Acceuil Santé Maladies nosocomiales : On s’en lave les mains !

Maladies nosocomiales : On s’en lave les mains !

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On ne choisit pas d’être malade, dans un cas sur deux on ne choisi pas non plus son établissement de soin. Soit vous entrez en urgence, soit vous devez aller dans un hôpital ou clinique spécialisé dans le domaine de votre maladie.

Mais, dans tous les cas vous prenez le risque de ressortir plus malade que vous n’y êtes rentré. Telle est la réalité ! Vous devez accepter d’attraper une maladie nosocomiale. Est considéré comme maladie nosocomiale une infection qui se déclare après 48 heures d’hospitalisation. Si vous avez la malchance d’être infecté à la suite d’une opération dite « en ambulatoire » c’est à dire réalisée dans la journée, et bien vous ne rentrerez pas dans les statistiques.

Il est effrayant de réaliser que chaque année plusieurs centaines de milliers de personnes contractent une telle maladie, et plus de 4 000 en meurent ! Autant que les morts sur la route. Sachant que ces chiffres comptabilisent les « malades reconnus »… Donc, il me semble que c’est la partie cachée de l’iceberg. Des malades sont dans l’obligation d’arrêter de travailler pendant environ 2 ans, voire se retrouvent handicapés à vie.

Dans un pays ou l’on met se bat pour la propreté des sanitaires dans les écoles, signalé par l’excellent billet de Nathalie, je suis étonné que l’on ne parle pas assez souvent de ce problème.

Le rapport qui vient d’être publié donne une note non pas sur la sureté des établissements, mais sur l’effort qui a été mis en oeuvre des mesures d’hygiène dans ses établissements. Ceci n’est donc pas le reflet de la sureté d’un établissement, mais simplement des efforts faits pour éviter les risques. C’est déjà un bon début. Il est regrettable de constater que seulement : 11,2 % seulement des établissements de santé sont bien classés en ce qui concerne l’hygiène des mains. Effarant ! Nous apprenons à nos enfants l’importance de se laver les mains après la pause pipi, avant de manger… Et le personnel médical ne prend pas ces mesures ?

Madame Roselyne Bachelot se réjouie des chiffres : Seulement 4,97 % des malades sont infectés en France, alors que la moyenne européenne se situe à 4,90 % . Mais enfin, quand nos enfants rapportent les notes de l’école et qu’ils se situent dans la moyenne de la classe qu’est-ce qu’on leur dit ? : Etre dans la moyenne c’est bien, mais je préférai que tu sois dans les premiers ! Et bien Madame Bachelot : Je préfèrerai que la France se distingue dans ce domaine et qu’elle puisse être un exemple pour les autres pays.

J’ai conscience que le risque zéro n’existe pas, mais je souhaiterai que vous approchions des 1 % et non que l’on se glorifie d’être dans la moyenne.

Ayant fréquenté de nombreux établissements j’ai pu constater :

  • Une salle d’opération sale ! Et oui, j’ai failli me lever et refuser que l’on ne m’anesthésie pas. Là, on ne peut pas dire que c’est les visiteurs qui amènent les germes !
  • Le personnel en blouse blanche qui sort fumer sa clope et revient visiter le malade dans la foulée
  • Des distributeurs de produits hydro-alcoolisés prévu dans les chambres, pour les visiteurs et le personnel hospitalier, pour que chacun s’aseptise les mains à l’entrée. C’est bien, encore faudrait-il qu’ils soient remplis, et que le personnel donne l’exemple.
  • Dans une maternité, les parturientes qui fumaient dans la salle d’attente avant de repartir dans leur chambre.
  • Les médecins qui passent de lit en lit, serre la main du malade, et va serrer la main du malade du lit d’à côté, puis des malades des chambres suivantes sans pour autant se laver les mains entre deux. Pourtant, à l’époque des gastro-entérites, on nous recommande de se laver les mains régulièrement car c’est de cette manière que se transmettent les gènes.
  • Les urgences : Vous attendez votre tour sur un lit dans les couloirs de l’hôpital, puis on vous trimbale d’une service à l’autre pour les examens. On vous demande de vous déshabiller que lorsque au bout d’un certain temps, on est prêt à vous ausculter. Temps d’attente environ 2 heures si votre état vous permet d’attendre.
  • Vous allez consulter un médecin, il vous serre la main, mais il ne se lave pas les mains entre deux patients. Une seule fois dans ma vie j’ai rencontré un praticien qui le faisait. Par contre oui, mon dentiste se lave les mains après chaque patient.

