciens et technocrates européens.

    Bref, dans l’immédiat, la seule alternative concrète et immédiate au dollar me semble être l’or. C’est aussi le seul refuge possible pour échapper aux conséquences de l’hyper-inflation.

    A l’avenir, je pense qu’on va se diriger vers un panier de devises.

    Mais avant d’y arriver, les USA risquent de ne pas se motrer extrêmement coopératifs… Il y a urgence parce que le risque de « Nouveau Dollar » pointé par LEAP/E2020 est certainement un projet à l’étude en ce moment aux USA.

  89. Robert DION

    17 octobre 2008 à 9:29

    Afin d’être pragmatique et plus en phase avec les réalités quotidiennes des français dans leur vie de tous les jours, je me permets un « scoop » l’hiver approche à grand pas !
    Que ceux qui n’ont pas encore fait le plein de leur cuve de Fuel le fasse sans tarder !
    Les prix vont monter ! non pas par pure spéculation mais suivant le principe de l’offre et de la demande.

    Nous sommes déficitaires en capacité de raffinage pour le FUEL et le GO en période d’hiver, nous devons donc importer du produit fini.

  90. Scezda

    17 octobre 2008 à 10:30

    Autre raison qui milite en faveur de la hausse imminente du pétrole : l’OPEP est au bord de l’éclatement.

    Depuis le début de la récession, la demande mondiale recule et le marché est saturé. Or, l’Arabie Saoudite ne respecte plus ses quotas de production et continue unilatéralement d’augmenter sa production pour faire chuter toujours plus le prix du pétrole.

    Hier le seuil critique a été atteint. A moins de 70 dollars le baril, beaucoup de pays producteurs (pas uniquement de l’OPEP) ne peuvent plus suivre. Certains projets d’exploration ou de mise en production devront être abandonnés.

    Je m’attends donc à de nouveaux actes de désobeissance de la part de pays de l’OPEP, mais cette fois dans le sens d’une baisse de production.

  91. Robert DION

    17 octobre 2008 à 11:27

    @Sceda

    Tout à fait d’accord sur votre commentaire, il s’agit bien de manipuler l’offre et la demande en conduisant à « geler » de nouvelles recherches.

    Mon commentaire était plutôt « pratique » pour nos concitoyens que relevant d’analyse stratégique.

  92. Scezda

    17 octobre 2008 à 13:56

    Soyons pratiques en effet. Le moment est venu d’accrocher sa ceinture pour ne pas avoir à se la serrer trop fort d’ici quelques mois.

    Deux comptes en banque sont un minimum, avec si possible l’un des deux à la Banque postale, seule banque française assurée de ne pas couler.

    Remplir la cuve de fioul tant que les prix sont bas est un conseil de bon sens, de même que remplir les placards de quelques semaines de nourriture ne peut pas faire de mal. Stockez aussi les bouteilles de vin, c’est bon pour le moral 😉

    Inutile de dire qu’il faudra être sorti de tout investissement boursier d’ici la fin du mois. C’est valable aussi pour les assurances vie en unités de compte, plans d’épargne entreprise, etc.

    Si vous avez un patrimoine à protéger, achetez un peu d’or à titre de précaution (de l’or physique pas du papier), et gardez le reste sous forme de cash à disponibilité immédiate. Surtout pas de placements bloqués. Pour les comptes à terme, ne prêtez pas à votre banque pour des durées dépassant 3 mois.

    Je ne pense pas qu’il soit possible de se protéger complètement des effets d’une dépression économique. Mais être prévoyants dès aujourd’hui permettra probablement d’atténuer le choc.

  93. capitole

    9 février 2009 à 13:29

    Ce topic dort depuis un moment, et c’est bien dommage. D’autant que le cours du bbl n’a pas précisément été d’un calme olympien ces derniers temps.

    J’ai assisté personnellement à la mise en patience de deux projets sur des champs résiduels qui attiraient les foules il y a à peine un an (les bailleurs de fonds se sont fait porter pâle) et les échos de Russie que nous évoquions il y a quelques temps ont été très en dessous (sur un plan pessimiste) des prévisions que nous avons postées. Même les projets d’infrastructure portés par les autorités publiques y peinent à trouver les financements.

    Mon impression assez nette est que la cause principale de la baisse du cours du bbl est à rechercher sur un plan politique, et la cible objective s’appelle la Russie (même si elle n’est naturellement pas le seul objectif recherché) dont les propos du dirigeant sur une « nouvelle guerre froide » n’ont pas tardé à être suivis d’effets. Mais il y a certainement d’autres raisons techniques et objectives à envisager. J’aimerais bien savoir si R. DION et SCEZDA notamment ont des lumières sur la question.

