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Hedge funds : attention danger !

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Les banques suisses se lancent dans les hedge funds. La nouvelle paraît anodine, mais c’est plutôt une mauvaise nouvelle pour ceux qui savent en quoi consistent les hedge funds et qui souhaitent un « nettoyage » du système financier.

C’est donc le Credit Suisse qui ouvre le bal avec la mise en place d’hedge funds que l’on appelle aussi « fonds spéculatifs ». Il s’agit de fonds de placement plutôt sophistiqués, mais qui peuvent êtres maniés de manière extrêmement libérale. Les gestionnaires de ces fonds peuvent prendre des positions sur les mouvements d’achat/vente sur les marchés d’actions, de taux, de matière premières, de devise et de dérivés. Pour ceux qui veulent en savoir plus à propos de ces fonds sulfureux, voici l’explication sur le site de Melchior.
L’avantage est que d’importants bénéfices sont réalisées grâce à la structure des frais et commissions. La performance est optimisée grâce au mécanisme qui repose sur des mouvements d’éléments de base.
Par contre, les hedge funds manquent véritablement de clarté. Les dérives sont tentantes, et les scandales ne manquent pas. Pour illustrer mon problème vis-à-vis des hedge funds, je citerai seulement le « délit d’initiés du siècle » qui implique quatre des banques les plus importantes de Wall Street.

En clair, les hedge funds représentent un véritable danger pour le système financier. Les gestionnaires de ces fonds sont très actifs car ils représentent parfois jusqu’à la moitié du volume total de négoce sur divers marchés alternatifs. Par contre, ce sont de véritables cow-boys de la finance qui n’ont que l’appât du gain à l’esprit. Pour les meilleurs traders impliqués sur ces fonds, les commissions se comptent en centaines de millions ou mêmes milliards de dollars. Il faut savoir qu’en 2007, les hedge funds ont attiré plus de 1 800 milliards de dollars d’avoir. Cela dit, ces fonds représentent seulement une portion infime de l’ensemble du système financier institutionnel, mais la tendance porte sur la croissance, et le passé nous a appris que les mécanismes ne sont pas assez transparents. Ce manque de transparence accroît la possibilité d’opérations douteuses. De plus, tout ce système ne repose pas sur une totalité de fonds propres, impliquant une spéculation sans réelle accroche avec une réalité de gestion. Sans compter qu’un grand nombre de hedge funds sont hébergés dans des paradis fiscaux, accroissant encore plus l’opacité financière et juridique.

Les hedge funds sont encore minoritaires au sein du système d’investissement, mais je clame qu’ils font courir un risque global qui nécessite une meilleure réglementation. Le risque le plus important concerne la volatilité des marchés car malgré leur part minoritaire sur la globalité des investissements, il n’en demeure pas moins que les hedge funds sont majoritaires sur certains marchés alternatifs avec la possibilité d’entraîner des marchés importants dans leur instabilité. L’effet domino est bien réel, notamment avec les positions à effet de levier comme l’illustre l’exemple des fonds LTCM. Ainsi, il existe un maillage tellement profond entre les différentes parties du système financier que la chute d’un fond alternatif peut déclencher un effet de cascade brusque au sein de la totalité du système.

