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L’Obamania monte en puissance

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Décidemment, les primaires des élections présidentielles aux Etats-Unis sont passionnantes. C’est surtout la candidature du sénateur de l’Illinois, Barack Obama, qui déclenche l’hystérie médiatique et populaire. Voyons voir de plus près le phénomène surnommé Obamania.

J’ai plusieurs fois  évoqué l’idée que je ne croyais pas aux chances de Barack Obama dans la course présidentielle. Bien sûr, il peut et va sûrement gagner les primaires démocrates contre Hillary Clinton, sénatrice de l’Etat de New York et épouse de Bill Clinton, ancien président des Etats-Unis. Par contre, c’est une tout autre paire de manches pour la suite des événements. Il faut garder à l’esprit que les Américains ont élu Georges Bush pour un deuxième mandat en 2004 contre Al Gore qui était également un fantastique candidat démocrate. Mais bon, chaque élection est différente, alors voyons voir pourquoi Obama plaît tant.

Le premier élément frappant réside dans le fait qu’Obama arrive véritablement à draguer les foules d’une manière qui me rappelle John Kennedy, le président américain assassiné en 1963. C’est assez étonnant d’observer comment Obama transforme ses discours en quasi-prophétie et comment les gens le mettent sur un piédestal. Il a acquis un statut de rock star comme aucun autre homme politique américain ne l’a acquis depuis Kennedy. Tiens, en parlant de Kennedy, les Américains l’ont élu pour sa belle gueule et le vénèrent grâce à son assassinant, mais ils oublient que ce fut probablement un des président les plus nuls que le pays ait comptés.
L’hystérie que déclenche le candidat de l’Illinois me surprend. C’est peut-être causé par l’effet de loupe que veulent bien donner les médias français, mais il existe bien un engouement exceptionnel en la faveur d’Obama.
Je préfére Hillary Clinton car je la sentais mieux armée qu’Obama pour affronter un mandat présidentiel de la plus puissante nation sur la planète. De plus, je n’étais pas contre un retour du clan Clinton à la Maison Blanche qui reste le dernier bon souvenir d’une présidence américaine. Il est possible de reprocher bien des choses à Bill Clinton, mais lorsque son mandat est comparé à celui de l’infâme Bush, je ne trouve rien à redire.
Cependant, la pauvre Hillary semble être sur la pente descendante après 10 défaites d’affilée lors des primaires. Encore une paire d’Etats importants perdus et la messe sera dite au profit d’Obama.

Bref, tout ça pour dire que je veux bien commencer à croire à Obama pour certaines choses, mais ça dépasse le simple programme politique.
Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit ; c’est-à-dire qu’Obama serait un mauvais candidat. Par contre, je persiste à penser que Clinton est bien mieux armé qu’Obama pour tenir les rênes du pays. Obama est un bon candidat, mais pour des raisons morales plutôt que politiques. Je ne vais pas entrer dans une comparaison des programmes politiques, mais plutôt dans les facteurs psychologiques qui sont plus intéressants que le vomi politicard.

Le facteur qui a certainement le plus contribué à sa popularité d’Obama est tout simplement sa vie. Son histoire est dévoilée dans un livre, servant également de fabuleux outil politique. Encore une fois, nous trouvons l’exemple typique du « Rags to Riches » ou l’accomplissement du rêve américain. « À force de travail et de persévérance, n’importe qui peut arriver au succès ». Ce concept est si solidement ancré dans la mentalité américaine qu’il suffit de le sublimer pour motiver les foules.
Les Américains ont besoin de se réfugier dans leurs valeurs les plus fondamentales, surtout dans une période de crise telle qu’aujourd’hui. Ainsi, Obama tombe à pic pour réconforter tout le monde et laisser entrevoir une lueur d’espoir.
En d’autres termes, ce n’est pas la peine de s’inquiéter car le pays va encore surmonter une nouvelle crise grâce à la méthode Coué que les citoyens savent appliquer en masse depuis les débuts de leur civilisation.
C’est réconfortant de recadrer son désarroi vers un personnage tel qu’Obama qui redonne du baume au cœur et de l’espoir à l’esprit.
« Yes we can ! » est le slogan des supporters d’Obama. Simplement traduit par « Oui nous pouvons ! », cela illustre parfaitement mon raisonnement. C’est un slogan typiquement associé à la méthode Coué dans ses théories les plus élémentaires.
Disons nous bien fort que nous pourrons faire quelque chose et nous allons y arriver. Aucun autre peuple ne peut appliquer cette morale mieux que les Américains.
Si mon avis vous intéresse à propos de la méthode Coué, j’en parle brièvement dans le paragraphe intitulé « merde à la positive attitude » , mais rien que le titre du paragraphe doit vous donner une idée de mon avis sur le sujet…

