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De retour sur Adicie… Pourquoi je blogue ?

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Le temps passe vraiment trop vite. J’ai du mal à croire que tant de mois sont passés depuis que j’ai publié un billet sur mon blog. Aujourd’hui, l’intermède est terminé car je suis fermement résolu à ne plus m’éloigner aussi longtemps d’Adicie. Ce retour est aussi un bon moment pour poser la sempiternelle question : pourquoi je blogue ?


Pour les curieux, je dois expliquer qu’un changement professionnel radical a causé mon absence sur le Web. Sans trop rentrer dans les détails, je me suis retrouvé à la tête du projet d’implanter une marque française de vêtements aux Etats-Unis. Déjà que je ne connais pas grand-chose au commerce de détail, s’ajoute cette foutue crise qui rend la tâche beaucoup plus ardue que prévue. Pour tout avouer, je n’ai jamais autant travaillé de ma vie et j’avais la tête totalement submergée par l’enjeu. Même si l’envie me chatouillait de bloguer, il m’était impossible de trouver le temps et surtout l’énergie pour concrètement mettre en place mes idées, rédiger le billet, puis ensuite suivre la discussion.
En réfléchissant à la manière d’aborder mon retour, je me suis mis à analyser  les raisons qui m’ont poussé à démarrer ce blog, mais aussi à y revenir après l’avoir totalement délaissé pendant de nombreux mois.

Au-delà de la raison évidente qui est la discussion avec d’autres sur des sujets qui m’interpellent, il doit bien avoir des raisons plus profondes qui m’ont poussé à ouvrir un blog. Auparavant, je peux citer quelques raisons à exclure de ma motivation : si je voulais m’affirmer et forcer l’admiration, je suis certain que l’actualité n’est par le bon créneau car j’avais déjà creusé mon trou dans le petit monde du référencement de site Internet et devenir un gourou de l’actualité semble largement démesuré et futile; si je voulais me sentir connecté au reste du monde et me faire plein d’amis virtuels, je pense qu’un profil Facebook ou MySpace est largement suffisant; si je voulais devenir journaliste ou écrivain, ben je serais devenu journaliste ou écrivain; si je voulais gagner de l’argent sur Internet, je peux vous expliquer bien des choses à entreprendre, mais certainement pas ouvrir un blog; si je voulais sauver le monde, j’éteindrai l’ordinateur et j’irais me cacher dans un trou.
Est-ce simplement un désir d’expression primaire qui me pousse, ainsi que des millions d’autres à coucher nos pensées sur des pages web ? L’étude de Technorati The What and Why of Blogging semble abonde dans ce sens en démontrant par le biais d’un sondage que c’est le besoin d’expression personnelle qui est la motivation principale. Désolé, mais le besoin d’expression ne me satisfait pas comme véritable raison derrière ce blogging acharné qui implique des millions de personnes.
Plus profondément, sommes-nous dans une sorte de thérapie aisée qui permet de soulager le fouillis régnant dans la cervelle de chacun ? Si j’analyse la thématique d’Adicie, il est vrai que l’actualité me dérange. Les nouvelles qui me transpercent le cerveau, sans que je puisse éviter l’affrontement permanent, sont absolument dérangeantes. Le monde est carrément glauque et cela ne risque pas de s’arranger. Du coup, il me fallait peut-être vomir quelques bribes rédactionnelles afin de ne pas tout avaler sans digestion possible des mauvaises nouvelles. D’ailleurs, la très sérieuse revue Scientific America explique que le blogging est bénéfique pour la santé.  Cela dit, j’ai rédigé un paquet de billets sur Adicie et le monde me paraît toujours aussi détraqué. Il me semble aussi important de citer les participants à cette thérapie de groupe qui sont les autres auteurs et ceux qui prennent la peine de rédiger les commentaires. Soudain, je réalise que j’ai entraîné d’autres personnes dans la démarche. Nous avons discuté de sujets extrêmement graves ou beaucoup plus légers, mais n’avons pas réglé de problème concret. La conclusion qui me vient à l’esprit est que l’expression via un blog construit un exutoire égoïste qui permet d’affirmer que nous sommes au courant, même si nous n’agissons pas concrètement par rapport aux sujets abordés.