Les quelques tentatives de réglementation, notamment au Etats-Unis, sont encore trop légères pour impacter sur ce sulfureux mécanisme qui ne fait que s’étendre. Les différents abus n’ont absolument rien changé pour ces gestionnaires aux crocs acérés qui peuvent continuer tranquillement de spéculer de manière opaque. Le niveau de profitabilité des hedge funds est important, donc nul besoin de changer un mécanisme qui rapporte malgré les énormes dangers.
Le risque encouru est bien réel, et nous avons assisté récemment à plusieurs vacillements importants du système financier qui montrent qu’un grand coup de pied dans la fourmilière est nécessaire. Je persiste à dire que la finance est un casino, mais je ne vois pas du tout le moindre indice en vue concernant un éventuel remaniement du système. Pire encore, l’exemple du Credit Suisse démontre que les requins de la finance veulent nager encore plus en eau trouble.
J’en viens à penser qu’il faudrait vraiment que le système financier se casse vraiment la gueule afin de nous faire retourner à l’âge de pierre. Pour nous, les petites fourmis du bas de la pyramide, cela ne changera pas grand-chose, mais ça me ferait vraiment jubiler de voir s’effondrer un système bâti sur du vent, et qui ne fait qu’enrichir une portion infime de la population mondiale. D’ailleurs, pendant que nous étions occupés par les élections municipales, il s’en est fallu d’un cheveu pour que nous assistions à une catastrophe financière globale. Cependant, je ne me fais pas de souci car il ne fait aucun doute qu’ils arriveront bien à tout foutre en l’air un jour ou l’autre.
Pour finir, je conseille, sur Adicie, la lecture du mythe de Sisyphe appliqué à l’économie pour ceux qui ne l’ont pas encore lu.

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18 Commentaires

  1. Joël Bécam

    8 avril 2008 à 19:16

    Si mes souvenirs sont bons (il se peut toutefois que je me trompe, l’information demanderait à être vérifiée), on parlait plus volontiers, à l’origine, de « fonds pourris », et puis, lorsque les banques elles-mêmes se sont mises à s’intéresser à ce type d’opérations, les « fonds pourris » se sont mués en « fonds spéculatifs » ! Ah, qu’en termes galants ces choses-là sont dites !
    Un billet très édifiant, en tout cas, merci Laurent !
    Joël.

  2. Laurent Bourrelly

    9 avril 2008 à 10:07

    Salut Joël,

    Si ce sont vraiment les « fonds pourris » dont il s’agit, le nom est superbement trouvé. Comme bien d’autres choses, maintenant que ce mécanisme est légitimé, c’est la course au grand n’importe quoi… comme d’habitude.
    C’est d’ailleurs tellement vain de s’égosiller à déclarer ces scandales, qu’il ne reste à espérer que le système s’effondre de lui même.

  3. Joël Bécam

    9 avril 2008 à 12:54

    Faisons notre autocritique : regrettable confusion de notre part ! (peut-être volontaire d’ailleurs, pour créer un peu de « buzz », qui sait ?!) : entre, d’une part, les « junk bonds », obligations pourries en effet, et les « hedge funds », fonds spéculatifs…
    Tu as raison Laurent, il est temps de passer à autre chose… Vive l’âge de pierre !
    Joël.

  4. Laurent Bourrelly

    10 avril 2008 à 14:52

    Un article paru hier dans Le Monde qui suggère que l’âge de pierre guette :

    Le FMI évalue à 945 milliards de dollars le coût de la crise financière

    Qualifiant  » d’échec mondial  » les erreurs qui ont débouché sur la crise financière, Jaime Caruana, directeur du département des marchés monétaires et de capitaux du Fonds monétaire international (FMI), n’a pas mâché ses mots, mardi 8 avril, à Washington, en présentant son  » Rapport sur la stabilité financière « . Sévère, celui-ci juge le phénomène  » d’une magnitude comparable à la crise bancaire japonaise des années 1990 « . Et évalue à 945 milliards de dollars (600 milliards d’euros), au prix du marché, les pertes dues aux dépréciations d’actifs qui en résulteraient.

    Ce montant astronomique se décomposerait en 565 milliards de dollars imputables aux prêts hypothécaires américains, 240 milliards pour les produits dérivés du marché immobilier commercial, 120 milliards pour les prêts aux entreprises et 20 milliards pour le crédit à la consommation. Les banques supporteraient la moitié du fardeau des 740 milliards de dollars des subprimes, à hauteur de 53 % pour les banques américaines et 41 % pour les européennes.

    L’Europe ne devrait donc pas en sortir indemne. Depuis plusieurs semaines, le FMI faisait savoir qu’il abaissait ses prévisions de croissance mondiale de 5,1 % à 4,7 % (+ 4,9 % en 2007). De discours en interviews, son directeur général, Dominique Strauss-Kahn, ajoutait qu’aucun pays ne serait à l’abri, ni en Europe ni parmi les pays émergents.