Pour revenir à nos moutons, ce ne sont pas les capacités possibles en tant que Chef d’Etat qui m’impressionnent chez Obama, mais plutôt l’élan populaire qu’il influe. J’attends avec impatience la suite des événements pour voir si Obama va arriver à défaire le terrible McCain, leader incontesté du clan républicain. L’Obamania n’est pas prête de s’éteindre, mais sera telle assez puissante pour contrer la machine à gagner républicaine ? Si j’analyse un peu plus la situation, il est probable que le moment soit idéal pour une percée d’Obama car tout va tellement mal à tous niveaux que les américains ont plus besoin d’un messie que d’un Chef d’Etat. Dans ce cadre, Obama est le candidat idéal, au bon profil, au discours rassurant et surtout il arrive au bon moment. En politique, tout est souvent question de timing, donc il est indéniable que le moment d’Obama est maintenant !

Il m’a été reproché plusieurs fois de mettre la couleur de peau d’Obama parmi ses faiblesses, mais j’y ajoute aussi ses anciennes affinités musulmanes. Ce ne sont pas mes convictions propres qu’un musulman ou un noir soit incapable d’accéder à la fonction suprême, mais j’émet seulement une analyse fondée sur ma connaissance particulière du pays. J’ai quitté New York en 1997, mais plusieurs indices me laissent penser que la mentalité n’a pas évolué depuis. Le seul indice d’une quelconque avancée en faveur des noirs est bel et bien l’Obamania. Sinon, la popularité des personnes de couleurs est cantonnée aux sports et à certains arts. C’est simplement un fait que les américains ne sont pas encore sortis des stigmates de l’esclavagisme, tout comme nous ne sommes pas totalement remis des effets de la Révolution française. En tant que monarchiste constitutionnel, je vois bien les réactions révoltées des gens lorsque j’émets l’idée qu’un roi est un meilleur Chef d’Etat qu’un président démocratiquement élu. Si en France, nous n’arrivons pas à passer le cap d’un roi décapité, vous pensez bien qu’aux Etats-Unis, les noirs ne sont pas encore totalement débarrassés de leurs chaînes. Les reliquats de l’histoire pèsent lourd dans certains cas et le choix du président en est un.

Un autre facteur qui va jouer en la défaveur d’Obama est la manière dont les médias américains, et Fox News en particulier, couvrent les élections. La résonance que nous avons d’Obama peut être tout à fait différente en fonction de l’endroit où nous l’observons. Les Américains sont des veaux qui gobent tout ce que dit le petit écran et Fox News mène le bal. J’en tiens pour preuve la couverture médiatique de la volonté du pays d’entrer en guerre contre l’Irak. Dans ce cas, Fox News est arrivé à faire accepter que le pays aille casser la figure aux Irakiens, tandis que l’image que nous percevions de ce conflit était totalement différente.

Je suis un peu parti dans tous les sens sur ce billet alors qu’il faudrait en dire plus sur l’Obamania, mais la route est longue jusqu’en Novembre, date de l’élection présidentielle, et d’autres billets viendront épancher le sujet.

Suite au prochain épisode…

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7 Commentaires

  1. Serge

    28 février 2008 à 14:51

    Oula la politique américaine je connais pas bien,quand à Clinton je suis un peu trop jeune pour m’en rappeler vraiment.

