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Six degrés de séparation par Messenger

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Une étude américaine remet au goût du jour la théorie suggérant que deux personnes prises au hasard soient toujours liées au sixième degré. Du coup, le concept du « Petit Monde » revient sur la place médiatique.

C’est le chercheur américain Stanley Milgram qui a mis au point le théorème du sixième degré de séparation. Les expériences de Milgram démontrent que nous sommes tous séparés au sixième degré, impliquant que les êtres humains ne sont pas si éloignés les uns des autres. Pour valider sa théorie, Milgram avait demandé à des personnes prises au hasard d’envoyer une lettre à quelqu’un choisi parmi leurs connaissances. Cette lettre devait ensuite être envoyée à une autre personne, rappelant les chaînes que nous croisons tous sur Internet ou ailleurs. Après analyse des résultats, Milgram prétend que les lettres furent passées dans une moyenne de six fois avant d’atteindre une personne que le premier expéditeur connaissait.

En 2006, Judith Kleinfeld, professeur de psychologie à l’université de Fairbanks, a démonté la théorie de Milgram. Kleinfeld s’est attachée à prouver que 95 % des lettres de Milgram n’ont pas atteint leur prétendue destination.

Aujourd’hui, Microsoft sort une étude sur les six degrés de séparation par MSN Messenger, suggérant que Milgram n’avait peut-être pas tort. Dans cette étude autour du logiciel de messagerie instantanée Messenger, il apparaît que la connectivité constante au niveau de l’humanité n’est pas un mythe. En tout cas, pour les utilisateurs de Microsoft Messenger, le degré de séparation est évident puisque les chiffres montrent un lien moyen de sept niveaux ou moins.
À priori, je trouve l’expérience Microsoft plutôt probante car les chercheurs ont pris la base de données des 180 millions d’utilisateurs pour trouver les connexions. Le chiffre moyen exact du degré de séparation est 6,6, suggérant que 78 % de l’humanité peut se connecter en moins de sept niveaux. Par contre, certains utilisateurs de Messenger ont nécessité plus de vingt niveaux afin de dénicher une connexion.

Sommes-nous réellement séparés par ces fameux six degrés ?

Au premier abord, je pense que cela donne un côté rassurant de savoir que l’humanité est finalement une vaste famille. Cependant, si je réfléchis un peu plus, il apparaît que les humains ont absolument aucune compassion envers les autres. Rien ne compte, à part son propre nombril, donc cela n’apporte rien d’être rassemblé autour de quelques niveaux de connaissance. Tout le monde se fiche de son voisin ou de celui qu’il croise dans la rue. Encore pire, tout le monde se fout éperdument des générations futures. J’en prends pour exemple le coup de pied aux fesses que donne cette petite fille aux Nations Unies.

En fait, la théorie des six degrés de séparation nous laisse rêver un instant sur une éventuelle proximité entre les êtres humains. C’est mignon de penser que l’humanité est entièrement connectée sur six niveaux.
D’ailleurs, je viens encore de faire l’expérience des degrés de séparation puisqu’une attachée de presse avec qui je travaillais il y a 14 ans, m’a été recommandé l’autre jour. Dans ce cas précis, c’est au troisième niveau que nous avons connecté. Bien entendu, j’ai choisi de travailler à nouveau avec cette personne car nous avions eu une excellente collaboration passée. Cela me rappelle qu’il faut toujours soigner son réseau professionnel sur le long terme car je crois pas avoir été capable de réussir professionnellement sans une puissante toile de connaissances.

Les six degrés de séparation forment une jolie théorie qui suggère bien plus qu’une formule statistique laisse entrevoir. Dans un merveilleux songe, il se pourrait que nous cessions de nous comporter individuellement, extrapolant ainsi sur les six degrés de séparation qui relient tous les êtres humains de la planète.
Malheureusement, ce n’est qu’un songe …

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9 Commentaires

  1. Anonymus

    10 août 2008 à 17:43

    A supposé que je connaisse 100 personnes.
    Chaque personne connait 100 personnes,
    qui elles mêmes connaissent 100 personnes.
    On arrive déjà à combien de personnes ?

    ( bon, j’en sais rien, mais c’est énorme 😀 )

  2. Anonymus

    10 août 2008 à 17:58

    J’en prends pour exemple le coup de pied aux fesses que donne cette petite fille aux Nations Unies.
    Enorme, ta vidéo 😉 😀

    ‘tain, elle manque pas de culot 😀

  3. 6e degré

    10 août 2008 à 23:20

    Merci pour votre article. C’est vraiment intéressant, mais je ne serais pas aussi pessimisste que vous à propos de la race humaine. Nous avons tout de même créé une magnifique société. L’homme a su évoluer positivement.

    Pour ceux qui ne connaissent pas, je conseille vivement le film 6 degrés de séparation
    http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=12754.html

  4. Gis

    11 août 2008 à 17:17

    Excellent article, même si je doute un peu de cette théorie. Ca doit être mon côté méfiant qui ressort. Par exemple je ne pense pas que 6 ou 7 personnes nous séparent toi et moi de Bill Gates ou de Steve Jobs.