    Les Européens ne l’entendaient pas de cette oreille, notamment parce qu’ils ne voulaient pas effrayer consommateurs et investisseurs et aggraver le refroidissement. Ils plaidaient que leur secteur financier n’était pas aussi exposé aux subprimes que celui des Américains – ce que le  » Rapport sur la stabilité financière  » invalide largement – et que leur marché immobilier ne connaîtrait pas l’effondrement enregistré aux Etats-Unis.

    Ainsi, l’Allemagne a-t-elle bataillé pour que le Fonds, qui voulait abaisser sa prévision de croissance allemande de 1,5 % à 1,2 %, soit plus optimiste. Après des calculs d’apothicaire, ce sera 1,4 % – une progression comparable à celle prédite à la France – au grand soulagement de Berlin.

    Côté pays émergents, l’interrogation était comparable : assisterait-on à leur  » découplage  » par rapport aux pays industrialisés atteints de langueur ? Non, répondait Dominique Strauss-Kahn, les prix élevés de leurs matières premières et leur dynamisme n’éviteront pas à la Chine ou à l’Inde un coup de frein, ne serait-ce qu’à cause du recul de leurs exportations vers une Amérique mal en point.

    Le FMI affine cette prédiction, et l’on y apprend que c’est en Europe centrale et orientale que se trouvent les pays émergents qui pourraient faire les frais des secousses financières. Les trois pays baltes, la Roumanie et la Bulgarie seraient les économies les plus menacées.

    Dans ses commentaires d’une sévérité inusitée dans la bouche d’un responsable du FMI, M. Caruana a estimé que tous les acteurs s’étaient montrés incapables d’apprécier  » l’effet de levier que les subprimes allaient exercer dans le secteur financier « . Gestion, surveillance et réglementation ont été prises en défaut dans les banques, chez les assureurs, dans les établissements publics, les agences de notation,  » ce qui a conduit à une surestimation des bilans  » et à des prises de risque  » excessives « .

    Parmi les remèdes qu’il préconise, le FMI donne la priorité à la recapitalisation des banques. Dans on rapport, figure d’ailleurs un appel sans fard aux fonds souverains des pays excédentaires, comme ceux de la Chine ou des monarchies du Golfe, à s’investir  » davantage  » dans le secteur bancaire en difficulté,  » afin de restaurer sa capacité de prêts  » et de stopper l’asphyxie de l’économie réelle.

  5. Did - BlogAzur

    11 avril 2008 à 20:11

    Ne mettez pas tout le monde dans le même panier!

    Il y a différents types de « hedge funds », et différents types de fonds dit spéculatifs.
    Certains utilisent les produits dérivés et des opérations de crédit (= empruntent pour augmenter encore leur exposition), et parfois leurs pertes sont telles qu’ils font faillites.
    D’autres utilisent des produits dérivés ou des ventes d’actions à découvert dans un but de couverture, afin de garantir une performance faible mais régulière.

    Du fait de leur recours aux produits dérivés on les met un peu tous dans le même panier.

    Par ailleurs, de plus en plus de gérants « classiques » font appel à des couvertures quand ils anticipent une baisse. On en fait pas pour autant des fonds spéculatifs.

    Et notez que depuis un an, ce bien les fonds les plus « classiques » qui ont le plus perdu. Ce qui explique d’ailleurs le succès des « hedge-funds »…

  6. Joël Bécam

    12 avril 2008 à 18:56

    Comme le disait l’un de mes professeurs, qui ne manquait pas d’humour : « Tout dépend toujours du point de vue dont on se place par rapport à l’idée qu’on s’en fait ! ». Merci beaucoup à blog Azur pour ses précisions, qui viennent apparemment d’un spécialiste des questions de marché. J’observe pour ma part que, même si tous les opérateurs ne sont pas évidemment à « mettre dans le même panier », en revanche, au train (d’enfer !) où vont les choses, nous allons tous être bientôt embarqués « dans la même galère » !