    Juste un Petit truc en France aussi la télé nous montre ce qu’ils veulent, mais bon ^^

  2. Arlette

    28 février 2008 à 15:19

    Intéressant ton billet Laurent… J’ai un peu laché prise dans ces élections, mais tu parles d’une corrélation Kennedy/Obama, donc là je réagis, car effectivement je me suis fait il y a quelques temps la même réflexion.

    Jeune, beau gosse, une famille… (Ok, c’est une nana qui parle mais c’est important), j’ai eu effectivement le même sentiment… En plus, même si je dois me faire traiter de raciste, il est noir. Il faut donc pas oublier que cela fait un atout majeur pour lui. Au delà des discours, vu le racisme ambiant qui règne aux Etats Unis, c’est évident que cela lui apporte des voix.

    Mais il n’en sera pas de même quand les « Grands électeurs » (contrairement à la France) devront choisir… S’il avait été face à Nicolas Sarkozy ou Ségolène Royal lors des dernières présidentielles je pense qu’il serait passé. Mais là j’ai quelques doutes.

    J’ai visité le Kenya et l’Afrique du Sud. Ce que je trouve pas normal de la part des médias (mais on les refera pas), c’est qu’ils mettent en exergue le fait qu’il a un de ses parents Kennyan, et que sa grand-mère vit toujours dans ce pays. Mais enfin, on dit très vite qu’en 40 ans il n’est allé la voir que 2 fois ! S’il était si convaincu qu’il puisse apporter quelque chose à son pays, cette pauvre femme qui l’idolâtre, ne vivrait pas au fin fond d’un village dans son pays.

    Pourquoi j’ai cité l’Afrique du Sud ? : Tout simplement (mais ça je le comprend aisément, même si je ne l’approuve pas), c’est que depuis l’abolition de l’apartheid la tendance c’est inversée. Pour avoir du boulot il faut être « noir » ! Et c’est donc ce que je crains avec un président « noir » aux Etats-Unis c’est que le même phénomène se reproduise. De même que j’aurais craint pour mon pays si Jean Marie Le Pen était passé président. Je n’aurais pas apprécié que l’on fasse des comparaisons entre les différentes cultures, pays d’origine, sexe.

    J’apprécie que l’on applique la règle numéro 1 des droits de l’homme : « Tout le monde doit avoir les mêmes chances, tout le monde est égaux » …

    Mais bon, je sais c’est une utopie.

    En tant que femme, c’est évident je préfèrerai que cela soit Hillary Clinton qui soit élue, mais si un mec est plus à la hauteur pour le poste, personnellement cela ne me dérange pas. Je ne connais pas les Etats-Unis, donc je ne peux pas trop m’investir dans l’analyse politique du billet. C’est vraiment un regard extérieur, d’une personne qui se souvient de l’assassinat de Kennedy, même si à l’époque j’étais vraiment jeune… 🙂

  3. Laurent Bourrelly

    28 février 2008 à 15:52

    Tiens, tu me rappelles des débats houleux à l’université sur le sujet de la Discrimination Positive

    Encore aujourd’hui, je ne sais pas trop quoi penser de ce programme. Les avantages et les inconvénients sont bien pesés, mais il est difficile de trancher.

    @Serge : tout à fait juste ta remarque sur les médias 😉

  4. Olitax

    28 février 2008 à 21:46

    Obama ou Hillary Clinton. Il va y avoir du changement.
    Soit une femme soit un homme de couleur 🙂

    J’ai pas trop d’avis sur le sujet, je me creuse assez la tête avec la politique française et j’ai pas trop suivis les élections aux US…

    Je trouve qu’il ne doit pas devenir le président star. Même si c’est déjà le cas en tant que candidat.

    Oli

  5. pascale bien-aime

    26 août 2008 à 4:08

    j’aime ce billet ,j’ai tres aimez ceux que vous avez dit . je voulais savoir ou viviez- vous?en france?

  6. Laurent Bourrelly

    26 août 2008 à 11:34

    Mon humble biographie est publiée sur le menu du haut : lien Qui suis je ?

  7. pascale bien-aime

    27 août 2008 à 3:24

    en tout les cas moi je vais voté barack obama tout le monde l’aiment viv barack obama

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