Voici que j’en viens à la véritable motivation du blogueur. Comme le remarque mon pote Jean-Marie Le Ray dans son excellent blog Adscriptor (à qui j’ai piqué l’image illustrant ce billet, mais il l’avais emprunté à Frédéric), au travers un des billets de la série « Pourquoi je blogue ?« , il faut cesser de tourner autour du pot car le prétexte du blog n’est pas le partage, l’argent, le relationnel, l’information ou la contestation. Le concept fondamental qui pousse à bloguer est le soulagement du Moi, notion psychologique définit par Freud et affinée par d’autres. Chacun possède ses propres raisons de combattre les fissures du Moi au travers du blogging. Le blog est un refuge personnel psychologique, malgré toutes les bons prétextes peints sur la façade. Bien entendu, je ne veux pas dire que les blogueurs doivent être enfermés dans un asile psychiatrique. Par contre, je veux bien qualifier le blog de mécanisme moderne de défense du Moi.

Pour finir, je reviens sur Adicie car j’ai enfin un peu d’espace dans ma tête permettant de penser à autre chose qu’au boulot. De plus, je pense qu’en m’appliquant à animer ce blog, je vais pouvoir rester à jour sur l’évolution du Web, ainsi que rester en contact avec ceux que j’ai côtoyé professionnellement et amicalement pendant de nombreuses années sur ce fantastique espace de communication. Les possibilités infinies de création et le sentiment de liberté sont des piliers d’Internet dont je ne saurais me passer. Par translation, je ne peux me passer d’Adicie auquel je suis plus attaché que je ne pensais, mais aussi tout ceux qui participent au travers de billets et des commentaires. Veuillez accepter mes excuses pour avoir lâchement abandonné la conversation. Reprenons la discussion sans plus de réflexion car peu importe pourquoi je blogue, l’important est de bloguer !

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14 Commentaires

  1. Fefal

    12 avril 2009 à 8:04

    Il n’est pas sûr que j’ai déja laissé un commentaire sur ton blog. De souvenir, non!
    Mais ce matin en voyant mon Google Reader avec un update d’Adicie ma fait du bien…
    « Welcome back to your blog » et continue a écrire sur des sujets parfois difficile…Tes analyses sont tjrs bien faite, constructive et passionnante…
    De plus, tu as finallement reussi à faire valoir tes droits pour les Etats-Unis, je suis sûr que cela n’a pas été simple, mais tu as reussi à persevérer…
    A tout à l’heure alors 🙂

  2. Arlette

    12 avril 2009 à 9:37

    Bienvenue chez toi 🙂

    Contente de te revoir ici. Pendant ton absence j’ai fait un peu le ménage pour garder le blog propre. Mais c’est tout ce que j’ai pu faire. Pourtant les sujets ne me manquaient pas, c’est le temps libre que je n’arrivais pas à m’accorder. A croire qu’on a du changer d’espace temps depuis 2008, j’ai l’impression que les journées ne sont plus que de 2 heures !

    A bientôt le plaisir de te lire 😉

  3. Laurent Bourrelly

    12 avril 2009 à 20:37

    @ Fefal : en effet, le côté administratif de mon retour aux Etats-Unis a été plus que laborieux. Plus important, New York a beaucoup changé depuis ma dernière venue il y a 12 ans. Ils ont totalement castré cette ville! J’en dirais plus très bientôt dans un billet qui est déjà à l’état de brouillon. Merci pour ton commentaire.

    @ Arlette : tu as toujours été l’Ange Gardien d’Adicie. Que je sois présent ou non, c’est grâce à toi que les commentaires sont toujours restés dans les limites du raisonnable et de l’acceptable. Un immense merci ! J’espère que mon retour te soufflera la motivation pour publier de temps en temps.
    Comme je t’ai brièvement expliqué par eMail, c’est assez marrant que le blog se soit fâché lorsque je me suis remis à visiter l’Admin. D’un coup, plus rien à l’écran ! Heureusement qu’un gros nettoyage de la base de données et une mise à jour du script WordPress a tout remis dans l’ordre.