  7. Laurent Bourrelly

    21 juin 2008 à 14:03

    @ Did : Ne mettez pas tout le monde dans le même panier!
    Mouais, je trouve un peu léger votre argument pour légitimer les « hedge funds ». Cela reste plus du gambling que de l’investissement. Je ne vois pas du tout où vous trouvez que les différents types de « hedge funds » sont moins dangereux les uns plutôt que les autres. C’est pourtant simple, ils jouent à la roulette avec de l’argent qu’ils ne possèdent même pas !
    Tout ce système est une vaste fumisterie. Voir mon article sur le casino de la finance

  8. Blitz

    23 juin 2008 à 23:26

    Je ne suis pas d’accord sur cette analyse des hedge funds.

    Le problème n’est pas à leur niveau mais un niveau des banques:

    Tout d’abord, il n’y a pas de définition juridique du terme hedge funds. Le sens donné par les opérateurs économiques est celui de structures d’investissement collectif ne recourant pas à des stratégies d’investissement classiques (acheter des titres, vendre ceux que l’on a en portefeuille) mais mettant en oeuve des stratégies d’investissement « alternatives (ex. vendre à découvert eg. vendre aujourd’hui un titre que l’on n’a pas en portefeuille en anticipant une baisse du cours).

    L’objectif est ainsi de « décoreller » l’investissement réalisé de la tendance du marché: si un titre coute 10 aujourd’hui et que j’anticipe qu’il va baissé à 9, j’ai intérêt à le vendre aujourd’hui à 10 et l’acheter demain afin de pouvoir le livrer.

    Ce type de vente (dite à découvert) est peu utilisée par les opérateurs traditionnels qui ne vendent généralement que ce qu’ils ont en portefeuille.

    Les hedge funds recourent donc à la technique financière de prêt/emprunt de titres qui leur permet de dégager du levier:

    Pour pouvoir vendre aujourd’hui un titre que je n’ai pas et qui coute 10, je vais l’emprunter sur le marché ou auprès d’une contrepartie (généralement, le prime broker). Comme un emprunt de titre emporte la propriété du titre, je deviens propriétaire du titre emprunté. Afin de réaliser cet emprunt, je dépose une garantie (le collatéral) auprès de la contrepartie d’un montant d’un montant de 1 et je paie 0.2 de commission.

    Si mon anticipation se révèle juste, je retrouve le collatéral et j’encaisse 0,8 (10 de prix de vente moins 9 de prix d’acquisition et 0.2 de frais financier). Cette technique a d’abord été utilisée pour se couvrir d’un risque de baisse des marchés ce qui a donné son nom aux hedges funds: « to hedge » signifie couvrir un risque.

    Je reprends mon exemple: Si j’ai 10 de capital, je ne peux acheter qu’une action. Par contre, avec le système indiqué ci dessus, je peux devenir propriétaire de 8 actions d’une valeur totale de 80 avec seulement 10 de mise de base:
    dépôt du collatéral= 8 x 1 =8
    coût du prêt=0.2 x 8=1.6
    coût total= 9.6

    Si le titre baisse le lendemain de 1 par action, mon gain sera de
    8×10 (le prix de vente des titres) – 8×9 (le prix d’achat des titres) – 1.6 = 6.4

    Donc, à mise de base identique, un spéculateur normal gagne 1 alors que le hedge fund gagne 6.4.

    C’est ce que l’on appelle le levier.

    Une autre forme de levier consiste également à emprunter de l’argent aux banques qui « finance » donc l’opération de vente / achat par le hedge fund.

    C’est là que les choses deviennent intéressantes: Les banques reçoivent le collatéral en garantie de l’emprunt du hedge fund; ce collatéral prend la forme de titres liquides. Ce collateral est transféré pour partie en pleine propriété aux banques: les banques deviennent ainsi propriétaires des titres apportées en garantie.

