Le leader de l’Eurogroupe, Mario Centeno, a salué lundi l’initiative des deux plus grandes économies de la zone euro de créer leur propre budget pour la zone monétaire. Il pourrait s’agir d’une « sorte de percée » sur la voie de la grande réforme de l’euro. Mais l’objection est venue immédiatement de l’Italie.
Macron et Merkel présentent leur projet
Lors de la réunion des ministres des finances de la zone euro, l’Allemagne et la France ont présenté leur projet de budget national pour la zone euro. Dans un premier temps, l’accent sera mis sur le financement des investissements. Toutefois, il n’a pas été fait mention d’un volume pour le budget. En outre, de nombreux points ont été laissés en suspens. Les pays de la zone euro et la Commission européenne doivent décider ensemble de l’utilisation des fonds. Le budget devrait être financé par les impôts et les contributions des États.
Tous les États membres de l’UE doivent être d’accord avec cette idée, car le projet doit s’inscrire dans la planification à long terme de l’UE de 2021 à 2027. Le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel avaient déjà donné leur accord en juin. Comme le vote doit être unanime, l’obstacle est relativement élevé. Le budget en euros doit être approuvé lors du sommet européen de décembre dans le cadre d’une réforme majeure visant à rendre la zone monétaire plus résistante aux crises.
Le rejet est venu immédiatement de l’Italie : « Si la proposition – telle qu’elle semble actuellement – nuit à l’Italie, elle ne trouvera jamais notre soutien », a déclaré le vice-premier ministre Matteo Salvini. Le pays est actuellement en désaccord avec la Commission européenne en raison de son budget pour 2019 et de l’endettement plus élevé qui y est prévu. Les Pays-Bas se sont également montrés prudents.
Sven Giegold membre des Verts parle de consensus minimal
Le ministre fédéral des Finances Olaf Scholz a souligné les avantages. L’objectif est de renforcer l’euro et la zone économique. La monnaie commune à elle seule deviendrait plus importante à la suite de la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE, car la part des pays de la zone euro dans la production économique de l’UE augmenterait.
L’idée du budget remonte à Macron. Il y a environ un an, il avait proposé un coussin supplémentaire pour les États membres de la zone euro. Mais Macron voulait un budget de plusieurs pour cent de la puissance économique de l’UE. Cela n’était pas acceptable pour le gouvernement fédéral. L’eurodéputé vert Sven Giegold a critiqué l’initiative comme un « compromis minimal ». « Le budget proposé est trop petit pour tenir ce que le nom promet. »