Le rapport qui nous fait part de la note obtenue par les centres hospitaliers, est accablant. Oui, il y a des établissements qui ont fait des efforts pour limiter les risques et obtiennent un A, voire un B… Mais il y a des établissements qui sont notés : « F » !

L’indice ICPHYA : Indicateur de Consommation de Produits Hydro Alcooliques précise :

L’hygiène des mains est la mesure de prévention la plus simple et la plus efficace pour réduire la transmission des microbes lors des soins délivrés aux patients.

Cela indique le nombre de litre acheté, mais pas forcément utilisé… Quand bien même certains hopitaux classé A sur cet indice sont classé C pour l’indice ICATB (Indice Composite de bon usage des Antibiotiques)

« C’est un score sur 20 points, associé à une à classe de performance de A à F, qui reflète le niveau d’engagement de l’établissement de santé, dans une démarche visant à optimiser la qualité des traitements antibiotiques tout en préservant leur efficacité. « 

On peut en déduire : Oui on fait un effort pour utiliser les produits Hydro-Alcoolisés, mais si vous avez un staphylocoque doré, et bien on est pas dans les meilleurs pour vous soigner !

En Suède le personnel hospitalier se déshabille complètement à l’arrivée dans l’établissement. En France, il enfile seulement une blouse sur leurs vêtements civils. Ils ont interdiction de porter n’importe quel bijoux pendant leur temps de travail. Ceux-ci sont considéré comme des « nids à microbes ». Est-ce le cas en France ?

Une journée de sensibilisation sera organisée le 23 mai pour le personnel hospitalier. Pourquoi si tard ? C’est tout les jours que l’on devrait sensibiliser les professionnels et même les visiteurs.

Il est regrettable que l’on ne parle pas plus souvent de ce fléau. Sous prétexte de notre bien être, d’éviter les morts sur les routes on nous a imposé : La ceinture de sécurité, le contrôle technique de la voiture, puis la limitation de vitesse sous peine de contravention. Mais, si on était si soucieux de notre santé, on aurait mit un peu plus de vigilance dans la prévention. Et pas seulement aujourd’hui, mais depuis longtemps.

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11 Commentaires

  1. Nathalie

    3 février 2008 à 4:49

    « Une journée de sensibilisation sera organisée le 23 mai pour le personnel hospitalier. Pourquoi si tard ? C’est tout les jours que l’on devrait sensibiliser les professionnels et même les visiteurs. »
    Je voudrais qu’on « sensibilise » un peu moins et qu’on soit un peu plus conscients des problèmes.
    Mais que se passe t’il en France, serait on sale?
    En Afrique on sauve des enfants en apprennant à leurs mères un minimum d’hygiène et en France c’est le retour en arrière, cela semble inconcevable.
    Florence Nightingale a voulu introduire des règles d’hygiène dans l’hôpital militaire anglais de Scutari, près de Constantinople, pendant la guerre de Crimée, elle s’est alors heurtée à l’hostilité des médecins militaires responsables de l’hôpital. C’est en utilisant une invention récente, le télégraphe, qu’elle a pu, en mobilisant l’opinion publique anglaise, avoir gain de cause et sauver ainsi des milliers de vie.
    Encycl. de l’Agora: http://agora.qc.ca/encyclopedie/index.nsf/Impression/Asepsie
    Si à l’époque (milieu XIXe siècle) on a su s’approprier des moyens modernes pour faire passer l’info, peut-être est ce encore possible aujourd’hui avec INTERNET cela serait plus qu’une « sensibilisation » plutôt une « Mobilisation »!
    Nathalie

  2. Arlette

    3 février 2008 à 11:56

    Quand je lis dans La Provence que L’hopital Nord arrive en 5ème position nationale, et bien cela m’effraie !

    Ce n’est pourtant pas une référence de propreté en règle générale ! Certainement oui dans le service pour lequel ils sont à la pointe : « Le service des grands prématurés », mais pas pour l’hôpital en général.