    Cela veut dire le hedge fund a 100 d’actifs. Il emprunte 200 aux banques. Il a donc 300. le hedge fund achète alors pour 300 d’actifs. ces 300 d’actifs sont nantis au profit de la banque. Une partie de ces actifs nantis est en plus transmise en pleine propriété (140% de la dette en général). Le hedge fund est donc non plus propriétaire des titres mais seulement créancier de la banque.

    Le hedge fund a donc dans son bilan à l’actif:
    200 (valeur de la dette) x 140%=280 de créances contre la banque (transmis en pleine propriété)
    20 d’actifs propres.

    Si la valeur des titres baisse de 5%, la dette du hedge fund est toujours de 200 mais ses actifs ne valent plus que 285. cela veut dire également que les 280 de titres transmis à la banque ont perdu 5%. Le hedge fund va donc devoir transmettre encore plus de titre à la banque:

    Le hedge fund a donc dans son bilan à l’actif:
    200 (valeur de la dette) x 140%=280 de créances contre la banque (transmis en pleine propriété)
    5 d’actifs propres.

    En pratique, à ce stade, si le marché du titres concernés perd 10%, la valeur des actifs du fonds est de 270 soit moins que les 280 exigés. La banque exige alors du fonds de liquider une partie de ses positions.

    Le hedge fund est donc en situation où il va amplifier le mouvement de recul du marché en vendant une partie de ses titres pour rembourser la banque afin de ne pas dépasser le ratio 140%.

    Or, dans le marché, on vend les titres qui sont les plus liquides (ceux pour qui il y a des acheteurs) ce qui a un effet accélérateur de la crise. C’est ce qu’on appelle la fuite vers la liquidité.

    Cette fuite vers la liquidité explique la chute des marchés à l’occasion de la crise des subprimes: la surévaluation des « receivables on subrpimes » (les actifs constitués sur les prêts en subprime) a fait baissé la valeur des actifs (et du collateral) des hedge funds investis sur ces actifs ; ce qui est à l’origine de la spirale de baisse du marché.

    Pour corser le tout, les banques prêtent les titres dont les hedge funds leur ont transmis la propriété à titre de garantie… Cela veut dire que si la personne à qui elles ont prêté les titres est un hedge fund (ce qui est souvent le cas), toute la chaîne financière est affectée. C’est ce qui est arrivé à Bear Stern

    Donc pour moi les hedge funds sont des investisseurs rationnels qui profitent au maximum des techniques financières modernes. A ce titre, leur fonctionnemment est très réglementé (FSA aux UK, SEC et CFTC aux USA et AMF en France), pas leurs investissement.

    A cela, je réponds que 1. que lorsque l’on investit dans un hedge fund, c’est que l’on a beaucoup d’argent et 2. que l’on est au courant des risques.

    Par contre, la problématique est du coté des banques:

    Tout d’abord, les règles structurelles de contrôle des risques des banques ne sont pas décidées au niveau étatique mais entre les banques elles-même. Ainsi, le ratio « cook » de 8% a été négocié entre banques sans l’intervention des autorités de tutelle. Cela veut dire que la règle qui prévoit qu’une banque peut prêter 100 alors même qu’elle n’a que 8 dans sa caisse a été créée par les banques pour les banques….

    Par ailleurs, la plupart des produits structurés sont mis en oeuvre au niveau des banques. cela veut dire qu’un bon financier peut repackager une dette pourrie plusieurs fois de sorte qu’à la sortie, l’investisseur croit acheter une valeur père de famille. Et puis, qui lit les prospectus d’émission de produits structurés de plus de 80 pages…

    Il faut noter d’ailleurs que les banques prennent des frais de structuration élevée sur ce genre d’opérations.

    Enfin, les banques paie littéralement les agences de notation pour noter les produits qu’elles ont créé…

    Au final, je crois vraiment qu’il faut démistifer les hedge funds et aussi peut être reconnaître que depuis maintenant des millénaires, l’argent appelle l’argent.

  9. Blitz

    23 juin 2008 à 23:31

    Une dernière réflexion, tout à fait d’accord avec l’argument de Laurent sur le fait que la finance moderne joue avec notre argent: https://www.adicie.com/archives/136.