  4. Michèle

    13 avril 2009 à 8:19

    Merci pour tes encouragements ! et bonjour sur ton blog !

  5. nathalie Maurel

    13 avril 2009 à 16:30

    Welcome home!
    Contente d’avoir enfin de tes nouvelles et de te voir revenir aux « fondamentaux » !
    A bientôt.

  6. Olivier SC

    13 avril 2009 à 17:15

    Bon retour, l’ami ; tu manquais à mes Revues 😉
    Tu me rappelles à l’ordre si j’oublie de passer, d’accord ? 🙂
    Ciao !

  7. Garçon

    13 avril 2009 à 17:32

    Welcome back l’ami 🙂
    au plaisir de te lire a nouveau dans les jours a venir

  8. […] Continuer : Ne pas fermer ? Et, la question se pose à tous : De retour sur Adicie. Pourquoi je blogue. […]

  9. Olitax

    13 avril 2009 à 21:14

    De retour sur Adicie alors 😉

    J’espère pouvoir avec de la bonne lecture comme avant ici 🙂

    Olitax-
    ++

  10. Laurent Bourrelly

    17 avril 2009 à 16:06

    Merci à tous pour votre accueil.
    Prochain billet à publier cette nuit…

  11. Marie

    17 avril 2009 à 19:15

    La vraie question n’est pas « pourquoi tu bloggues » mais plutôt « pourquoi tu ne bloggues plus ». Et puis faut-il toujours trouver une raison à tout ce qu’on fait? Je ne crois pas. Mais si tu arrives à poster un pavé depuis ton blackberry, je te promets de le lire en entier 2 fois 🙂

  12. M.

    20 avril 2009 à 17:19

    Super, enfin le retour d’un vrai blogueur, tu manquais beaucoup…Bon retour parmi nous 😉

  13. Camilla

    13 juin 2009 à 21:46

    Une thérapie ne nous guérit pas. Elle nous aide à repérer nos failles et à mettre en place des mécanismes pour gérer celles-ci. Aussi, l’analogie entre blog et thérapie me plaît assez. Du moins certaine catégorie de blogs.

    A voir la multiplication de blogs, je me dis que nous sommes tous dépressifs – de quelquechose… Mais, à l’image de ces sessions de thérapie où le patient est allongé et parle sans pour autant dialoguer avec son thérapeute, la blogosphère n’est-elle pas une juxtaposition de monologues ?

    Echangeons-nous réellement dans le cyber-espace ? Faisons-nous réellement attention aux paroles/écrits des autres ? Ou bien profitons-nous juste du fait qu’un topic est abordé pour étaler notre avis et ce que nous pensons être notre connaissance ?

    Mais non.. je ne suis pas toute négative ! Internet, je m’en sers. FB m’a aidé à renouer avec des amis d’il y a 20 ans. J’ai mon site pro. Je trouve des clients via les sites de réseaux pro. Et oui, moi aussi j’aime pousser ma gueulante, me lâcher, râler, pester… parceque mine de rien : comment se faire entendre si on ne dit rien ?

    Et oui Laurent, ça fait un bail ! Une bonne vingtaine d’années et quelques déménagements et traversées d’océans plus tard…

  14. Laurent Bourrelly

    14 juin 2009 à 8:38

    « Échangeons-nous réellement dans le cyber-espace ? » est un topic qui mérite une réflexion à part entière. Au départ, Internet est basé sur l’échange communautaire. C’est son concept fondamental. Ensuite, le Web est devenu petit à petit un refuge qui permet de s’affranchir de certaines contraintes liées au monde « réel » avec toutes les déviances que cela implique.
    Cela dit, pour revenir à la question de départ, j’ai été actif sur de nombreux forums de discussion et cela témoigne d’un certain niveau d’échange. Par contre, le phénomène du blogging est plutôt recentré sur l’individuel, même si les commentaires permettent une semi-discussion désordonnées. En tout cas, le format n’est pas optimisé pour l’échange.

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