    J’ai une amie dont l’enfant : « A la naissance » a du subir une opération a coeur ouvert. Donc, vous imaginez bien qu’il est resté quelques semaines en soins intensifs à l’hôpital de la Timone. Et que ses parents ne pouvaient pas le toucher, tout juste le voir au travers d’une vitre. Cela ne l’a pas empêché d’attraper un staphylocoque !

    Oui, la France est sale ! Il suffit de voyager un peu pour s’en rendre compte ! Ou ne serait-ce qu’ouvrir les yeux sur la propreté des rues. Nous ne sommes pas un exemple dans ce domaine.

    Le problème ne date pas d’aujourd’hui, et dire que le personnel n’a pas les moyens pour y faire face c’est se trouver des excuses faciles. Le lavage de mains c’est à la portée de tout le monde.

    Ce qui me sidère c’est que cela fait autant de morts que sur les routes (voire plus de victimes car il faut prendre en compte tous les malades qui ne meurent pas) , mais que cela ne mobilise pas plus les français. Mais enfin, le français moyen est concerné par un problème que lorsque cela le touche personnellement, ou fait appel à son porte-monnaie.

  3. Lionel

    15 février 2008 à 11:03

    Le Français moyen a surtout une forte tendance à l’exagération.

    La moyenne d’âge des personnes hospitalisées tourne autour de 65 – 70 ans.

    Pourquoi ?
    Parce que l’espérance de vie a fait un bon incroyable ! Il y a 20-30 ans, on était mort à 60 ans.
    Il me semble qu’a cette époque là, oui la France était sale.

    Il serait peut être bon de faire un reportage sur l’hôpital des années 70, et de mesurer la progression, sans minorer le travail qu’il reste à faire (bien sur)

  4. Geoffrey

    15 février 2008 à 11:39

    Ah tu trouves que c’est exagéré ? Il y a longtemps que tu n’as pas été hospitalisé à mon sens, voire rendu visite à quelqu’un dans un hôpital.

    Les chiffres parlent d’eux même non ? + 4000 personnes décédées par an à cause d’une maladie nosocomiale… Alors que l’alcool au volant ne fait que 1 200 morts (chiffres entendu hier soir) ! Cherchez l’erreur !

    20 ans que je fréquente les hôpitaux, et je n’ai pas entre 65 et 70 ans ! Pas plus tard qu’il y a 6 mois j’ai été amené aux urgences par les pompiers. Je peux te dire que c’était guère reluisant.
    L’an dernier, j’ai subi une intervention sous anesthésie générale, le médecin et l’anesthésiste sont rentrés dans la salle d’op en vêtement de ville. J’ai failli descendre de la table et dire : « Non vous me touchez pas » tellement les murs étaient sales !

    Un autre exemple : Il y a un an, je rend visite à ma belle soeur qui avait fait une crise cardiaque. Et elle n’a que 40 ans. Elle était dans un service de soins intensifs. Ne pouvait donc rentrer qu’une personne à la fois, après avoir mis une blouse. J’ai vu des infirmières sortir aller fumer leur clope à l’extérieur et revenir tranquillement auprès des malades sans pour autant au moins se laver les mains ! C’est exagéré ?

    Et des exemples je peux t’en citer encore bien d’autres…

  5. Laurent Bourrelly

    15 février 2008 à 13:57

    Il y a surtout des Français aveugles, qui croient encore que le système de santé est merveilleux ou même que le pays est un bastion des Droits de l’Homme.
    Y en a même qui pensent qu’avec 300 et quelques réformes, la croissance va rebondir…

  6. Lionel

    18 février 2008 à 14:11

    Ce qui est exagéré est de dire que la France est sale.

    Je ne sais pas quel age à la personne à qui j’ai répondu, mais, avant, à mon sens, qui n’est pas le votre ce que je comprends, les rues, les gens et même les hôpitaux étaient beaucoup plus sales que maintenant.

    Après, je ne vois pas le rapport avec les Droits de l’homme et la croissance qui va rebondir, cela me semble un autre sujet.

  7. Geoffrey

    18 février 2008 à 15:16

    Ce qui est exagéré est de dire que la France est sale.

    Je vous répondrai : Ce qui est exagéré c’est de dire que la France est propre !