    Seulement si les hedge funds jouent avec, c’est que les banques le leur prêtent

  10. Laurent Bourrelly

    24 juin 2008 à 12:42

    Merci Blitz pour ce commentaire éclairé.
    Nous divergeons sur le fond, mais j’ai tout à fait saisi votre point de vue. Je vous accorde que le problème se situe en amont puisque le prêteur (banque) accepte d’engager des fonds dans un tel système. Ceci étant, je reste persuadé que les hedge funds ne sont pas rationnels, contrairement à ce que vous pensez. J’en veux pour preuve mon dernier billet publié qui met directement en cause les « hedge funds ».
    Enfin bon, vous semblez bien plus spécialiste que moi sur le sujet, donc je vous demande de pardonner son ignorance à un humble bloggueur 😉

  11. La grande arnaque du pétrole

    24 juin 2008 à 15:11

    […] % du prix du baril de pétrole brut vient de spéculations dérégulées, notamment au sein d’ « hedge funds ». Il faut savoir qu’il est possible d’acheter des actions liées au pétrole sur les marchés […]

  12. giancarlo

    12 octobre 2008 à 12:26

    je suis tout a fait d’accord avec Laurent les Hedge funds ses fameux placement alternatif que les banques des paradis fiscaux notamment ubs commercialise sont vraiment un danger pour le petit épargnant les conseillers financiers de ses banques utilise une stratégie très convaincante auprès de petit épargnant pour leurs faire croire et souscrire ce type de placement en prétextant il y a très peux de risque étant donné que ses placement contiennent très peux d’action 20 a 30 % et une rentabilité superieur au autres produit ,les placement monétaire ou bon de caisse ou compte a terme font mieux que les hedges funds et si vous regarder le graphique depuis la créations de ses produit vous vous rendrez vite compte que c’est une vrai arnaque ce genre de produit sert a renflouer les banques .pour ce qui voudrais avoir plus de détail je ne manquerais pas de les renseigner sur ce type de produit a très bientôt .

  13. capitole

    13 octobre 2008 à 19:03

    Il me semble que l’on pourrait tourner et retourner sans fin la question de savoir qui est coupable des dérives financières entre les banques, les hedge funds, les autorités normatives de marché ou les banques. Il n’est pas interdit de penser que tous ont trouvé un intérêt commun à la fois à encourager un système dont les effets pernicieux ne datent pas d’hier et à cacher la poussière sous le tapis jusqu’à ce que s’accumule la plus grosse bulle de crédit de la histoire financière

    http://www.edouardvalys.com/images/snaploicabadie1.jpg

    Si j’ai cru comprendre que certains plans de communication bien inspirés de nos dirigeants tendaient à faire croire que les coupables de ces manipulations ne manqueraient pas de rendre gorge, il me semblerait tout aussi opportun afin d’envisager l’avenir de se reporter aux derniers « plans de sauvetage » orchestrés par la FED ou le TRESOR afin de sauver les banques et le système bancaire et financier en général.

    S’il est trop tôt encore pour apprécier l’étendue de la calamité que représentera le plan dit PAULSON (seuls certains financiers bien inspirés ont pu en tirer d’ores et déjà parti en jouant sur les avantages fiscaux exorbitants proposés par ce plan afin de faire main basse sur des établissements bancaires et sociétés industrielles), il est en revanche possible de se reporter aux précédentes initiatives des autorités compétentes des Etats-Unis pour se rendre compte du danger qu’elles représentent pour l’ensemble de l’économie mondiale à travers le système des hedge funds.

    Il faut se souvenir que la précédente offre de la Réserve Fédérale de prêter 200 Milliards USD aux banques américaines contre pratiquement n’importe quel type de garanties. L’action de la Fed, qui a déjà échoué à arrêter l’effondrement des marchés financiers et du Dollar US, a surtout permis d’éviter que plusieurs d’entre elles ne fassent faillite avant l’été 2008 du fait d’un risque systémique d’appel à garanties supplémentaires de plus de 300 Milliards USD.