    Il y a surement des exceptions, maissi Kleinfeld à mis en avant les 95% de cas où cette théorie ne s’appliquait pas, c’est peut-être qu’elle n’est pas infaillible ;).
    Après il faut toujours que quelqu’un vienne ternir de belles théories 😉

    En ce qui concerne la vidéo. Je n’en ai jamais vu de pareille, une vidéo aussi poignante, aussi vraie…oui c’est sûrement ça qui manque de nos jours…du vrai. Pas de masqué ou du mensonge pour se faire bien voir mais bel et bien du vrai, des sentiments, de l’humanité.

    Cette petite fille ne doit pas être la seule qui pense cela, mais de nos jours…pour les plus grands ce monde…business is business ;(
    Il n’y a qu’à voir les yeux doux que font TOUS les pays à Chine juste parce qu’ils sont puissants et qu’il vaut mieux les avoir de son côté. Quand il s’agit d’argent et de pétrole, les US peuvent bien envoyer des milliers de soldats en Irak, prétextant une aide pour faire disparaître la dictature…mais quand il s’agit de parler des Droits de l’Homme à la Chine, là il n’y a plus personne…tout le monde trouve ça normal… et ça c’est vraiment triste.

  5. Laurent Bourrelly

    11 août 2008 à 23:21

    Nous sommes d’accord; la vidéo m’a totalement scotché la première fois que je l’ai visionné.
    Le seul problème est que je lis « Rio de Janeiro » sur le panneau de la tribune. C’est donc vraisemblablement de la conférence de 1992 qu’il s’agit. Elle avait 12 ans à l’époque, donc 28 ans aujourd’hui. Malgré la puissance de ses propos, il faut admettre que rien n’a changé depuis cette date.
    Voici quelques liens pour en savoir plus sur Severrine Suzuki, cette étonnante petite fille :
    http://en.wikipedia.org/wiki/Severn_Cullis-Suzuki
    http://www.collectionscanada.gc.ca/droits-et-libertes/023021-1300-f.html
    http://www.davidsuzuki.org/
    http://www.saskrce.ca/conference2008/?q=node/14
    http://video.yahoo.com/watch/44216/1534095
    http://www.douglas-mcintyre.com/author/605

  6. Lumière de Lune

    12 août 2008 à 11:17

    D’une certaine façon, six niveaux de séparation, c’est énorme.
    C’est un chiffre a priori rassurant, six c’est petit, mais en fait cela représente :
    – deux siècles si on prend l’angle générationnel (trois générations par siècle), donc nous sommes aussi proches de Georges Bush que de Napoléon I° (ça je le savais déjà)
    – un degré d’éloignement familial suffisant pour se « marier » sans dispense ou sans tabou de l’inceste dans quasiment toutes les sociétés (sauf à l’île de Pâques, de mémoire)
    – la distance hiérarchique qui sépare un ouvrier d’un cadre supérieur dans une très grosse boîte, plus que ce qui le sépare de son patron dans une PME
    – plus que ce qui sépare tout français de base de son président (le français de base connait une employée de mairie, qui connait le maire, qui connait le député, qui connait le président)

    L’autre chose qui est intéressante dans ces études, c’est qu’on part « a priori » d’un groupe,de gens qui se connaissent, pour finalement démontrer qu’à l’intérieur de ce groupe, les gens sont connectés.
    Malgré sa base extrêmement large, j’ai un doute profond sur les résultats de Microsoft, étant donné le fonctionnement des « amis » et contacts sur ce genre de médias.

    Car comme tu le dis, l’essentiel dans tout ça reste la possibilité de réellement mettre en oeuvre ce contact…

  7. Laurent Bourrelly

    14 août 2008 à 19:42

    Je ne crois pas que l’étude parte sur une base de gens qui se connaissent. Le dénominateur commun est qu’ils utilisent tous le même logiciel.

    Par contre, d’accord avec toi sur le fait que six est petit et grand à la fois.

  8. 6e degré

    16 août 2008 à 18:57

    Lumiere de lune propose une perspective très intéressante. Ainsi, la séparation entre un ouvrier et son patron serait plus opaque que celle entre les utilisateurs de Messenger. Outre le calcul mathématique, ce sont les barrières culturelles et sociales qui séparent plus que jamais. Le monde n’a jamais été aussi petit et pourtant ses habitants ne se sont jamais autant ignorés. Par exemple, nous avons un gouffre qui nous sépare de nos proches voisins ! Où est passé la fraternité légendaire de la race humaine ?

  9. Amity

    19 août 2008 à 10:10

    Très intéressante cette théorie. Je me suis moi-même fait ce type de remarque à mon niveau. En effet, je constate que des mails que l’on transfère me reviennent à plusieurs reprises, et ce par des groupes d’amis différents. Ceci reste le cas au sein de ma région. Mais j’ai remarqué plus intéressant sur MySpace. J’ai gardé contact avec quelques amis d’Angleterre et il m’est arrivé de constater que certains de leurs amis, par le biais d’intérêts communs, sont en relation avec certains de mes amis ici en France.

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