    Allez donc au cinéma : Entre chaque séance, le personnel est obligé de passer le balai parce que les spectateurs laissent les déchets de pop-corn, et autres papiers par terre.

    Regardez ou vous mettez les pieds dans la rue : Vous verrez toutes sortes de papiers gras, mégôts de cigarettes, crottes de chiens et autres…

    Ce n’est pas sous prétexte qu’il y a 50 ans la France était encore plus sale, qu’aujourd’hui on doit se comporter de la même façon. Ce n’est pas parce que sous prétexte que nos ancètres se douchaient qu’une fois par semaine qu’aujourd’hui on doit faire pareil !

    Le billet porte sur la propreté des hôpitaux et du manque d’hygiène du personnel soignant. Ce n’est tout de même pas la mer à la boire que de leur demander de se laver les mains plus fréquemment non ?

    Vous aimeriez demain vous faire soigner dans un hôpital ou les chambres ne sont pas propres, avec du personnel qui après avoir fumé sa clope vient vous faire un pansement au risque de vous infecter au lieu de vous soigner ?

    C’est comme les accidents de voiture : Dites-vous que les maladies nosocomiales cela n’arrivent pas qu’aux autres !

    Le rapport avec les Droits de l’homme et la croissance : C’est que Laurent dit :
    « Il y a des français qui pensent que le système de santé est merveilleux… et ceux sont les mêmes qui croient que la France est le bastion des droits de l’homme et que la croissance va rebondir »… En clair : Des personnes comme vous !

    Visiblement des personnes qui font parti des 25 % d’élèves qui arrivent au collège sans savoir lire !

  8. Lionel

    18 février 2008 à 19:05

    En effet je ne sais pas lire, c’est mon fils qui écrit ce que je lui dicte.

    Il me semble avoir terminé mon propos en disant « Il serait peut être bon de faire un reportage sur l’hôpital des années 70, et de mesurer la progression, sans minorer le travail qu’il reste à faire (bien sur) »

    Il ne me semble pas avoir dit que tout était bien dans le meilleur des mondes.

    Enfin, il me semble que je suis resté courtois et polis.

  9. Geoffrey

    24 mai 2008 à 10:51

    A l’heure ou on nous rabache à longeur de spot publicitaire que les accidents de la route font 300 accidentés par jour, il est temps que l’on se soucie du problème des maladies nosocomiales. Elles font 800 000 malades par an soit 2 100 malades par jour… Soit 7 fois plus !

    On peut noter que la journée main propre est présentée comme « un bienfait du gouvernement » alors qu’elle ne devrait même pas exister. Les personnels hospitaliers sont tout de même les premiers à savoir que l’on ne soigne pas les malades avec des mains sales. Que le lavage des mains est la base de l’hygiène !

    J’approuve cette initiative mais enfin, je trouve désolant que l’on soit obligé aujourd’hui de faire une « journée spéciale » pour rééduquer les praticiens !

  10. monsieur 'v'

    30 septembre 2009 à 14:35

    c’est affreux: hospitalisé a la timone(marseille), j’ai été infecté dans le bloc opératoire,hopital totalement résponsable, et moi hémiplégique maintenant. c’est affreux…..

  11. aplincourt

    5 mai 2011 à 20:04

    bonjours, voila j’ai une amie qui a la 40aine et qui a contracter une maladie neuso a 18 ans,elle es partie en belgique ,en afrique plusieurs fois pour se faire soigner aux antibiotiques,ce que les hôpitaux français ne voulais pas faire .lorsqu’elle ne prend pas d’antibiotique au bout de 24h ,sont Corp la brûle et elle ne peux pas résisté, elle c’est battu toute sa vie contre cette maladie, elle a trouver une solution pour vivre correctement c’est de se gaver d’antibiotique et la elle va mieux , mais j’ai appris récemment qu’elle avait des difficultés a se procurer sont antibiotique qui s’appelle AUGMENTIN je trouve aberrant vu la douleur qu’elle a sans antibiotique que cette France qui se dit évolué ne donne pas ce type de médicaments. le mieux maintenant es d’aller en belgique ou en afrique mais les médicaments ne sont pas rembourser bien-sur bravo je suis fière de ce pays

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