    En réalité, la mesure de la banque centrale américaine a eu pour effet pervers induit de précipiter la chute des hedge funds.

    Le LEAP/E/21020 analyse dans son bulletin n° 23 que ces Hedge funds voient leur chute s’accélérer depuis que la Fed a offert aux banques de prendre les hypothèques en tout genre en garantie de ses prêts. Les banques se sont donc précipitées pour accroître leurs demandes de garantie aux hedge funds à qui elles ont prêté des sommes énormes (32 fois son capital pour le fonds Carlyle qui vient de faire faillite à Amsterdam) afin de porter ces mêmes garanties à la Fed en échange de liquidités.

    Ainsi, selon le LEAP, la FED, sans visiblement s’en rendre compte, avait-elle enfoncé encore plus profondément Wall Street dans la crise, car non seulement ces faillites de hedge funds alimentent la panique boursière mais elles contribuent in fine à détériorer encore plus le bilan des banques qui restent de toute façon lourdement engagées dans ce secteur financier (Lire à ce sujet l’article de Roddy Boyd intitulé « Anatomie de l’effondrement d’un hedge fund », Fortune/CNNMoney, 07/03/2008).

    Et en contribuant involontairement ou non à affaiblir les hedge funds, la FED déclenche l’explosion d’une nouvelle « bombe » de produits dérivés d’un montant de plus de 500.000 Milliards (MarketWatch/DowJones, 10/03/2008).

    Autant dire que, si ces analyses se vérifient, et elles ont jusqu’à présent montré une réelle fiabilité, les à peine 10.000 Milliards d’actifs fantômes issus de la crise dite des subprimes et qui occasionnent aujourd’hui tant de soucis ne constituent qu’un aimable commencement au regard de ce qui nous attend.

  14. Laurent

    14 octobre 2008 à 12:00

    La base du problème est très simple à comprendre. Tout simplement, c’est l’attrait pour l’argent facile qui a entraîné la vaste majorité des dérives, subprimes en tête. Octroyer des crédits pour tout et rien fait tourner la machine sur du vent, qui n’a pas tardé à s’emballer. De plus, les banques et autres organismes d’investissement jouent au casino plutôt que travailler dans une logique pérenne. Bref, normal que ça couine de temps en temps.
    Pour voir le bon côté des choses, l’histoire nous a appris qu’après une crise, la machine repart de plus belle. L’espoir renaît de la chute, donc nous devrions revoir de belles courbes ascendantes sur les cours des Bourses mondiales.

  15. Global Macro

    21 octobre 2008 à 9:29

    Ridicule cet article : un torchon – Laurent B : tu ferais mieux de ne pas parler de ce que ne connais pas – d un autre coté, heureusement qu il y a des pseudo journaleux comme toi pour ecrire des absurdités de ce type – cela contribue à limiter les inflows ds les hedge funds ce qui permet de reduire la competition ds ces strategies et conserver un profil rendement risque exceptionnel – je n ai qu un conseil pour toi (et les autres qui te lisent) : continuer d’ acheter les SICAVS de vos banque.

  16. Joël Bécam

    21 octobre 2008 à 10:50

    Global Macro pourrait-il éclairer notre lanterne, et nous parler de ce qu’il connaît ?

  17. Nora

    5 avril 2009 à 15:20

    Bonjour à vous,

    Je suis tombé sur ce site par hasard.

    J’ai un mémoire de fin d’études (Master 2 Finance en école de commerce) à faire sur les hedges funds et je recherche des documents, informations, livres, cites pouvant m’aider à déterminer une problématique et un plan.

    Vos idées sont très bien, vous apportez un point de vue que je n’avais pas.

    Toute suggestion sera la bienvenue.

    Merci à vous.
    Nora

  18. Laurent

    11 avril 2009 à 0:59

    @Nora : Il me semble difficile de croire que tu peines à trouver de la doc sur les Edge Funds… M’enfin, si j’étais à ta place, j’irais interviewer directement ceux qui travaillent au sein du système, mais aussi ceux qui n’en font plus partie.

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