  94. Did

    5 mars 2009 à 11:31

    Scezda est ruiné après ses achats de pétrole pour viser les 200$. :-p

    > la demande mondiale ne baissera pas de toute façon […]
    > risque à court terme d’hyper-inflation, évolution rapide vers un nouveau Bretton
    > woods, et même… l’inévitable faillite des USA.
    >
    > Je passais pour un dingue il y a quelques mois en affirmant cela

    Si ça peut te consoler, tu es toujours passé pour un dingue à mes yeux! :mrgreen:

    Ce que j’aime dans la bourse avec les prévisions délirantes de certains, c’est qu’il suffit d’un peu de patience pour les ramener sur terre.

  95. Laurent Bourrelly

    11 avril 2009 à 21:27

    L’International Energy Agency vient de revoir à la baisse les prévisions sur la demande mondiale de pétrole: 2,8% de baisse par rapport à l’année dernière. Apparemment, les pronostics dépassent les calculs les plus pessimistes à cause d’une croissance globales bien plus basse que prévue.
    Le site officiel : http://omrpublic.iea.org/

  96. capitole

    4 février 2010 à 18:08

    Bon, cela fait un moment que ce sujet dort.

    Je poste à toutes fins utiles un article intéressant sur les évolutions du prix du pétrole et leur manipulation à travers les dérivés, paru en langue anglaise dans Rolling Stone en juillet 2009

    http://www.rollingstone.com/politics/story/28816321/inside_the_great_american_bubble_machine

    et traduit ici :

    http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/goldman-sachs-la-grande-machine-a-59168

    par exemple :

    « Cet été là, tandis que la campagne présidentielle montait en puissance, la raison donnée pour expliquer la montée du prix de l’essence jusqu’à 4,11 $ le gallon[30] était que le monde faisait face à un problème d’approvisionnement en pétrole. Dans un classique exemple de la façon dont Républicains et Démocrates répondent aux crises par de féroces polémiques sur des points stupides et hors-sujet, John McCain prétendait que mettre fin au moratoire sur l’exploitation en mer[31] serait « très utile à court terme », tandis qu’Obama, en bon yuppie libéral, défendait l’idée qu’un investissement fédéral dans la voiture hybride était la solution.

    Mais tout était mensonger. Il est vrai que la production pétrolière globale va finir par s’épuiser, mais la production à court terme était en fait en augmentation. Selon l’administration pour l’information sur l’énergie[32], dans les six mois qui ont précédé l’envolée des prix, l’offre mondiale de pétrole était passée de 85,24 millions de barils par jour à 85,72 millions. Sur la même période, la demande avait chuté de 86,82 millions de barils par jour à 86,07 millions. Non seulement l’offre à court-terme avait augmenté, mais la demande avait baissé – ce qui, en termes économiques classiques, aurait dû faire baisser les prix à la pompe.

    Alors d’où provenait l’énorme hausse des prix du pétrole ? Devinez. Évidemment, Goldman a été aidé – il y avait d’autres joueurs dans le marché des matières premières physiques – mais la cause initiale a tout à voir avec le comportement d’un petit nombre de puissants acteurs déterminés à transformer en casino spéculatif ce marché qui avait été, jusque-là, sérieux. Goldman procéda en convaincant des fonds de pension et d’autres grands investisseurs institutionnels d’investir dans le marché à terme du pétrole[33] – en acceptant d’acheter du pétrole à un certain prix à une date fixée à l’avance. L’initiative transforma la nature du pétrole : d’une matière première rigidement soumise à la loi de l’offre et de la demande, il devint un objet de paris, comme les actions. Entre 2003 et 2008, le volume d’argent spéculatif dans les matières premières passa de 13 milliards à 317 milliards de dollars, un accroissement de 2.300 %. En 2008, un baril de pétrole changeait de main, sur le papier, 27 fois en moyenne avant d’être livré et consommé.

    … »

    et la suite.

    Très instructif à mon sens.

  97. all web promotion

    21 décembre 2010 à 10:51

    C’est à croire avec la trésorerie multi gazillion de l’investissement que wikipedia pourrait acquérir certains serveurs beaucoup plus.

  98. forex

    3 avril 2012 à 7:25

    Les manipulations des cours est un éternel débat. Le reflet de la société c’est le trading, vous avez les petits investisseurs, la « France d’en bas » et les institutions  » la france d’en haut ». A ce petit jeu, les petits capitaux sont toujours floués.

  99. Les Deux Biches

    21 juin 2012 à 18:44

    Beaucoup de choses ont bien changés depuis ce billet, sauf le prix du pétrole. Quoi que un peu plus haut qu’en 2008. Des conflits, il y en a encore plus (Plus grande tension en Iran, Syrie, Egypte …), bref, c’est le bordel mais ce n’est pas la question 😉

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